mardi 31 août 2021

*Une ressemblance physique en héritage...



Je m'éloigne de la photo puis la retrouve aussitôt, tentant de détecter la moindre ressemblance, le moindre indice entre maman et moi, enfant, celle qu'elle a pu être, au même âge, dans le représentation de sa réalité, sans embellissement pour la rendre plus attrayante.

Un trait reconnaissable parmi d'autres, une similitude visuelle, une ressemblance physique en héritage détectée, criante dans son identité évidente, extrême, profonde.

Une image pour se souvenir....

Den





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lundi 30 août 2021

*Une mère qui abandonne son enfant...




Une mère qui abandonne son enfant sur les marches d'un bâtiment aussi prestigieux qu'est l'Hôtel Dieu à L.. 
ne peut être foncièrement mauvaise.

Prévoyante avisée, je ne peux l'excuser..

J'essaie de comprendre. Comprendre son geste.

Et si.. et si... 

Pourquoi ? Pourquoi ?

On est en hiver, et il fait froid.

Maman a été retrouvée bien emmitouflée, on  me l'a dit - et j'ose l'espérer, dans des vêtements chauds, de qualité, brodés, propres. Une famille aisée, il semblerait... !

Cet abandon, cet "oubli" était-ce un choix ?

L'ignorance entraîne des interrogations.

Quoi qu'il en soit, le nourrisson abandonné n'avait pas la même chance de survie... qu'il soit légitime ou bâtard...

Enfant illégitime conçu dans le pêché.. ou naturel issu de lignée noble.. ou né de mère décédée en couches, ou de femme extrêmement pauvre pour qui l'abandon apparaissait comme la seule issue raisonnable..

Quel cas de figure !

Je m'interroge..

Den








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dimanche 29 août 2021

Dans une larme.....



Résultat de recherche d'images pour "photo de larme qui coule"





Le monde entier peut contenir dans une larme.
La larme s'écoule quand l'âme s'élève, elle tombe quand le corps s'allège.
Elle hésite entre la chute et l'envol, la pesanteur et la grâce.
Elle suit le mouvement de l'impulsion  suspendue.
Flottement de l'âme entre un être là et un ailleurs, son présent est un futur déjà passé, sa clarté est celle d'une ombre dans la lumière.
La larme s'écoule vers le ciel  comme l'ange se tourne vers la terre.
"L'hémorragie lumineuse de l'âme", comme l'écrivait  Jean-Loup Charvet,  a la fluidité d'une tristesse qui vient de loin et voit au loin.


Nicolas Charlet
Les yeux du ciel, Trilogie du bleu, éditions Le Pli, 2004, p 47.

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Merci Elisanne de m'avoir permis de découvrir Nicolas Charlet dans tes allées.

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samedi 28 août 2021

*Le soir rasséréné...




Le soir rasséréné
Au bord de la nuit
S'enroule, et le silence
Déroule le temps reposé
Aux pieds des nuages croisés.

Il se grime d'écailles foncées
Et colorie sa chevelure de jaune, miel, orangé, 
Et saupoudre le bord de son regard d'ombres dorées.

Et le soir se pose terrassé 
Le long de l'horizon
Dans le noir effacé.

Den

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vendredi 27 août 2021

*L'oubli.....


Maman, c'est Camille, Samille, souvent, parfois.



Un C transformé en S imprime toute la différence de notre attachement.

Camille, Samille. Notre pilier.

De son côté familial, l'ai-je déjà dit, c'est le vide complet. Presque complet.

Elle n'a jamais connu ses racines, ses origines maternelles et paternelles.


Elle a été "oubliée" si on peut s'exprimer ainsi, sur les marches du perron de l'Hôtel Dieu à L. un grand établissement renommé.

On est en 1921. Le 30 décembre, et probablement il ne fait pas très chaud.

Ce vide, cette méconnaissance ont engrangé diverses supputations, voire extrapolations non résolues à ce jour.


Enfant légitime ou bâtarde ? enfant trouvé, on disait... !

Cet abandon, cet "oubli", était-ce un choix ?


L'ignorance entraîne des interrogations.

Quoi qu'il en soit, le nourrisson abandonné n'avait pas la même chance de survie.. qu'il soit légitime ou bâtard. A L.... les orphelins légitimes étaient adoptés par l'Hôtel Dieu, et ce, pour les moins de sept ans.
Au-delà, un autre établissement, la Charité, pourvoyait à leur placement.

