
Je cherche la lumière depuis que je suis né.
L'automne est le pays des couleurs, je marche vers cette lumière.


J'écris en marchant, j'écris tous mes éblouissements, je bourdonne dans les chemins, mais écrire vraiment c'est avoir le courage de tirer une chaise devant une table, s'asseoir et saisir un stylo.
Un stylo qui fait si peur et tant de bien dans les profondeurs de tout le corps, dès qu'il laisse des empreintes noires ou bleues dans les champs de neige du cahier.
Un stylo qui fait si peur et tant de bien dans les profondeurs de tout le corps, dès qu'il laisse des empreintes noires ou bleues dans les champs de neige du cahier.

Quand j'écris le mot neige, moi qui ai une vue si faible, je vois devant moi d'immenses étendues blanches et les forêts bleues des mots.


J'aime les grands espaces de lumière que fait jaillir l'automne.
Si quelqu'un partait à pied des granits de la Bretagne et cheminait vers la Haute-Provence, il marcherait en dormant.

La France est un doux vallonnement de vaches et de clochers. Brutalement ce marcheur se cognerait aux dentelles de Montmirail, au mont Ventoux ou à la montagne de Lure.
Tout le monde se réveille à Malaucène ou à Nyons.
Si quelqu'un partait à pied des granits de la Bretagne et cheminait vers la Haute-Provence, il marcherait en dormant.

La France est un doux vallonnement de vaches et de clochers. Brutalement ce marcheur se cognerait aux dentelles de Montmirail, au mont Ventoux ou à la montagne de Lure.
Tout le monde se réveille à Malaucène ou à Nyons.
A partir de là c'est un chaos sauvage où ne grimpent que des chèvres d'os, de barbe et de tendons. Un désordre de barres rocheuses, d'éboulis à sangliers, de broussaille, de hameaux sans mémoire, de gorges, d'à-pics, de chemins dévorés par les ronces, de ruines, de ravins, de forêts, de petits cimetières effacés par la mousse, de coups de haches telluriques et de lumineux déserts de lavande et d'amandiers, jusqu'aux gouffres du Verdon, sous l'ombre noire des vautours.


Je marche dans ce pays depuis mon enfance, j'en connais le moindre vallon, chaque pente boisée de Buis-les-Baronnies aux gorges pourpres du Cians et de Daluis. J'ai franchi en toute saison ces clues glaciales et ces plateaux où ne courent que l'ombre des nuages et le vent.
(...)
Je m'assois toujours sur le même rocher qui s'avance sur le vide, sauf lorsque le mistral vient de passer sur le dos glacé de Lure.
Pendant des heures je regarde cette vallée, cette rivière, en bas, qui brille un instant entre les saules, longe un champ de maïs, passe sous un petit pont de pierre, frôle une poste fermée et disparaît sous les feuillages.
Cette rivière où je me suis tant baigné, où j'ai appris à pêcher à la main sous les branchages, en frissonnant d'appréhension dès que je sentais entre mes doigts glisser le ventre visqueux et froid d'un poisson.
Je suis seul au milieu des collines, dans ce beau silence d'octobre, et je regarde mon enfance.
(...)
Je m'assois toujours sur le même rocher qui s'avance sur le vide, sauf lorsque le mistral vient de passer sur le dos glacé de Lure.
Pendant des heures je regarde cette vallée, cette rivière, en bas, qui brille un instant entre les saules, longe un champ de maïs, passe sous un petit pont de pierre, frôle une poste fermée et disparaît sous les feuillages.
Cette rivière où je me suis tant baigné, où j'ai appris à pêcher à la main sous les branchages, en frissonnant d'appréhension dès que je sentais entre mes doigts glisser le ventre visqueux et froid d'un poisson.
Je suis seul au milieu des collines, dans ce beau silence d'octobre, et je regarde mon enfance.
René Frégni
Je me souviens de tous vos rêves.
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A toutes, à tous,
plus particulièrement à Célestine

Pour demain...
Et les autres jours....
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Pour ce premier jour d'automne salué de bonne-heure
Je vous offre ces mots à nouveau ce mât-thym ....
Que cette année encoeur et plus précéde-aimant
La plus douce saison qui tonne frisonne et pluie
Au coeur fleuré des satins de la vie.....
L'automne


L'automne en dormance
Se pare se farde
Se pare se farde
Vêtu de vos mots de rire de silence
De robes d'élégance où nous nous enroulons
Dans nos châles-heureux...
De lin de laine
De longs effets lisette

Je souhaite qu'ici le temps qui roule se déroule
Se croque comme une gourmandise
Où je puiserai au corps à-paix-tissant
L'extra-ordinaire
Nourri par vos hymnes-âges vos mets vos mots
Dégoulinants en goulinettes fines
Brillantes comme un aure-or nouvel-aimant-né
En choeur de vous


Offert
Lié relié.
Den
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