jeudi 25 septembre 2014

*C'était il y a longtemps.... dans une petite ville tranquille....où tout le monde se saluait....



"C'était il y a longtemps, dans une petite ville tranquille où tout le monde se saluait, avant.
Dans un pays de collines parfaites et de vergers aux douces toisons de printemps.
C'était au fond du jardin de mon père, qui avait été celui de son père et de son grand-père.
C'était pourtant à une heure matinale inhabituelle, au milieu des pommiers frôlant le ciel encore pâle de la promesse de leurs fleurs prêtes à nouer en fruits.
Quelque chose m'avait alerté. Un bruit de pas.
Je m'étais levé. J'avais vu la large silhouette de mon père se faufiler vers le fond du jardin.
¨Pourquoi s'occuper de ses ruches si tôt ?"

***

(...)





"Mais on était au temps des mots à voix basse et mon père avait plus important à faire,
ce matin-là, que de soigner ses abeilles"....


(...)

"Quel oiseau lève-tôt embrouillait leurs paroles par instant ?...
Je ne m'en souviens pas.

Je me souviens seulement que l'heure était devenue grave tout à coup.
Qu'elle pesait lourd dans leur bouche.
Que les mots s'accrochaient à leurs lèvres comme pris dans les dents d'un peigne.

J'avais encore dans le corps
la légèreté de l'enfance.
Mais d'un coup je me remplissais
du poids de l'homme
et de ses supplices."

***

"Le soleil a atteint le faîte du rucher puis mon front.
L'oiseau tôt levé s'est envolé en faisant s'égoutter les larmes du bouleau, laissant place nette à la tourterelle".

***


"C'était il y a longtemps et pourtant si près du temps d'aujourd'hui, tant les hommes ne cessent de redoubler leurs classes de malheur, toujours recalés à l'épreuve de bienveillance et d'amour.
La même histoire de haine et de rejets, de refus de la différence, de territoires et d'orgueil, de pouvoir, recommence inlassablement autour de nous, faite de l'alphabet de violence et de souffrance dans trop de langues différentes.
S'il fallait la dresser, elle serait longue la liste des conflits qui continuent de séparer des amis de toujours tout autour de la terre !"

Anne-Lise Grobéty
Le temps des mots à voix basse


mercredi 17 septembre 2014

*Je vais vous dire ce que me rappellent.......




"Je vais vous dire ce que me rappellent, tous les ans, le ciel agité de l'automne,
les premiers dîners à la lampe et les feuilles qui jaunissent dans les arbres qui frissonnent ;
je vais vous dire ce que je vois quand je traverse le Luxembourg dans les premiers jours d'octobre,
alors qu'il est un peu triste et plus beau que jamais, car c'est le temps où les feuilles tombent une à une sur les blanches épaules des statues.
Ce que je vois alors dans ce jardin, c'est un petit bonhomme qui, les mains dans les poches
et sa gibecière au dos, s'en va au collège en sautillant comme un moineau.
Ma pensée seule le voit ; car ce petit bonhomme est une ombre ;
c'est l'ombre de moi que j'étais il y a vingt-cinq ans".

Anatole France ou les figures de l'enfance

Le livre de mon Ami

(Pour Clara)









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jeudi 11 septembre 2014

* C'était dans un pays de collines parfaites.....





"C'était dans un pays de collines parfaites et de vergers. 
Dans une petite ville tranquille où tout le monde se saluait droit dans les yeux.
C'était il y a bien des années ; je n'étais encore qu'un enfant et tout me paraissait définitivement grand :
le jardin de mon père, la ville, le bâtiment de l'école, le terrain de foot...
J'avais un ami. Un vrai.
Oskar.


de chez nous à chez lui, ce n'était pas très loin.
On pouvait revenir de l'école ensemble presque tout le chemin.
Il n'y avait que la dernière rue qui nous séparait.
Et encore : pas pour longtemps !
Une fois le goûter et les devoirs avalés, il suffisait de courir au fond du jardin jusqu'à la hauteur des ruches de mon père, de sauter par-dessus la barrière pour apercevoir sa maison à l'autre bout de la rue".

Le temps des mots à voix basse

Anne-Lise Grobéty

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mercredi 10 septembre 2014

*Tous les hier,




"Argile du passé que l'aujourd'hui
sculpte à son gré. Et n'a pas fini".

Jorge Luis Borges
Tous les hier, un songe.

(Réf. : Sur les épaules de Darwin - France Inter - émission de Jean-Claude Ameisen)
du 6 septembre 2014

"Argile du passé"..


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samedi 6 septembre 2014

...L'homme est...



"L'homme est ce qu'il fait"

André Malraux

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mercredi 3 septembre 2014

*Mais qui est-ce de l'autre côté de toi ?



"Qui est la troisième personne qui marche toujours à tes côtés ?
Quand je compte, il n'y a que toi et moi ensemble,
Mais quand je regarde plus loin sur la route blanche,
Il y a toujours une autre qui marche auprès de toi (...)

Mais qui est-ce de l'autre côté de toi ?"

T.S. Eliot - The Waste Land (La Terre Vaine)

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(Réf. : Sur les épaules de Darwin - France Inter - émission de Jean-Claude Ameisen)

du 24 août 2014

"Traces"


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