Enfant illégitime conçu dans le péché.. ou naturel issu de lignée noble... ou né de mère décédée en couche, ou de femme extrêmement pauvre pour qui l'abandon apparaissait comme la seule issue raisonnable...
Je m'interroge.

J'envisage pour maman le meilleur cas de figure évidemment, une famille... ou inventée de toute pièce, ou bien était-ce après la venue massive de travailleurs étrangers, comme il semble que ce fut le cas en 1919, 1920, là sur L.... l'un d'entre eux séduit une fille du pays de "bonne famille".


On peut émettre des suppositions. Extrapoler.

Un mur entier d'incompréhension invisible s'élève entre eux, avec une évidente difficulté de s'adapter, attendant un retour au pays, peut-être, ou qui demeure chez nous, travailleur reclus dans sa communauté isolée, mal récompensé d'un service rendu à la France.



Ou bien encore, un fils bien né trousse une roturière.

C'est l'entre-deux-guerres. Les parents s'opposent. Le temps passe. On oublie

Den




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jeudi 26 août 2021

*De la période qui suit..


De la période qui  suit, je ne connais que ce que l'on a bien voulu m'en dire, bien plus tard, avec discrétion, en gardant le silence sur cette guerre déplacée en Provence durant les années 1944-1945, taisant certains instants, tout simplement parce que méconnus par ma famille paternelle.




Loin de la ville. A la campagne, les messages ne parviennent pas jusque là.

Par contre, de l'installation à la Fromentane après le mariage de papa et maman, des nouvelles dispositions, des nouvelles mises en route après cette guerre qui a tout désorganisé, envoyant, pour ne jamais revenir, de beaux garçons, vers une guerre inutile.. j'en ai entendu parler plus ou moins précisément.. plus ou moins en détail.

On est en 1945, et cette année a été précédé d'une année de renaissance de la vie politique et sociale. Ouf, il était temps.... !

Maintenant, tout est à recommencer, à reconstruire sur de nouvelles bases.

L'amorce d'une histoire reste à écrire.

Mon histoire.

Et on l'écrit cette nouvelle histoire avec les prémices d'une famille de laquelle je serai issue, moi la première enfant de Camille et Justin, mes parents, conçue neuf mois avant le 22 février 1946 date de ma naissance. Conçue donc, au cours du mois de mai 1945 qui a proclamé la fin de la guerre, dans un grand bonheur, certainement, après un incommensurable soulagement pour une paix enfin retrouvée. On imagine l'ampleur et la saveur d'une aussi grande joie !

Un mois après le mariage de mes parents. Seulement.

Den


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mercredi 25 août 2021

*C'est hier que j'ai vieilli. D'un coup. Alors que je ne m'y attendais pas.




-=-=-=-=-=-=-=-


C'est hier que j'ai vieilli. D'un coup. Alors que je ne m'y attendais pas.

J'ai pris conscience du temps qui passe et de la nécessité de continuer à écrire, pour de bon cette fois.

Ce sont les chagrins contenus, les soucis quotidiens, le temps qui s'emballe, le corps fatigué à la longue, et l'esprit aussi. Ces déclencheurs m'y ont poussé à le faire

Et se rattacher au passé comme à une branche, remonter le temps, font du bien, au tiède dans l'espace perdu. Pas toujours. Mais bon !

Comme les énormes tartines de beurre et de confiture avalées avec délectation, que l'on sait néfastes pour la santé, pourtant exquises, accompagnées d'un café corsé, le matin, au creux, lovée dans la maison, à l'abri des autres, seule et un peu perdue...

Den






 

mardi 24 août 2021

* Encore un peu de temps.....





On a encore le temps. Encore un peu.
A l'époque, aller d'Aix au Tholonet, ou à Beaurecueil, ce n'était pas un exploit. On faisait la route à pied, seul ou en famille, ou à vélo.

L'assassinat de l'Archiduc François-Ferdinand, le 28 juin 1914, à Sarajevo, l'héritier du trône d'Autriche-Hongrie, n'a pas eu lieu, cristallisant d'autres tensions plus profondes, d'autres contentieux antérieurs, entraînant ainsi la Grande Guerre préparée de longue date.

Ce sera la Première Guerre Mondiale, -la guerre qu'a vécu et fait mon grand-père Léon, le père de mon père Justin- qui débutera en cette saison estivale habituellement pleine de nouveaux élans prometteurs, et qui se terminera le 11 novembre 1918 par la Convention d'Armistice signée à Rethondes dans le wagon du Maréchal Foch.

