samedi 31 août 2013

...*Il n'y aura pas de porte. Tu y es...




"Il n'y aura pas de porte. Tu y es 
Et le château embrasse l'univers 
Il ne contient ni avers ni revers
Ni mur extérieur ni centre secret.
N'attends pas de la rigueur du chemin
Qui, obstiné, bifurque dans un autre,
Qui, obstiné, bifurque dans un autre,
Qu'il ait de fin.
N'attends rien"

Jorge Luis Borges 
Labyrinthe

(Réf. : Sur les épaules de Darwin - France Inter -
par Jean-Claude Ameisen)

émission du 31 août 2013

"A travers les labyrinthes".

***


lundi 26 août 2013

.. J'ai écrit... seulement écrit....



Je guette, j'épie, j'attends, j'attends.
J'ai attendu.

Puis je crois que je me suis mise à écrire deux journées entières, deux nuits pleines de l'astre de la mère du ciel, d'un trait, d'un souffle, en oubliant les autres, en m'oubliant, en oubliant de manger et de dormir, ou si peu.

Enroulée en volute vers l'intérieur, pleine d'écriture à ras bord, ma chaleur intime m'a enveloppée.

J'ai renoncé à moi, et aux autres, forcément aux autres, surtout... pour n'écouter que mes pulsations, en ne me mélangeant à personne, pas à toi, Amour, indifférente, loin du monde, loin de toi.

...

Etrangère.
Une autre.
...

J'ai écrit. Seulement écrit. Transcrit avec mes mots, mes brouillons, ma folie vagabonde.

... merveilleux.

Je n'ai été qu'un objet de luxe, qu'une fleur dans son vase, qu'un ornement.
Un lys blanc.

J'ai effacé, j'ai recommencé.

...

et comme un jour sans fin, comme un lys sans fin, tu ne m'as rien demandé, tu ne m'as pas regardée telle la vierge ombrageuse et vindicative, indomptée, sauvage déesse de la nature courant à travers monts et forêts avec ses compagnes et sa meute prompte à tirer à l'arc.

...

J'ai écrit. J'ai écrit.

On recommence nous deux, Amour... ?
Conscience chavirée, j'avais pensé recommencer.. j'ai bien essayé, mais je n'ai pas pu..
J'ai bien essayé de rafistoler les choses... drame racinien... tant pis de n'y être pas arrivée.

N'empêche que l'automne est merveilleux. J'aime cette saison intermédiaire. Tiède comme j'aime.
Roux et mordoré. Comme en Octobre. Suis-je sotte, nous sommes en Octobre.




Le châtaignier prévoyant donnera-t-il son fruit pour l'hiver ?
Le raisin grâce à l'action de la lumière portera-t-il l'espérance d'une lente transformation intérieure ?

La fille du chaos arrive à petits pas, sans se presser.

Le commencement de la journée, un peu lourd, est gris lilas. Tiède.

Mon corps a oublié la chaleur d'août, la canicule.

Derrière le rideau, une faible pulsation, un tremblement très peu visible, mais à l'y regarder de plus près, ce n'est rien.. faut pas s'inquiéter, c'est le chat qui dort, qui respire un peu... beaucoup. Il rêve peut-être à l'ondée fécondante. La flamme jaillit de ses yeux amande ; imprudent, il se rendort, malin et pondéré, il guette chacun de mes mouvements.


