lundi 30 avril 2012

parole et langage



''Que faire de cette parole ?
......
Aller vers l'autre".

Alexandre Jollien



-=-=-=-





"Telle est l'étrangeté du langage :
il traverse les frontières du corps"


Siri Hustvedt




(Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)
émission du 4 décembre 2010
"Entendre leurs voix"





dimanche 29 avril 2012

*Bleu iris

langue d'iris

*Je rêve d'un pays festonné


"Je rêve d'un pays festonné, bienveillant, irrité soudain par les travaux des Sages en même temps qu'ému par le zèle de quelques Dieux, aux abords des femmes".
Feuillets d'Hypnos (1946) René Char


samedi 28 avril 2012

*Que voulaient-ils dire vraiment ?

"Toi", "Moi"

"Ces mots semblaient si simples !
Que voulaient-ils dire vraiment ?"

Farid-ud-Din' Attâr
(La Conférence des Oiseaux)
(Adapté par H. Gougaud)

(Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)
émission du 31 mars 2012
"les battements du temps" (27)
le langage des oiseaux (2)



*Certains sons (...) disent



Quel ancien temps..


"Certains sons (...)
disent en nous
quel "ancien temps" il fait actuellement en nous"

Pascal Quignard
"la haine de la musique"


(Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)
émission du 5 mars 2011
"Pierres de rêve"

*chevelus roses

de la fenêtre de la voiture
de la portière


Les chevelus roses bordent la route ....



mercredi 25 avril 2012

*Géant, tu as écarté les gaines de ton tronc

La feuille a poussé sur le tronc
protégée par l'écorce....

-=-=-=


Géant, tu as écarté  les gaines de ton tronc cylindrique
et tu as développé sur tes renflements,
de minuscules feuilles translucides dentelées.
Fin tissu à jours....

Comme l'enfant épuise l'énergie de sa mère,
elles pompent ta sève vitale, ta vigueur,  qui parcourt tes tissus
et te nourrit.

Leurs fines nervures diaphanes
laissent apparaître une partie de moindre résistance,
et au fur et à mesure de leur probable déploiement,
elles se déchireront, peut-être, en suivant leur fragilité.

Géant...
Ton écorce minérale, lisse, au doux toucher
dès ton enfance,
se fissurera, plus tard, en prenant de l'âge..

C'est ainsi que va le temps...

Et vous, gourmands bébés feuilles ,
gloutons,
vous irradiez le paysage de votre beauté naissante.

Den



mardi 24 avril 2012

*J'ai dessiné sur la page


J'ai dessiné sur la page
des images volées
j'ai griffonné sur l'image
des mots arrachés, déracinés sans courage,
ébranchés.
J'écris plus vite que je ne pense
indécise pourtant  à trouver le mot
la rime dans l'abîme
et je m'enfuis loin de la page
labourant l'espace-image
d'une hésitation enfantine.
L'écriture est décalée.
N'ai pu sauvegarder les données du fichier,
USB a échoué.. 
J'écris vite par signes inscrits ou dessinés
pressée d'arriver,
je ne sais..
C'est le début de l'histoire
je commence à tracer.
Raconter des histoires
pour ne pas conter ses déboires
transmettre sa pensée, ses idées
de petites images.
L'écriture change, se taille en biseau,
et s'enfonce dans l'argile, empreinte d'un clou,
le signe devient son qui devient mot.
L'image du "chat" précède l'image du "pot"
exprimant ainsi un autre mot
"le chapeau".
J'écris à l'encre de chine, avec une plume de soie,
au crayon et à la plume,
j'écris comme jadis
sur un grimoire illisible au texte obscur, compliqué mais fleuri ;
qui démêlera ces élans passionnés ? 
suis incapable de débrouiller l'écheveau embrouillé.
Le sol est jonché de ronces et de broussailles,
et je m'escape ailleurs sur la feuille,
et retrouve l'espace aéré de la page griffonnée.

Den

*Naissance miraculeuse


Miracle de la naissance

*L'enfance de Théo - le photographe et le poète..


Les photos ont été réalisées par Théo (6 ans) ;

Les mots exprimés librement par lui, 
et un peu remis en forme par  mamy... !