-=-=-=-=-

Justin, mon père, vient de naître à la vie le 10 mai de cette même année 1914 de début de guerre.
C'est dire que la famille G.... vivra bientôt pour lui, et les enfants issus de l'amour de Léon et Juliette, Emilienne et Marcel, des heures difficiles.

-=-=-=-=

Den





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lundi 23 août 2021

*Léon et Juliette..


Mais avant de continuer leur histoire, notre histoire, il convient d'intercaler ces deux personnages essentiels auxquels on a fait référence depuis un moment, les faire se rencontrer, Léon et Juliette, mes grands-parents paternels, d'inclure dans ces pages ce que l'on a conservé de leur vie, avant que la France aidée de l'empire russe et du  Royaume-Uni, dans la triple entente, opposée à un autre bloc, la triple alliance, composée des empires allemands, d'Autrice-Hongrie et Ottomans, n'entrent en guerre.

-=-=-=-

Avant eux, avant nous, il y a eu Léon et Juliette.

On est à Aix-en-Provence.

-=-=-=-=

Avant eux, avant nous, il y a eu Léon qui a rencontré Juliette.

Léon, le papa de mon papa, mon grand-père paternel s'appelle en réalité Goselin, son premier prénom à l'Etat-Civil, suivi de Léon, mais il a choisi d'intervertir ces deux prénoms, ou bien ses parents ont choisi pour lui, pour une raison que je ne connais pas, de s'appeler (l'appeler) Léon, Léon G....

Goselin-Léon donc est né le 29 mars 1880.
(Pour Juliette, je ne suis pas en possession de documents relatifs à son âge, sa naissance, mais ils avaient sensiblement le même âge.... je crois).

On est en novembre, et Léon vend des chrysanthèmes dans l'allée du cimetière, comme c'était de coutume, et comme ça l'est toujours, dans le prolongement de la rue du RICM, rue au coin de laquelle il y avait, et il y a encore un bar.
Les platanes perdent leurs feuilles rousses qui continuent de jouer avec le mistral.

Juliette qui vient de l'Isère, non loin de Die, est serveuse dans ce bar, dont la deuxième façade s'ouvre sur l'avenue des Poilus près de l'Ecole Militaire.

C'est une très jolie jeune fille aux yeux clairs lumineux, singulièrement remplis de bienveillance, qui expriment leur couleur et leur feu du sentiment intérieur, suivant qu'ils noircissent, s'approfondissent dans la tristesse ou l'attention, la cogitation, jettent des éclairs qui zigzaguent dans un mouvement excité, ainsi que des rayons de beauté brillante vers ceux qui les regardent admirativement.

Le 18 mai 1909, elle reçoit de St Romans, d'une amie, probablement, ou d'une personne de sa famille, une carte postale signée Elise B. "cueillies pour vous", représentant une petite fille qui arrose une corbeille de fleurs,
"souvenir d'amitié, bon souvenir".



Cette carte postale sera réceptionnée chez Monsieur A... - tailleur, sur le cours Mirabeau- au 42, à Aix-en-Provence.

Le charme de Juliette opère donc, et Léon tombe follement amoureux de cette demoiselle née J...

Pour preuve une carte postale retrouvée, datant de cette époque, "j'ai confiance en vous, ne doutez pas de moi", il lui écrit : "très chère amie".


Mes pensées sont toutes pour vous depuis bien longtemps, car j'ai une grande amitié envers vous.
Il signe, votre futur dévoué, pour vous Léon G.... au Tholonet, Campagne Raoulx (BdR).

Un peu plus tard,

Sur une carte non datée, "je puis vous indiquer le chemin du bonheur", il écrit de sa plus belle plume.



A Mademoiselle Juliette J.. à Aix-en-Provence, Boulevard de l'Armée, chez Mme Henri, 
"Très chère Juliette. Merci pour votre gentille lettre, vous pouvez croire que je vais vous voir pour le bon motif, car une fois que j'ai donné ma parole, c'est fini, et vous êtes le rêve de mes amours.
A bientôt, cordiale poignée de mains.
Léon G....."


Den


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dimanche 22 août 2021

*Léon épouse Juliette....


Léon l'épouse rapidement Juliette.

J'ai en ma possession la photographie artistique comme c'est indiqué, les représentant ce jour-là.