***


Lové le chat philosophe rêve de la vie passée près d'Eleuis
félin indépendant  dépendant carnivore
chat commun vigoureux et musclé aux yeux chauds
je plonge dans ton regard profond et m'y baigne
intensément tapie au creux de ton épaule.
Je sculpte ton corps pelage-caramel allongé sur l'épaisse couette
abandonné confiant  aux tumultes extérieurs à la vitre
écran protecteur éclairé
par le zénith brûlant
tu tournes ta tête ronde
tes oreilles pointues écoutent le bruit sourd de la goutte qui suinte
le long du robinet fuyant les nouvelles
le monde catastrophe
s'évapore distant.
Tu fredonnes des airs mode dans la chambre à côté.
............"pourquoi  chantes-tu encore ce refrain d'hier... " ?
appuyant sur la touche "retourn"
je caresse ton pelage velours doux ignorant le rêve bleu dans lequel tu chemines
balancé gauche  balancé droite
tu tournes sur le lit en boule en long en rond ;
abandonnée dans la fureur des autres,
je repars dans le monde le long du stylo fin
acheté par tes soins
sur des feuilles jaunies recyclées naturelles
écologiquement bienfaisantes ;
le platane brûlé par l'été finissant
brille de tous ses feux
rejetant sur la vitre flamboyante des reflets platinés
patinés par le temps qui avance et lui confère sa nature profonde.
Je garde au fond de moi
le temps incomparable éternel et nouveau
déraisonnable enfin.

Le chat roulé en boule imagine et oublie en recevant la caresse que je prodigue encore
sans efforts attendant
moins le possible que le meilleur.

Je redoute bientôt que tu ne changes de place
refoulant l'orage gardé trop longtemps en moi
je finis par poursuivre ma course effrénée
dans ma quête immortelle vaguement morbide
je dissèque la pensée floue restée une fois encore
sur la feuille vierge immaculée d'espoir
je recherche la pensée égarée dans l'ailleurs
des autres, rêvée frivole, qui incite au plaisir
quand la raison se perd je fuis je pars vers d'autres monts
perdue incompréhensible
je pleure doucement pour ne pas déranger le supposé estival du chat dormant heureux ;

la vision futile s'éloigne hors du champ.

Den

Août 1998


***

samedi 24 août 2013

...* D'une autre saison....






..... (...) "Indifférente aux affaires des hommes,
la grande machine de l'univers continue 
de tourner,inexorable. 

Plus que l'océan et les tempêtes, 
plus que la montagne et ses glaciers, 
plus que la voûte célestes et ses galaxies,  
c'est un petit frisson vert qui parcourt les arbres 
et vous surprend un matin de printemps, qui me donne avec la force de l'évidence, 
l'impression d'assister au spectacle grandiose qui,
depuis quelques douze milliards d'années, agite la grande scène de l'univers". 

François Jacob
la souris, la mouche et l'homme

(Réf. : Sur les épaules de Darwin - France Inter
par Jean-Claude Ameisen)

émission du 24 août 2013

"Présence"

***



vendredi 23 août 2013

...*Se tenir sur les épaules des géants, et voir plus loin....



"Se tenir sur les épaules des géants, et voir plus loin.
Voir dans l'invisible, à travers l'espace 
et à travers le temps.
Voir en nous, au plus profond de nous,
 quand nous nous retirons du monde,
pendant notre sommeil, durant cette lente dérive
quand la conscience semble nous quitter
dans l'obscurité de la nuit et resurgir par intermittence,
sous la forme énigmatique des hallucinations de nos rêves"... 

(Réf. : sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)
émission du 10 août 2013

"Cette étoffe sur laquelle naissent les rêves" (7)

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dimanche 18 août 2013

...* Comme la première étoile dans le ciel mauve.....



....."Et il y a les livres que l'on ne sait pas dire,
à peine montrer du doigt,
comme la première étoile dans le ciel mauve.
Celui-là est ainsi, réfractaire. Ses phrases vous retiennent.
Elles sont claires, d'une clarté  qui aveugle.
Elles vous arrêtent très vite, au bout d'une page ou deux. Elles sont comme un enfant qui s'agrippe à vous et ne vous lâchera pas tant que nous n'aurez pas satisfait sa demande.
On les souligne avec de l'encre. On relit, on s'entête.
On passe des heures avec une phrase,
dans la compagnie de l'auteur.
On voit cette femme, comme elle est, comme elle fait.
Avec elle on regarde le jour croître et céder à l'ombre.
Avec elle on écoute le silence qui est dans le silence".... (...)

Christian Bobin
La part manquante

***


jeudi 15 août 2013

... Marie, de chair et de ciel...






D'où viens-tu Marie, notre  Mère à tous..
après Rome,  Ravenne..

Tu viens du regard de ceux qui te contemplent.