-=-=-


En ce qui concerne les couleurs, elles ont toutes été choisies par lui...
Il en est de même pour  la disposition des photos dans le montage, et l'espace entre les paragraphes !


-=-=-=-=-


Les cartes de Pokémon s'étalent sur la table.
Théo va bientôt attaquer...
Attaque "électrique" par Pikatchou...
"Pikachu", la mascotte, à la face de souris, au corps jaune, avec une queue
en forme d'éclair et des joues rouges...
il peut avoir un très mauvais caractère, mais on lui pardonne car il
est le vainqueur de tous les Pokémon(s).....

-=-=-=-

Le marsupilami est sorti de la dernière bande dessinée et en attendant
il se repose avant de rejoindre l'équipée un peu folle en Palombie, dans
de nouvelles aventures... !

-=-=-=

 "L'éveillé", le bouddha,  joue avec l'oiseau à la face de faucon d'Horus ;

.....
 un bec , et une courbe caractéristique qui souligne la région de son oeil..


-=-=--

Dans le labyrinthe...
Le sorcier veut aller tuer la sorcière afin qu'elle ne s'empare pas de son château....La sorcière dévorera peut-être le pamplemousse bien charnu ainsi que la pomme empoisonnée..  que le prince charmant a déposée, là..




-=-=-=


lundi 23 avril 2012

*Vous qui dérobez aux fleurs l'ambre


Les parfums, souffles du ciel

"Oh ! vous dont le travail est joie,
Vous qui n'avez pas d'autre proie
Que les parfums, souffles du ciel,
Vous qui fuyez quand vient décembre,
Vous qui dérobez aux fleurs l'ambre
Pour donner aux hommes le miel,

Chastes buveuses de rosée (...)
ô soeurs des corolles vermeilles
Filles de la lumière, abeilles, (...)"

Victor Hugo
"les châtiments"



(Réf : Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)
émission du 18 juin 2011 -
"transmettre en dansant, enseigner en courant, décider en votant"




*générosité verte

Symphonie verte

*Je vais chanter le miel aérien


"Poursuivant mon oeuvre, je vais chanter le miel aérien, présent céleste. Je t'offrirai, à partir de tout petits êtres, un spectacle admirable. Quand le soleil d'or a mis l'hiver en fuite, et l'a relégué sous la terre, quand le ciel s'est rouvert à l'été lumineux aussitôt les abeilles parcourent les fourrés et les bois, butinent les fleurs vermeilles et effleurent, légères, la surface des cours d'eau.Transportées alors par je ne sais quelle douceur de vivre, elles choient leurs cuvées et leur nid, et façonnent avec Art la cire nouvelle et composent le miel".


Virgile "Georgiques" 



        ( Réf : Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)
          émission du 18 juin 2011 
 "transmettre en dansant, enseigner en courant, décider en votant"

dimanche 22 avril 2012

*La nuit nous dicte sa tâche magique

Le sommeil

"La nuit nous dicte sa tâche magique.
Détisser les mailles de l'univers,
les ramifications inépuisables
des effets et des causes, qui se perdent
dans ce vertige insondable, le temps.
La nuit exige que cette nuit même
tu oublies ton nom, ton sang, tes ancêtres,
chaque parole humaine et chaque larme,
ce que la veille a pu te révéler,
le point illusoire des géomètres,
la ligne, le cube, la pyramide,
et plan, sphère, cylindre, mer et vagues,
ta joue sur l'oreiller et la fraîcheur
du drap neuf...
Les empires, les Césars et Shakespeare
Et, plus difficile, ce que tu aimes".

Jorge Luis Borges
"Le sommeil"



(Réf : Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)
émission du  3 décembre 2011 - les battements du temps (13)
"les cartes de la mémoire"





*Funes se souvenait seulement de chaque feuille de chaque arbre

Photo : Den

"Funes se souvenait non seulement de chaque feuille de chaque arbre dans chaque parcelle de forêt, mais aussi de chacune des fois où il avait perçu ou imaginé cette feuille. (...)
Deux ou trois fois, il avait reconstitué un jour entier ; 
il ne s'était pas trompé une seule fois, mais chaque
reconstitution avait elle-même pris un jour entier. (...)
Non seulement il lui était difficile de reconsidérer que le symbole générique "chien" inclut tous les individus
si dissemblables de toutes formes et de toutes tailles,
mais cela l'irritait aussi que le "chien" vu de profil
à 15 h 14 doive être désigné du même nom
que le  même chien  vu de face à 15 h 15".