Un très beau couple, Léon en habits foncés, chemise blanche, les chaussures noires de ville, bien cirées ; Juliette dans une magnifique robe de mariée avec une grande traîne, blanche ou écrue, les cheveux châtains sont retenus par le voile sur le dessus de la tête. Léon tient la main de sa femme fièrement, assurément présentant l'alliance.

La photo a été prise par R. Jouven, médaille d'or  - Aix en 1902 - boulevard de l'Armée à Aix-en-Provence. Une référence.




Il s'ensuivra une grande famille.

Pour l'instant, il y aura Emilienne, Marcel, puis Justin, mon papa.

Justin est né en 1914, le 10 mai, et il est leur troisième enfant.


Den

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samedi 21 août 2021

*La correspondance...





J'ai eu la chance de retrouver dans un carton, consciencieusement conservée, toute une correspondance échangée entres mes grands-parents, ma famille, pendant cette période.

Ces documents sont inestimables pour moi. Ils m'aident ainsi à mieux comprendre ce temps, et les liens qui  nous  unissent, les uns par rapport aux autres.

J'ai transcris le texte tel quel, oubliant souvent l'orthographe, corrigeant quelquefois certaines fautes trop criardes, mais souhaitant avant tout faire revivre des sentiments fort, liant parents, enfants, et autres parents.

C'est très émouvant pour moi, et j'ai pleuré en lisant et reprenant ces passages, de me retrouver si proches d'eux presque un siècle après....


Den

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texte écrit au cours de l'année 2010  et paru en partie sur "le crayon et la plume" en novembre 2012
 
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*Ces souvenirs, peut-être plus que d'autres...




Ces souvenirs, peut-être plus que d'autres resurgissent à un moment que je n'attendais plus, puisque j'ai achevé le livre.

Le battement aérien des ailes des libellules près du ruisseau, sur le côté, m'invite à la rêverie.

Le clapier à lapins a été déplacé.

Ma soeur a grandi.

Elle est de l'autre côté du chemin et regarde le troupeau de moutons, en bas, elle a trois ans, et mois six, et sans réfléchir elle porte à sa bouche une poignée d'espigaous, que l'on trouve chez nous dans le Midi, appelés aussi "l'épillet voyageur".

C'est une plante sèche qui se faufile, se colle partout, monte très vite. Le danger c'est la partie supérieure de la tige de cette graminée qui grimpe, grimpe... Une herbe imprévoyante, complètement folle.

La voyant devenir rouge coquelicot, s'étouffant, je glisse sans trop réfléchir, ma main dans sa bouche, tentant rapidement de récupérer la plante-épi, l'obligeant à vomir.

Je la sauve d'un étouffement certain, effrayée par cet instant d'inattention, moi la petite mère.

Sauvée, Gigi, et grâce à moi...

Den



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vendredi 20 août 2021

*J'ai choisi....







J'ai choisi.
Je vois des deux côtés du mur,
Un champ dans le soleil
Et dans l'ombre du jardin

Je ne sais pas si je préfère
Le dessus de la feuille ou le dessous,
L'eau du canal d'irrigation
Ou le nuage et l'hirondelle.

Mais j'ai choisi.

Tout ce que j'ai vécu
Me montre des combats
Contre le poids,
Pour le bonheur.

Terre et soleil, arbres et pierres,
Fleuve et buisson, chemins,

Je sais, à la façon
Qui m'est donnée de vous voir devant moi,
Que j'ai choisi comme il fallait.

Eugène Guillevic
Terre à bonheur, Seghers Poésie d'abord, 2004, p. 22


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Bonne fête Ber.
Je n'oublie pas.

Den

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jeudi 19 août 2021

*"On sait que j'avais de bons parents"....



"Mes parents étaient la protection, la confiance, la chaleur. Je l'éprouve encore aujourd'hui quand je songe à mon enfance, cette sensation de chaleur au-dessus de moi, cette impression merveilleuse de ne pas vivre à son compte, mais de s'appuyer tout entier, du corps et de l'âme, sur d'autres vies qui acceptent.

 Mes parents me portaient.

C'est sans doute pourquoi, pendant toute mon enfance, je n'ai pas touché terre.

Je pouvais m'éloigner, revenir, mes objets n'avaient pas de poids, rien ne collait à moi. Je passais entre les dangers et leurs peurs comme la lumière à travers un miroir.

Et c'est cela que j'appelle le bonheur de mon enfance.

C'est une armure magique qui, une fois posée sur vos épaules, peut être transportée à travers votre existence entière.

Mes parents, c'était le ciel.