Qui es-tu ?

La Vierge à l'Enfant,

Marie et l'Enfant Christ,

la Mère de tendresse,

 A notre Dame de Paris, tu es la seule Vierge romane.

D'où viens-tu Marie ?

Notre Mère  à tous.

Le monde se déchire,

et toi ?

Qu'a-t-on fait de toi ?

On te regarde ...
On te voit..
On te contemple..

la Vierge en argent selon le voeu de Louis XIII

"La Piétà" de Michel Ange où le temps s'est figé..

de Chair et d'Esprit..

Tu es Marie,
"entre toutes",
la Mère de Jésus,
Le Fils de Dieu.


***




jeudi 8 août 2013

...* L'or céleste orangé...




Je piétine la journée entière dans ma chambre.
Soleil rentré. Soleil couché.
Sans envie, sans désir.....
Suis dans l'attente de jours heureux.
Le mur en face de la fenêtre est gribouillé de graffitis d'enfants, ou jeunes adolescents en quête d'amour eux aussi.

Septembre, le 26.
Ses pampres et ses cornes d'abondance sont débordantes de fruits mûrs.

...

Je rentre de voyage. Merveilleux.
J'ai ramené dans mes bagages des figues, des oranges (mais ce n'est pas une demande en mariage !), du jasmin-roi et du sable doré pour me souvenir, et une pierre d'amour.
Toute la beauté du monde.
J'ai signé.

...

7ème jour de la perfection d'octobre.

...

Mon Amour.

Dimanche. Je désire établir pacte avec vous, et l'être subsistant. Je voudrais oublier le passé.
On nous l'a chapardé. Ce n'est pas juste.
Peut-être pourrions-nous danser ce mois-ci à la pleine lune devant la porte de notre maison où tu auras suspendu des figurines d'armoise.
C'est signé, moi.

... et nous nous sommes retrouvés sous l'arcane majeur, le temps vivant, et nos corps se sont enlacés comme avant.
Ils se sont reconnus. On n'oublie pas l'odeur de l'autre. Mais il y a toujours une petite parcelle qui ne veut pas fonctionner.
Et l'engrenage se rouille, et la machine a des ratés, et ça marche et/ou ça fatigue.
L'amour se déroule à un rythme de tortue. L'esprit a le temps de penser.
J'avais oublié.
... ça ne marche pas à tous les coups l'amour ! il faut réapprendre certains gestes, certains filtres magiques ou breuvages herbés jusqu'aux pépins de fruits.. je te flaire, mais je ne sens pas. Je te regarde sans te voir vraiment, comme à travers un sas.
Tu fais la tête, légèrement crispé.
Dénuement complet. L'amour s'est essoufflé.. il a besoin de changer d'air, d'en reprendre une bouffée.

...

... et de nouveau, je m'enfuis, loin de toi.. de nouveau je me tire, de nouveau je fais la malle dans ma tête.
D'accord pour la cavale, mais sans toi, mon Amour. Je m'escapade, seule sur mon manuscrit, à l'abri de toi, seule, là le cercle se referme sur les soucis, à l'abri d'eux.
J'ai monté un rempart entre toi et moi.
Me voilà sauvée.
Âpre joie.

...

le 10 octobre.

Le Dieu des vendanges se fatigue lui aussi après avoir transformé en une subtile alchimie les raisins mûrs en un breuvage sacré, véritable nourriture spirituelle initiatrice de la connaissance et de l'immortalité.

...

Les mots ne passeront pas la frontière.
Ils sont dans le livre, abrités.
Sauvés les mots.
Sauvée.

Den

Année 1998-1999


...





mercredi 7 août 2013

.."Tu regardes ailleurs et retiens chaque silence....


Tu regardes ailleurs et retiens chaque silence.

Tu finis par gâcher les plus belles heures du jour.
Tu me sens pleine, pleine et prête à accoucher de mes écrits.
Tu me jalouses de ces instants que je te vole. Tu le dis.
- "Pense à moi, un peu... " !

Je suis heureuse d'écrire.