Jorge Luis Borges
"Funes ou la mémoire"


(Réf : Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)
émission du 3 décembre 2011 - les battements du temps (13)
"les cartes de la mémoire"


samedi 21 avril 2012

*Nous transformons des signes abstraits en scènes visuelles..

Lire



"La lecture est une forme de synesthésie ordinaire.
Nous transformons des signes abstraits en scènes visuelles. (...)
Le monde subjectif est aussi un monde inter-subjectif -
le monde de moi et de toi -
et tracer une frontière entre les deux n'est pas facile,
parce que les autres font partie de nous".

Siri Hustvedt
La femme qui tremble



(Réf : Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)
émission du 10 décembre 2011 - les battements du temps (14)
"comme de longs échos..."


*Chantent les transports de l'esprit et des sens



Comme de longs échos



"Comme de longs échos qui de loin se confondent
(...)
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent


Il est des parfums (...)

Doux comme les hautbois,
Verts comme les prairies, (...)
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens".

Charles Baudelaire
Correspondances



(Réf : Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)
émission du 10 décembre 2011 - les battements du temps (14)
"comme de longs échos..."






jeudi 19 avril 2012

*Je savais lire (...)

"Et puis un jour, par la fenêtre d'une voiture, (...) j'ai aperçu un panneau publicitaire au bord de la route. (...) Peut-être la voiture a-t-elle ralenti juste assez longtemps pour que je voie surgir de grandes formes, des formes semblables à celles de mon livre, mais des formes que je n'avais jamais vues. Et pourtant, tout à coup, j'ai su ce qu'elles étaient : j'entendais dans ma tête ces traits noirs et ces espaces blancs métamorphosés en une réalité solide, sonore, pleine de sens. J'avais fait cela tout seul. Personne n'avait exécuté pour moi ce tour de magie. Moi et les formes, nous étions seuls, la révélation avait eu lieu en un dialogue respectueusement silencieux. Puisque je pouvais transformer des traits nus en réalité vivante, j'étais tout puissant. Je savais lire (...) Cette impression de me trouver soudain capable de comprendre ce qu'auparavant je ne pouvais pas contempler est demeurée aussi flamboyante aujourd'hui qu'elle doit l'avoir été alors. C'était comme l'acquisition d'un sens nouveau, de sorte que désormais certaines choses ne consistaient plus seulement en ce que mes yeux pouvaient voir, mes oreilles entendre, ma langue goûter, mon nez sentir ou mes doigts palper, mais en ce que mon corps entier pouvait déchiffrer, traduire, énoncer, lire".

Alberto Manguel (Une histoire de la lecture - Actes Sud, 1998)


        ( Réf : Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)
        (émission du 2 juillet 2011 - rediffusion du 15 janvier 2011 - "lire")



*Qui est le rêveur dans le rêve ?

"Qui est le rêveur dans le rêve ? Est-ce le "je" qui marche et parle et court dans la nuit ? Est-ce le même "je" que celui de la lumière du jour ? Est-ce un autre "je" ? Est-ce que cet être nocturne en proie à des hallucinations a quoi que ce soit à me dire ? (...) Le "moi" est plus vaste que le narrateur qui dit "je". Autour et en-dessous de l'île de ce narrateur conscient de lui-même s'étend un vaste océan d'inconscient, fait de ce que nous ne savons pas, ou avons oublié (...). Une vérité étonnante faite de brumes et de brouillard, et du fantôme non reconnaissable de la mémoire et du rêve, qui ne peut être retenue dans mes mains, parce qu'elle est toujours en train de s'envoler, de s'échapper, et je ne peux dire si c'est quelque chose ou rien. Je la poursuis avec des mots, même si elle ne peut être capturée, et parfois, de temps en temps, j'imagine que je m'en suis approchée". Siri Hustvedt (la femme qui tremble)

         (Réf : Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)
         (émission du 9 juillet 2011 - rediffusion du 29 janvier 2011)


         "Voir rêver, se souvenir, anticiper, choisir : 
         quand l'inconscient émerge de la conscience"






mercredi 18 avril 2012

*C'est contempler le seul aïeul...