Je ne me le disais pas clairement. Ils ne me le disaient pas non plus. Mais c'était une évidence.

De là mon audace. Je courais sans cesse. Toute mon enfance s'est passée à courir...

Seulement, je ne courais pas pour m'emparer de quelque chose (que voilà bien une idée d'adulte et non d'enfant !...). Je courais pour aller à la rencontre de tout ce qui était visible et de tout ce qui ne l'était pas encore. J'allais de confiance en confiance, comme dans une course de relais.

J'étais convaincu que rien ne m'était hostile, que les branches auxquelles je me suspendais    tiendraient bon,                                            
que les allées, même sinueuses, me conduiraient là où je n'aurai pas peur, et que tous les chemins me ramenaient vers ma famille.

Autant dire que je n'avais pas d'histoire, sinon la plus importante de toutes, celle de la vie.

Et voilà, ce que tout à l'heure, j'ai appelé l'eau claire de mon enfance. (...)

Ce qu'une maman peut faire pour son enfant aveugle peut s'exprimer simplement : lui donner naissance une deuxième  fois.

C'est ce que la mienne fit pour moi.

Mon seul travail à moi était de m'abandonner à elle, de croire ce qu'elle croyait, de me servir de ses yeux chaque fois que les miens me manquaient.

A la compétence,  elle ajouta l'amour.  Et l'on sait bien que cet amour là dissout les obstacles mieux que ne le feraient toutes les sciences.

On sait que j'avais de bons parents.

C'est à dire non seulement des parents qui me voulaient du bien, mais des parents pour qui ce n'était pas nécessairement une malédiction (que je sois) différent des autres.

Des parents prêts à admettre que leur manière de voir, la manière commune, n'était peut-être pas la seule possible, des parents prêts à aimer la mienne  (ma façon de voir) et à la favoriser".

Jacques Lusseyran
Et la lumière fut.






(Réf. : Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen) 
émission du 24 novembre 2012
"Le lien qui nous rattache aux autres  (3)"

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mercredi 18 août 2021

....*A mi hauteur......






A mi hauteur
"De l'Amour et des arbres"
Le vertige avalé goulûment en profonde quête 
La passion
Et le temps s'enchevêtrent
Et l'écheveau attaché
Art-hâché en récif poing-niant
Fascine-en,
La plume en miroir éclaire et s'ouvre
Tant empathique, entend et dépeint si bien la femme
Conte par le mène-hue partagé
Un mors-sceau de bravoure
Des maux de l'esprit
Arpente-heurt
Rêve sa libère-tait 
Et l'aube tient
Son feu ardent
En flammé

Den

 

mardi 17 août 2021

*A Emilienne, Marcel, Justin


Léon écrit à Juliette et à ses enfants

sur une carte postale représentant la guerre européenne en 1914 - avec un portrait du Roi des Belges, Albert 1er.

le 2 mars 1915, de Léon 3ème de ligne 12ème compagnie

A Mademoiselle et Messieurs, Emilienne, Marcel et Justin G. au Tholonet, Campagne Raoulx par Aix-en-Provence (Bouches du Rhône)

Mes très chers petits enfants,

"J'ai reçu votre gentille petite lettre. Vous me dites que vous êtes tous très sages, et que vous faites bien des prières pour moi ; continuez à être toujours bien sages, de ne pas faire bisquer maman. Embrassez-la, ainsi que votre mamet et les tantines.

Votre papa qui vous aime et vous embrasse tous".
Léon .....
          


                                                                               Léon

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article paru le 23 novembre 2012 sur "le crayon et la plume" offert à nouveau.
 
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lundi 16 août 2021

*Quand j'ai dix ans..



Quand j'ai dix ans, en 1956, Léon me raconte les tranchées, la guerre de Verdun, les tirs demeurés à jamais dans ses oreilles, ainsi que les odeurs toujours intactes.

Intéressée, je suis à son écoute.

Il est alors veuf de Juliette, et peu de temps après, un voyage lui est offert, comme à d'autres anciens combattants, sur les traces de leur passé, accompagnés d'une personne de leur choix.

Il me désigne, moi sa petite fille "préférée", avec l'accord de mes parents, parmi une dizaine d'autres de ses petits enfants pour un pélerinage à Verdun et sa région. Mes cousins-cousines.

Départ en train.

Le voyage est long, fatiguant.

Je suis fière de représenter ma famille. Déjà.
Là je découvre ce que les livres d'histoire ne peuvent pas décrire : La Grande Histoire.