ça allait si bien entre nous.
Et puis, sans y prendre garde, sans s'y attendre, tout se gâche si rapidement, se détériore si vite.
C'est comme si une bête rongeait de l'intérieur sans qu'on la voit, un cancer s'accroche à soi.

Eaux tumultueuses.
Avance Amour, nous allons couler.
Attitude désinvolte qui trahit.
Tu te promènes dans ta vie, le long des autres, et moi, qu'en fais-tu ?
J'existe tu sais.. arrête ta musique de rockeur..
Tu m'agaces.
Tu as réfléchis, forcément.
On t'a conseillé, forcément.
"Attends" !
"attends, et vois.. "!

..."le temps retrouvera ses esprits, et elle aussi".

Attendons. Espérons.

...

Je t'agace, je le sens.
Mes attitudes, mes attitudes, mes vexations, tout..
Je t'écoeure, c'est ça.. dis-le !
Dis-le moi à la fin.

Je voudrais redevenir belle, belle comme un paysage féérique, un paysage lumineux, brillant et givré à la fois.
Retrouver un éclat trop longtemps tenu sous-jacent, par toi, à cause de toi, de ton emprise sur moi.

...

Je me retrouve comme après un trop long sommeil hivernal, lorsque la chute du soleil au plus bas de sa course atteint la porte des Dieux, au solstice d'hiver, qui conduit à la vraie lumière.

Trop docile, trop fade, trop quelconque durant ces années, bien trop effacée, fugitive.

Midi obscur.

Retrouverai-je l'heure de la paix intérieure sous l'arbre central du monde, qui ne connaît ni ombre ni écho ?

Petite mort, je suis partie sous un ciel poudré d'étoiles.
Je suis partie comme je suis venue.
La tête lourde. Les poches vides.

..

... J'ai précipité mon retour, comme une fuite.

.. En fait, il ne s'est rien passé.
Rien d'important.
- " tu as minci"
- "ça te va bien".

J'ai élagué, j'ai rogné, sacrifié.
J'ai recomposé mon visage.

Pendant... pendant tout ce temps, tu t'animes à nouveau remuant ton long corps qui te gêne.

... "qu'en dis-tu" ?

...

J'écoute, je regarde, je participe.
Peu.
Navrée de ce qui nous arrive.

J'aurais dû te prendre tel quel, sans trop poser de questions. Ou me passer de toi.

...

Je sais.
Mais je me suis incrustée.
Pourquoi ?
- "l'amour", je réponds...

Den
Août 1998

***

mardi 6 août 2013

...*Je ne sais rien de votre vie, des gens qui vous accompagnent...



"Je ne sais rien de votre vie, des gens qui vous accompagnent, des mots qui vous protègent,
des arbres ou des maisons ou de la couleur bleue que vous voyez par vos fenêtres.
Je n'imagine rien. Je n'ai rien à vous dire que vous ne sachiez déjà.
Si je vous écris c'est pour ne pas cesser d'écrire, jamais, et c'est pur chant, pure célébration du chant,
de cette vibration de l'air contre le tympan du coeur.

Si je vous écris, c'est à partir de cette solitude, de ce silence qui mesure notre égalité, notre distance aussi bien. Cette donnée incontournable de la solitude.
La mienne. La vôtre. Solitude toujours plus grande, illimitée".

Christian Bobin
Souveraineté du vide
Lettres d'or


***



...."Nous ne connaissons jamais ce qui commence à son début...



"Nous ne connaissons jamais ce qui commence à son début. (...)
Nous avons connu la vie avant que le soleil éblouisse nos yeux et nous y avons entendu 
quelque chose qui ne se pouvait voir ou lire"

Pascal Quignard
Les ombres errantes

(Réf. : Sur les épaules de Darwin - France Inter -
par Jean-Claude Ameisen)

émission du 3 Août 2013

"Cette étoffe sur laquelle naissent les rêves (6)"

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dimanche 4 août 2013

**On a besoin d'une seule chose pour connaître toutes choses....



"...par le temps vide et le ciel pur. Un arbre appuie son épaule de feuillage contre la fenêtre.
C'est un arbre puissant, raffiné. Il s'élève en force dans le ciel.
Il obscurcit le jour, il aveugle la pensée. On a besoin d'une seule chose pour connaître toutes choses.
On a besoin d'un seul visage pour jouir de tous visages.
Un arbre suffit, pour voir.
On apprend à voir comme on apprend à marcher après une longue maladie :
pas après pas, songe après songe.
Un arbre suffit, une feuille de cet arbre, une pensée de cette feuille oubliée dans le soir".
(...)

