dimanche 31 août 2014

* C'était mon hôte....


"C'était mon hôte - il était mon invité.
Je n'ai jamais pu dire jusqu'à ce jour
Si c'est moi qui l'avais invité ou si c'était lui.
Si infinie si intime, en effet,
Qu'elle a semblé comme la capsule
Qui renferme la graine".

Emily Dickinson


(pour Hugo, Théo, Gabriel)





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mercredi 27 août 2014

*C'est la joie du oui..




"L'homme, c'est la joie du oui
 dans la tristesse du fini"

Paul Ricoeur


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lundi 25 août 2014

*Le monde des chemins, et celui des routes...


"Depuis huit jours, j'avais déchiré mes bottines
Aux cailloux des chemins..."
écrit Rimbaud



"Chemin :  bande de terre sur laquelle on marche à pied ; 
la route se distingue du chemin non seulement parce qu'on la parcourt en voiture, 
mais en ce qu'elle est une simple ligne reliant un point à un autre.




La route n'a par elle-même aucun sens ; seuls en ont un les deux points qu'elle relie.



Le chemin est un hommage à l'espace.
Chaque tronçon du chemin est en lui-même doté d'un sens et nous invite à la halte.

La route est une triomphale dévalorisation de l'espace, qui aujourd'hui n'est  plus rien d'autre qu'une entrave aux mouvements de l'homme, une perte de temps.
Avant même de disparaître du paysage, les chemins ont disparu de l'âme humaine :
l'homme n'a plus le désir de cheminer et d'en tirer une jouissance.

Sa vie non plus, il ne la voit pas comme un chemin, mais comme une route : comme une ligne menant d'un point à un autre, du grade de capitaine au grade de général, du statut d'épouse au statut de veuve.

Le temps de vivre se réduit à un simple obstacle qu'il faut surmonter à une vitesse toujours normale.
Le chemin et la route impliquent aussi deux notions de la beauté...

Quand Paul déclare qu'il y a un beau paysage à tel endroit, cela veut dire : si tu arrêtes là ta voiture, tu verras un beau château du XVIIème siècle flanqué d'un parc ; ou bien : il y a là un lac, et des cygnes nageant sur sa surface miroitante qui se perd dans le lointain.

Dans le monde des routes, un beau paysage signifie : un  îlot de beauté, relié par une longue ligne à d'autres îlots de beauté.

Dans le monde des chemins, la beauté est continue et toujours changeante ; à chaque pas, elle nous dit :
"arrête-toi".

Le monde des chemins était le monde du père.

Le monde des routes était le monde du mari.

Et l'histoire d'Agnès s'achève en boucle : du monde des chemins au monde des routes, et maintenant à nouveau au point de départ. Car Agnès s'installe en Suisse. Sa décision est désormais prise, et c'est pourquoi depuis deux semaines elle se sent si continûment, si follement amoureuse".

Kundera
L'immortalité
(5e partie : le hasard)

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dimanche 24 août 2014

* Qui veut se souvenir....



"Qui veut se souvenir, doit se confier à l'oubli, à ce risque qui est l'oubli absolu,
et à ce beau hasard que devient alors le souvenir".

Maurice Blanchot
Le livre à venir


(Réf. : Sur les épaules de Darwin - France Inter - émission de Jean-Claude Ameisen)
du 3 août 2014 
"Le mémoire et l'oubli"


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samedi 23 août 2014

*La saison et toujours sa couleur....



"Tous les ans, la saison et toujours sa couleur
Sa forme son parfum
Qui pourra nous guérir des matins similaires
Qui jamais ne font qu'un".

Gabriel Audisio
Extrait de Poèmes du lustre noir

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dimanche 17 août 2014

*Le passant du temps....



"Au mot présent, il faut préférer le mot plus sûr de passant.
Le présent est le passant du temps.
(Et) il est possible que dans le passant du temps, le passé soit l'énergie. Comme le mot courant dit quelque chose de plus profond que toute l'eau du fleuve".

Pascal Quignard
Les Ombres Errantes

(Réf. Sur les épaules de Darwin - émission de France Inter - de Jean-Claude Ameisen)
du 17 Août 2014

Le passant du temps


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vendredi 15 août 2014

....* à l'amble du silence




Je grave-vite, en rai d'allume-hier et entends des airs ronds aux douces heures du jour,
qui est dans les collines de chênes-houx éperdues d'effluves qui filent d'où (?) dans le ciel si bleu....
j'attends... de  retrouver mon chemin sur la page qui se réveille, inondée de ton soleil et de ton vivre
à l'amble du silence gardé près-cieux-aimant.

Den


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mercredi 13 août 2014

...*Chez nous......


"La montagne Sainte-Victoire est la fierté des aixois", écrit d'emblée Jacqueline de Romilly...
(...)

"Depuis la ville, on la découvre, à l'improviste, au détour d'une rue ou d'une terrasse, lointaine et ensoleillée.

Ceux qui peuvent la voir de chez eux  se sentent aussi privilégiés que les Athéniens qui peuvent par la fenêtre haut placée, apercevoir, toute à eux, la silhouette de l'Acropole".....

... (....) 

"Aix est une ville de plaine, groupée autour de ses sources, dans un creux ;
les collines qui l'entourent, de près ou de loin, sont vertes, molles et boisées"....
....

Saint-Victoire, un être vivant........

"dont on consulte les humeurs et dont on admire sans fin les changements de visage"....


(Sur les chemins de Sainte-Victoire - par Jacqueline de Romilly)












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mardi 5 août 2014

* La forme des mots...



"Toutes les lettres ont d'abord été des signes, 
et tous les signes ont d'abord été des images"

Victor Hugo
En voyage, Alpes et Pyrénées
Paris, 1839

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"En sortant du lac de Genève, le Rhône rencontre la longue muraille du Jura qui le rejette 
en Savoie jusqu'au lac du Bourget.
Là, il trouve une issue et se précipite en France. En deux bonds il est à Lyon.

Au loin sur les croupes âpres et vertes du Jura les lits jaunes des torrents desséchés dessinaient 
de toutes parts des Y.

Avez-vous remarqué combien l'Y est une lettre pittoresque qui a des significations sans nombre ?
- L'arbre est un Y ; l'embranchement de deux routes est un Y ; le confluent de deux rivières est un Y ;
une tête d'âne ou de boeuf est un Y ; un verre sur pied est un Y ; un lys sur sa tige est un Y ;
un suppliant qui lève les bras au ciel est un Y. 

Au reste cette observation peut s'étendre à tout ce qui constitue élémentairement l'écriture humaine.
Tout ce qui est dans la langue démotique y a été versée par la langue hiératique.
L'hiéroglyphe est la racine nécessaire du caractère.
Toutes les lettres ont d'abord été des signes,
et tous les signes ont d'abord été des images.

La société humaine, le monde, l'homme tout entier est dans l'alphabet.
La maçonnerie, l'astronomie, la philosophie, toutes les sciences ont là leur point de départ, imperceptible, mais réel ; et cela doit être. 
L'alphabet est une source".

Alpes et Pyrénées
Victor Hugo, Paris 1839


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(Réf. : Sur les épaules de Darwin - France Inter -
émission du Jean-Claude Ameisen)

du 20 juillet 2014

"La forme des mots".


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