Tenter de comprendre les horreurs de la guerre.
Effacer les fantômes qui continuent de hanter ces lieux !

Verdun, Douaumont.

La Meuse.
On se promène, le souffle est coupé. On ouvre grand les yeux.

L'ossuaire, avec ses 130 000 soldats français et allemands morts au combat est là, qui domine un champ de bataille où la nature, a quelque peu repris ses droits.

La végétation commence à recouvrir cette terre meurtrière dont le sol a été fouillé profondément par des milliers d'obus.

On aperçoit toujours les cratères, les tranchées à demi-comblées.

De la guerre il ne subsiste presque plus rien, tout a été caché, le temps a glissé sur ces paysages, mais il demeure toujours les barbelés, preuve que ce lieu a connu l'enfer.

J'ai eu la chance de feuilleter le livre d'Or des soldats de Verdun, où le nom de Goselin, Léon G... est inscrit, que je revois avec une netteté photographique qui pique aux yeux : il est la preuve de son service actif à mon grand-père dans ce secteur entre le 31 janvier 1914 au 11 novembre 1918.

J'observe de loin l'immense cimetière aux croix similaires plantées à même le sol, les mêmes rangées alignées les unes à côté des autres... Douaumont.

1956.



J'envoie le 18 juin de cette année, d'une écriture appliquée, consciente de ma responsabilité, une carte à mes oncles, métayers à présent à la Bastide de la Petite Mignarde, derrière la route des Alpes, près du Chemin Noir à Aix-en-Provence, flanquée de platanes plus que centenaires, 

"arrivés avec un très beau temps",

"un beau souvenir de Verdun à la famille G... sans oublier tonton Elisée, Yette, et Martine

signé Den
et Léon G..."

J'ai aidé Léon pour la signature. Il subsiste le trait au crayon autour des lettres, rehaussé par un stylo bille bleu.

De petite fille j'ai endossé le rôle de petite mère pour mon grand-père Léon âgé de soixante-treize ans.
Je n'ai que dix ans, mais j'ai la conscience que ce voyage est une épreuve pour lui à revivre ces instants douloureux.

Plus tard, en date du 30 juin.
Léon écrit "désire que la présente vous trouve tous en bonne santé.

Pensons partir le 2 ou 3 juillet.
Bonne caresse à tous.

Je rajoute ma signature à son envoi adressé à la famille G.... à la petite Mignarde, Quartier Pelcourt, Aix-en-Provence.

Léon décèdera au retour de ce voyage, peu de temps après. D'émotion certainement.

-=-=-=-=-=-=-=

Je suis revenue d'hier à aujourd'hui.

Au loin une étincelle promet la lumière.

Cependant les idées rendent la page opaque.
Me suis-je réellement échappée de ce passé ?

Restée longtemps immobile, perdue là, tandis que d'autres s'activent ailleurs, toujours en vacances, où l'eau vole en éclat dans un décor naturel, légère comme une plume. Comme j'aime. La fin d'été n'est pas annoncée.

Je retraverse cette époque, en douceur ; le soleil est toujours au zénith.

Pendant ce temps, je réinvente une histoire solitaire ne pensant à rien.

Je me repose ici sur la page tranquille et profite d'une éclaircie, tandis qu'Hugo mon petit-fils âgé de dix ans, et son papy découvrent en traversant en moto, joyeusement, de nombreuses villes européennes, en un périple mémorable de 16 jours, et 4 780 kms au compteur-enregistreur, ramenant ainsi 603 photos, et un cahier de bord journalier.

Den


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article paru le mardi 27 novembre 2012 sur "le crayon et la plume" offert à nouveau.

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douce semaine !

 

dimanche 15 août 2021

*Je veux écrire en trois maux...


J'ai déposé mon crayon et ma plume
sur la page de poussière parée,
pressés de coucher des images,
quelques mots impatients d'exister.










Un mot de douceur enveloppé
chemine dans les  fils de soie gris argentés,
Assoiffé de rêves étoilés
par les sentes de mon cahier,

le mot a vu se glisser dans la phrase
d'autres mots, en un mot, d'autres lettres-lianes emmêlées,
 enrubannées,
et même des voyelles de papier attachées,
 à la recherche d'un temps plus que passé,
dans le coin de ma page,
de la phrase-rivage,

contemple le reflet des consonnes sagement
alignées,
accrochées,
les unes aux autres, rangées, étirées,
en rubans,
dans un-deux pas effréné,
mystérieux, étourdissant,
impudique, effleuré.