Christian Bobin
La part manquante

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vendredi 2 août 2013

*Je suis partie comme j'étais venue, les poches vides, le coeur lourd.....




Je me suis enfermée pour mieux te retrouver.. mais je me suis meurtrie aussi.
J'ai eu mal. Très mal.

Les murs fauves de la ville continuent inlassablement à se ressembler, mais je ne les vois plus.



Le ciel est sans merci. 
Des ombres gigantesques s'allongent derrière moi.

Je sais que même les odeurs de la pêche, de l'abricot, de la menthe et du thym ne parviendront
plus à chasser de ma tête ces jours arides entre nous.
Et bien, même s'il fallait recommencer... je...

Je ne vois rien dans la forêt initiatique.
Je m'enfonce, je m'enfonce, je nous enferme...



J'ai ouvert  de nouveau en moi une des portes de ma personnalité qui était fermée.
Je l'ai poussée vers l'au-delà, vers le rythme de l'univers, le cosmos ébranlé.

Je suis venue ; j'ai fait cela pour toi, pour toujours, à jamais, et je me suis laissée glisser le long de cette écluse, et je suis devenue son flot translucide, et son eau m'a emportée, ailleurs..
aux limites du monde, loin, loin, mais avec toi, parmi les torrents de mon imagination.


... je monologue, tu monologues ; la vie est ainsi faite ; la vie se passe ainsi.
Si je touche ma peau, c'est ta peau que je sens ; 
si je serre mes mains, ce sont tes mains que je sens.
Où es-tu mon Amour ? entre les lignes, entre les pages, ailleurs ?
Toi, tu es là-bas, et tu trouves ça évident de respirer sans moi, de vivre sans moi, et je t'en veux.
Tu respires, tu manges, tu vis quoi !
Ta pensée est sur moi, avec moi, ma pensée et ma solitude, ancrées en moi.
Je suis lasse de te vouloir, je t'en veux de te tenir partout où je vis, partout où je respire, dans tant de beautés.. sans moi.. je te désire entièrement ; pas un centimètre de moi où je ne te veuille pas.
Mais toi, vis-tu pour moi ?


Je suis partie comme j'étais venue, les poches vides, le coeur lourd luttant contre mon rêve.

***

Un faisceau lumineux est dans le ciel rayé.


La statue moussue au fond du jardin-refuge se tient bien en place, pour ne point changer, pour parfaire les choses.
C'est comme si.
Comme si....


Les massifs fleuris, le bassin miroir et ses fleurs de lotus aux pétales clairs évoquent la roue solaire,
et leur enracinement dans les eaux sont la naissance du monde. Symbole de fécondité en renouveau.










La fontaine aromatisée de camphre ou de gingembre, les ombrages verts, les fruits gorgés, savoureux,
c'est comme le jardin d'Eden.


Patience, il reviendra le jour des équilibristes sur un fil..

.. Pour l'instant, je ne pense qu'à une seule chose : aux mots que je griffonne.. que j'écris, et qui bouillonnent intérieurement.
Je me sens nerveuse.
Nerveuse et irritée de n'être pas suffisamment disponible à cela, scandée au rythme de la vie.

Me rendrai-je féconde en écrivant ?
Je ne pense qu'à ça.
La cicatrice tire en avant.
J'ai du mal à la refermer.
Toi aussi.

***

Une ombre passe devant mes yeux..

***

De la fumée..
Elle élève la prière, et l'hommage en purifiant rituellement ; c'est rien !
L'obscurité m'inonde de pénombre.
L'encens, le cèdre, les résines, participent à la fête.


Den
Août 1998

***



***