Contempler le ciel



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"Contempler le ciel,
qui n'est pas vivant,
pour tout ce qui est vivant,
c'est contempler le seul aïeul"..

Pascal Quignard
(les ombres errantes)



(Réf : Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)

(émission du 1er octobre 2011 - les battements du temps (4)  )


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*Le soleil met la terre au monde


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"Le soleil qui court sur le monde
J'en suis certain comme de toi
Le soleil met la terre au monde".

Paul Eluard
(Aube)




(Réf : Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)
(émission du 1er octobre 2011 - les battements du temps (4)



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*Au mot présent, il faut préférer le mot de passant...

Les passants

"Au mot présent,
il faut préférer le mot plus sûr de passant.
Le présent est le passant du temps. (...)
Il est possible que dans le passant du temps,
le passé soit l'énergie.
Comme le mot courant dit quelque chose de plus
profond que toute l'eau du fleuve. (...)
Nous ne connaissons jamais ce qui commence
à son début. (...)
Nous avons vécu avant de naître.
Nous avons connu la vie avant que le soleil
n'éblouisse nos yeux. (...)
"Han Yu naquit en 768. (...) Un jour il déploya
les cinq doigts de sa main. Il dit énigmatiquement
qu'il avait encore entre chacun de ses doigts
l'ombre de la première aube. (...)
Retrouver l'aube partout, partout, partout, c'est
une façon de vivre.
Reconstituer la naissance dans tout automne ;
héler la perdue dans l'introuvable, 
faire resurgir l'autre incessant et imprévisible
dans l'irruption de la première fois
car il n'en est pas d'autres.
Naître".

Pascal Quignard
(les ombres errantes)



(Réf : Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)
(émission du 1er octobre 2011 - les battements du temps (4)   )




*Comment donc ces deux temps, sont-ils ?

Qu'est-ce que le temps ?

"Comment donc ces deux temps,
le passé et l'avenir,
sont-ils, puisque le passé n'est plus
et que l'avenir n'est pas encore ?
Quant au présent, s'il était toujours présent,
s'il n'allait pas rejoindre le passé,
il ne serait pas du temps,
il serait de l'éternité".

St Augustin.
Les Confessions. Livre XI



(Réf : Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)
(émission du 1er octobre 2011 - les battements du temps (4) )

mardi 17 avril 2012

*arbuste printanier à l'allure automnale


Rougeâtre

*Droit comme un i


Tronc au port dressé

couleur orangée rouge


Feuilles fardées aux couleurs automnales


lundi 16 avril 2012

*Rose vif à rose pourpre violine....



Photo : Den



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Couleurs....


 Petit "bouton rouge",
 tu es aussi  nommé "gainier",
 et tu  ornes mon jardin ;
fleur en forme de coeur,
tu apparais
avant tes feuilles.

Arbre, tu viens de Judée.......
et dès le mois d'Avril
ta floraison abondante,

rose-pourpre-violine  
resplendit au chemin ;
plus tard, en automne,
tu te pareras d'autres tons mordorés, 

lumineux.

Petit arbre fier au port dressé, 

ou au tronc penché,
beauté du jardin,

tu invites à la tendresse..... !





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*Délicatesse



Photo : Den

Du bleu azur au bleu lavande..

*Re-naissance



Re-naissance

*De la fenêtre


Ocre



*multiples et variés

Photo : Den

des troncs sans fin

dimanche 15 avril 2012

*Le temps viendra


Photos : Den 

"Le temps viendra
où, avec l'allégresse
tu t'accueilleras toi-même, arrivant
à ta propre porte (...)
et chacun sourira et souhaitera la bienvenue à l'autre...
et dira, assieds-toi là. Mange.
Tu aimeras à nouveau l'étranger que tu étais.
Donne du vin. Donne du pain. Redonne ton coeur
à toi-même, à l'étranger qui t'a aimé
toute la vie, que tu as ignoré (...) qui te connaît par coeur (...)
Assieds-toi, fais-toi une fête de ta vie".