Dans le secret des Dieux,
J'ai vu vos yeux,
arrondis, étonnés, amusés,
dessinés au crayon à la plume
Sergent Major, Baignol et Farjon,
comme antan


au crayon plume au stylo porte-plume,
abandonner la page travaillée en silence
laissant le mot écrit,
vivant ragaillardi
par la main par la tête.

... Ils parlent les mots, stupéfiés
en écho prolongé

de la tête à la main
de la phrase courbée, recourbée, légèrement ridée,
caressée par le vent, fatiguée
dans le matin brumeux
ennuagé, nuageux
sur la traverse du vague à l'âme,
par la fenêtre de la page.

En secret, tous ont chuchoté,
tous ont raconté
le mot, les mots, les phrases :
ils attendent en lignes rangées,
les bonnes fées.... !










Den

***


Je veux écrire
réécrire des mots
en trois maux
au crayon intense et dense
profonds et beaux
tremper ma plume à trois pans,
sans usure
à l'oeil en forme de serrure
dans l'encre violette d'antan...

sur le bord du chemin
 sans sommeil..
je veux écrire,
réécrire des mots sourire....



Den


***


 

samedi 14 août 2021

...Pleinement le présent................




"Ne regrettez pas le passé,
Ne spéculez pas sur l'avenir.
Vivez pleinement le présent".

Bouddha


*****

 

vendredi 13 août 2021

*J'ai redécouvert cette photo


*eau-forte...


par Kerevel

***

J'ai redécouvert cette photo avec tendresse. Elle  me rappelle ma fille petite, toute offerte à l'objectif, un bonheur disparu, et à la regarder de plus près, je me laisse séduire par elle, par l'univers de l'enfance.
Dans ses traits se cachent les éclats essentiels de la beauté de ses trois garçons à venir. Faby.
Je déguste ce jeu passé-présent lumineux.
Là où le bras se plie, là où  la main effleure par la douceur le menton volontaire.
En attente.
J'aime retrouver ses traits oubliés, lisses comme l'enfance sait l'être, éternellement jeune ; juste un regard d'enfant, et le regard fixe aime jouer dans un instant fraîchement cueilli, juste un peu.
Mes mots se glissent sur la photo peignée par un souffle léger, comme un voyageur anonyme aime se projeter en passager discret, distant du groupe, à l'écoute pourtant. Je cueille sans excès les fleurs le long des heures renversées cousues au fil d'or, m'invitent à la rêverie.
Guetteuse surprise, étonnée. Séduite.

Le crayon a dessiné prestement les traits délicats révélés par la gravure en creux, en taille-douce. L'eau-forte a ombré de noirs-gris l'éclat de son regard, suspendu à l'image, là où elle se découvre comme les petits chemins se déshabillent pour mieux nous surprendre.
Il a peut-être fallu du temps pour fixer ce regard, avant de l'apprivoiser la petite, pudique à se montrer, à allonger la vie à coup de traits méticuleux, soulignent sa beauté, ses reliefs !

Den

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 article paru le 31 décembre 2012 sur "le crayon et le plume", que je vous offre à nouveau.

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jeudi 12 août 2021

*Déchiffrer...........




"Dans toute "l'histoire de l'Histoire" il n'y a peut-être pas d'aventure plus extraordinaire
que celle qui, en un siècle, a ainsi mené les savants d'une première étincelle  à laquelle personne 
n'avait d'abord pris garde, à tout un flamboiement de découvertes et de déchiffrements,
tous plus ardus, ingénieux et inimaginables   les uns que les autres et, de la sorte,
à la remise au jour d'énormes et capitales portions  de notre passé, jusque là à jamais égarées dans le temps".

Jean Bottéro
Mésopotamie. L'écriture, la raison  et les dieux.

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(Réf. : Sur les épaules de Darwin - France Inter
émission de Jean-Claude Ameisen - du samedi 6 juin 2015)

"Déchiffrer"


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mercredi 11 août 2021

Apprends à faire silence....




"Apprends à faire silence.
Que ton esprit en paix écoute et absorbe"

Pythagore
 
 
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mardi 10 août 2021

*Ecrire....................



"Ecrire !  Pouvoir écrire !
Cela signifie la longue rêverie  devant la feuille blanche, 
le griffonnage inconscient, les jeux de la plume qui tourne en rond autour d'une tache d'encre,
qui mordille le mot imparfait, le griffe, le hérisse de fléchettes, l'orne d'antennes, de pattes,
jusqu'à ce qu'il perde sa figure lisible de mot,  mué en insecte fantastique".....

