vendredi 27 août 2021

*L'oubli.....


Maman, c'est Camille, Samille, souvent, parfois.



Un C transformé en S imprime toute la différence de notre attachement.

Camille, Samille. Notre pilier.

De son côté familial, l'ai-je déjà dit, c'est le vide complet. Presque complet.

Elle n'a jamais connu ses racines, ses origines maternelles et paternelles.


Elle a été "oubliée" si on peut s'exprimer ainsi, sur les marches du perron de l'Hôtel Dieu à L. un grand établissement renommé.

On est en 1921. Le 30 décembre, et probablement il ne fait pas très chaud.

Ce vide, cette méconnaissance ont engrangé diverses supputations, voire extrapolations non résolues à ce jour.


Enfant légitime ou bâtarde ? enfant trouvé, on disait... !

Cet abandon, cet "oubli", était-ce un choix ?


L'ignorance entraîne des interrogations.

Quoi qu'il en soit, le nourrisson abandonné n'avait pas la même chance de survie.. qu'il soit légitime ou bâtard. A L.... les orphelins légitimes étaient adoptés par l'Hôtel Dieu, et ce, pour les moins de sept ans.
Au-delà, un autre établissement, la Charité, pourvoyait à leur placement.

Enfant illégitime conçu dans le péché.. ou naturel issu de lignée noble... ou né de mère décédée en couche, ou de femme extrêmement pauvre pour qui l'abandon apparaissait comme la seule issue raisonnable...
Je m'interroge.

J'envisage pour maman le meilleur cas de figure évidemment, une famille... ou inventée de toute pièce, ou bien était-ce après la venue massive de travailleurs étrangers, comme il semble que ce fut le cas en 1919, 1920, là sur L.... l'un d'entre eux séduit une fille du pays de "bonne famille".


On peut émettre des suppositions. Extrapoler.

Un mur entier d'incompréhension invisible s'élève entre eux, avec une évidente difficulté de s'adapter, attendant un retour au pays, peut-être, ou qui demeure chez nous, travailleur reclus dans sa communauté isolée, mal récompensé d'un service rendu à la France.



Ou bien encore, un fils bien né trousse une roturière.

C'est l'entre-deux-guerres. Les parents s'opposent. Le temps passe. On oublie

Den




***

 

3 commentaires:

  1. Il est très émouvant ce billet, Den. Et toutes ces interrogations. Tu as raison d'envisager pour ta maman le meilleur cas de figure.
    J'aime beaucoup le nouveau look de ton blog, et l'écriture est beaucoup plus lisible et agréable à lire.
    Belle fin de dimanche à toi. Je t'embrasse.

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    Réponses
    1. Je te remercie ma chère Françoise...
      Ce billet est un fragment de moi qui s'interroge. Qui a fini de "fouiller" puisque maman n'est plus là... sans savoir. Elle a vécu avec cette béance sans trop de douleur ce qui m'a toujours étonné. Elle n'en parlait pas. Pas trop. Elle s'est mise à en parler vers la fin aidée par mes mots toujours discrets pour ne pas l'effaroucher, l'intimider, la gêner ! Elle avait à ce moment-là cette conscience interrogative.
      Merci à toi Françoise.
      Bel après-midi dominical.
      Le temps est très agréable : 34° sur la terrasse : 26° à l'intérieur.
      Bisous à toi sans oublier Noa.

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Par Den :
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