Derek Walcott
("love after love" (in : Sea grapes)





(Réf : Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)
(émission du 5 novembre 2011 - les battements du temps (9)  )




*Je suis ici, ou là, ou ailleurs. (...)


"Je suis ici,
 ou là, ou ailleurs. (...) 
Temps passé et Temps futur
Permettent à peine d'être conscient.
L'être conscient, ce n'est pas être inscrit dans le temps
Et pourtant c'est seulement à l'intérieur du temps
Que le moment dans le jardin des roses
Que le moment sous la tonnelle où battait la pluie
Que le moment dans l'église où soufflait le vent et où retombait la fumée
Peuvent être remémorés ; enchevêtrés dans le passé
 et le futur.
C'est seulement à travers le temps que peut être
conquis le temps".

TS Eliot
(Four Quartets)

(Réf. Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)
(émission du 5 novembre 2011 - les battements du temps (9)  )


*Ce ne sont que des indices et des suppositions

Photo : Den

"Ce ne sont que des indices et des suppositions,
des indices suivis de suppositions,
et le reste est (...)
pensée et action.
L'indice à moitié deviné,
le don à moitié compris (...)"

TS Eliot
(Four Quartets)



(Réf : Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)

(émission du 5 novembre 2011 - les battements du temps (9)  )




samedi 14 avril 2012

Caline

CALINE

pour Hugo et Théo

*Et quand tu n'es pas là

Photo : Den

"Et quand tu n'es pas là
Je rêve que je dors je rêve que je rêve (...)
Je te cherche par delà l'attente
Par delà moi-même
Et je ne sais plus tant je t'aime
Lequel de nous deux est absent".

Paul Eluard
(premièrement)


(Réf. Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)
(émission du 24 décembre 2011 - les battements du temps (7) "nostalgie de la lumière")




*J'entends encore la voix

Photo : Den

"J'entends encore la voix
C'est là que tu aimeras
Toujours - toujours - toujours (...)
Explique si tu veux  pourquoi c'est ce visage
et non un autre qui s'arrête devant toi. (...)
J'entends encore la voix
Aime - aime.
Les oiseaux les étoiles se poseront sur ta tête
Et des yeux sans sommeil veilleront dans les tiens
J'entends encore la voix
Tout ce qu'elle n'a pas dit (...)
J'entends autour de moi la ronde du silence
Tu seras comme un fou à l'idée du malheur
Comme un fossé dans le désert
Comme un malade abandonné
Parce qu'il a trop espéré
Il t'arrivera peut-être d'être comme un mort (...)
Jusqu'au point insensible
Jusqu'à l'absence souhaitée de tout secret".

Paul Eluard
(De l'horizon d'un homme à l'horizon de tous)


(Réf. : Sur les épaules de Darwin - de Jean-Claude Ameisen)
(émission du 24 décembre 2011 - les battements du temps (7) "nostalgie de la lumière")


*Ce que nous avons perdu

Photo : Den

"Ce que nous avons perdu.
Le poème d'amour intérieur
les niveaux plus profonds du soi
des paysages de la vie quotidienne
des dates auxquelles l'abandon
de certains principes eut lieu. (...)
L'Art de se peindre les yeux. (...)
Des gestes entre amants.
Les limites de la trahison. (...)
Neuf mouvements des doigts et des yeux
pour signaler des émotions essentielles. (...)
Des chants qui s'élevaient
de l'amour
dans les airs.
Nos travaux et nos jours. (...)
Les causes principales de mort
furent les 'exécutions extra judiciaires'
et les "meurtres pour l'exemple". (...)
Nos archéologues creusaient le sol
Vers les corps disparus. (...)