Colette
La vagabonde

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lundi 9 août 2021

*J'ai perdu ma goutte de rosée.....





"J'ai perdu ma goutte de rosée  ! 
disait en pleurant la fleur au ciel  matinal 
qui avait perdu toutes ses étoiles".

Rabindranath  Tagore
Références de Rabindranath Tagore

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dimanche 8 août 2021

*Beauté du jour

photo Faby 01/08/2021
 
 

 Beauté d'un  jour

Qui toujours savoure

Beauté bretonne

Au temps étiré d'arrière automne

Tes tons d'encre bicolores

En habits de folklore

Jolie fleur striée

Tu écarquilles ton corps touffu ton coeur

Etoilé

Transpirant

Aimé large  d'ardeur


Den


Doux dimanche.

Je vous en brasse riante


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samedi 7 août 2021

*Origine....




"Est-ce que ta lumière était blonde
ou bleue après l'amour quand le coeur interroge
ce pays toujours étranger
et s'avance à travers la brume
hasardant peut-être le sens

Quand ton idée sauvage inventait ces montagnes
ta beauté s'écoulait libre d'aucun regard
et ta nature était l'animal  bondissant
sa force son jeu ses images
et ses bois travaillés pour l'amoureux ouvrage

C'est là que je dormais les mains  dans ta charpente
c'est là que j'ai veillé  quand j'étais ton feuillage
que suave était ton  silence
et puissante ton origine
l'amour croissant  dans les racines
de ta céleste indifférence".

Henry Bauchau
In Célébration,  Ibid. p. 141

 

vendredi 6 août 2021

* Zak (18) ....Derrière chaque arbre

 

 .... chaque buisson, chaque brin d'herbe..... 

 


Derrière chaque arbre, chaque buisson, chaque brin d'herbe folle, une espèce connue,
et pourtant inconnue, d'une richesse spécifique, totalement neuve, re-multipliée.

Quel cadeau !

Quelques criquets engourdis par un hiver trop froid, trop long, à l'imitation d'une précision étonnante ;

Quelques charançons cachés dans des boutons de dietes, mettent à mal leur floraison magnifique.

Chez nous en Afrique du Sud, les insectes ne sont pas les mieux représentés, surtout au Cap,
on les trouve plus dans le  Nord, avec des espèces très jolies.  

C'est l'acrea au vol gracieux et léger, assez farouche.  On découvre sa chrysalide.

Très fin observateur, il faut des ruses de Sioux et beaucoup de patience pour le fixer sur l'objectif.
Sauf s'il a faim, il se saoûle alors d'un nectar trop fermenté, et en oublie sa méfiance et se laisse piéger.

Là une magnifique cétoine endémique, au Cap, couleur vert foncé et noir, vole lourdement tel un bourdon.

Ici, dans la corolle  pleine d'une  protea  des abeilles ivres.
Attention aux piqures... 

Une mante religieuse verte grisonnant s'affaire. Est-elle elle aussi une grande prédatrice,
et après s'être accouplée, dévorera-t-elle son mâle ?

Plus loin, un scarabée "monkey beetle" butine avant tout le monde, à la fraîche.
Fait-il partie des coléoptères ?
Ses ailes lui servent de protection. 
Pour s'envoler les ouvre-t-il  et les libère-t-il ?

Certains insectes munis d'immenses mandibules ressemblent aux bois d'un cerf.
Celles-ci sont utilisées pour se défendre, pour protéger leur territoire, s'approprier une femelle en période de reproduction.

Les combats entre mâles peuvent être extrêmement violents et se terminer par la mort d'un des adversaires.

D'autres encore, ont une trompe pour percer la surface des plantes et sucer leur sève  ; 
d'autres utilisent leurs mandibules pour creuser l'écorce des arbres.

Papa, comment savoir si un insecte fait partie de la famille des scarabées ? 

Facile.. comme le hanneton, ils ont tous des antennes en forme d'éventail  !
Mais avant d'être adulte, le hanneton est très difficile à reconnaître car il ressemble à une chenille.
Ceci dit, contrairement à celles des papillons, les larves sont enfouies sous la terre, se nourrissent de racines, 
et ne se métamorphosent en insecte adulte qu'après trois ans de vie  dans le sol !

Den



















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