Michael Ondaatje
(Enterrés - Ecrit à la main)


(Réf : Sur les épaules de Darwin - par Jean-Claude Ameisen)

(émission du 24 décembre 2011 - les battements du temps (7) - "nostalgie de la lumière")

*Plus vaste est le temps que nous avons laissé derrière nous

"Nostalgie de la lumière"

"Plus vaste est le temps que nous avons laissé derrière nous, plus irrésistible est la voix qui nous invite au retour. (...)
La maison natale que chacun porte en soi, le sentier redécouvert où sont gravés les pas perdus de l'enfance ; (...) le retour, le retour (...).
Le retour, en grec, se dit nostos. Algos signifie souffrance. La nostalgie est la souffrance causée par le désir inassouvi de retourner (...)
Anoranza, disent les Espagnols, saudade, disent les Portugais. (...). Les Tchèques, à côté du mot nostalgie pris du grec, ont pour cette notion leur propre substantif, stesk et leur propre verbe ; la phrase d'amour tchèque la plus émouvante ! styska se mi po tobe : j'ai la nostalgie de toi ; je ne peux supporter la douleur de ton absence. En Espagnol, anoranza vient du verbe anorar (avoir de la nostalgie) qui vient du catalan enyorar, dérivé lui, du mot latin ignorare (ignorer). (...) La nostalgie apparaît  comme la souffrance de l'ignorance. Tu es loin, et je ne sais pas ce que tu deviens".

Milan Kundera
(l'ignorance)

(Réf. Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)
(émission du 24 décembre 2011 - les battements du temps (7) "nostalgie de la lumière")

jeudi 12 avril 2012

*Ame du beau



"La distance,
âme du beau".

Lao-Tseu
(LXXX)

*Les arbres aux racines profondes



"Les arbres aux racines profondes
sont ceux qui montent haut".

Frédéric Mistral

mercredi 11 avril 2012

*Nouveau blog : le crayon et la plume


J'ai entr'ouvert aujourd'hui 

une nouvelle porte 

pour

"des photos et des mots"

........mon second blog.

Il s'agit de :

le crayon et la plume


(vous pouvez cliquer sur la colonne
de droite.. où j'aime me promener....)

.....

Allez, venez, je vous y attends....


le crayon et la plume....

hé ! belle balade ....!

Den


(néanmoins  ce site demeure actif)

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mardi 10 avril 2012

*Dans des temps



"Nous errons dans des temps
qui ne sont pas (les) nôtres".

Pascal
(Pensées)

*Les mélanges, l'ordre des combinaisons, les mouvements

Les mêmes éléments


"Les mêmes éléments qui forment le ciel, la mer, 

les terres, les fleurs, le soleil

forment aussi les épis, les arbres, les êtres vivants...


Mais les mélanges, l'ordre des combinaisons,

les mouvements,


voilà ce qui diffère.


Réfléchis.


Même dans les vers des poèmes, 


tu vois de nombreuses lettres communes à de nombreux mots.


Et cependant, ces vers, ces mots,


est-ce qu'ils ne sont pas différents,

à la fois par le sens et par le son ?


Tel est le pouvoir des lettres

quand seulement l'ordre en est changé".

Lucrèce
(De Rerum Natura)



(Réf. Sur les épaules de Darwin - France Inter - par  Jean-Claude Ameisen)
(Renaissance - émission du 31 décembre 2011)

*Renaissance

Renaître

Renaissance

"Il ne s'agit pas de revivre :
il s'agit de recommencer la vie dans son impulsion même.

Dans sa naissance.

Renaissance aux yeux de Pétrarque, ou de Cusa, 
aux yeux d'Eckart et de Bruno ou de Montaigne,
ou de Shakespeare,

ne voulut jamais dire restauration des Anciens
dans leur ancienneté - 

mais renaissance de la naissance même.

Rallumer à l'intensité de ce qui commence,
tout ce qui succède.

Retrouver l'aube.
Naître".

Pascal Quignard
(Réthorique Spéculative)


(Réf. Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)
Renaissance - émission du 31 décembre 2011)




lundi 9 avril 2012

*Mon beau navire ô ma mémoire



"Mon  beau navire ô ma mémoire
Avons-nous assez navigué (...)
Avons-nous assez divagué
De la belle aube au triste soir"

Apollinaire
(la chanson du mal aimé)

(Réf. Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)
(les battements du temps (20) - émission du 4 février 2012)