lundi 30 juillet 2018

L'escargot....





Reste dans ta coquille et dédaigne, escargot,


Escargots, Reptiles, Mollusque, Shell


cet humide parfum de rose et d’abricot ;


ta solitude sera douce si tu l’ornes


de beaux rêves ; il pleut ; 

La Pluie, Nuage, Nature, Météo, Ciel

Souci Calendula Orange Fleur Bourgeon Ouvr



 tu mouillerais tes cornes.


L’averse drue et chaude écrase le gazon,

Goutte D'Eau, L'Eau, Feuilles, Morgentau



et les tonnerres illuminent la maison

La Foudre, Tonnerre, Nuageux, Pluies


et la muraille où tu te colles sous les toiles

d’araignée ; 

Perlé, Toile D'Araignée, Web, Rosée


et le vent a soufflé les étoiles

Lune Rêve Fantasy Surréaliste Nuit Sombre



et la lune a roulé dans l’herbe comme un fruit.

Prairie, Verte Prairie, Pré De Fleurs


Rentre tes cornes ; loin des éclairs et du bruit,

Des Animaux, Mollusque, Reptile


médite sur toi-même et dore tes pensées.

Pierres, Méditation, Balance, Relaxation


L’orage fauche l’herbe et les feuilles froissées ;


il siffle et fait voler les ardoises du toit.


Laisse le monde s’écrouler autour de toi.

Quotidien, Croquis Quotidien, La Foudre


Tristan Derème



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dimanche 29 juillet 2018

*De Maria à Albert



Bibliographie
.
Correspondance entre Maria Casarès et Albert Camus

[sans date] Voilà quelques jours déjà que je ne t’ai pas écrit et pourtant je n’ai pas cessé de penser à toi.
Mais pour être transparente et puisque tu ne liras tout cela qu’un jour lointain et à condition que tu me le demandes, je pense pouvoir te dire sans danger de t’apporter la moindre inquiétude ni le plus petit souci.
Ces derniers jours ont été assez pénibles malgré tous les efforts que j’ai faits pour vaincre les doutes et répondre à toutes les questions qui se sont présentées à mon esprit.
J’ai passé des heures dures de mélancolie et de révolte successivement à en perdre haleine. J’ai eu beau me dire que ça ne pouvait pas, qu’il ne pouvait en être autrement, qu’après tous les jours de bonheur inespérés et suffocants que tu m’avais donnés il fallait de toute évidence qu’une fois seule et loin de toi, trop brusquement après avoir été avec et en toi d’une façon surprenante, il fallait me suis-je répété avec un entêtement de vraie galicienne, une réaction et une réaction qui devait m’emmener vers des pensées et des sentiments injustes, illogiques et sots.
Je ne devrais donc pas leur porter aucune [sic] attention. Je t’en fiche ! J’avais tout simplement oublié que l’état dans lequel je me trouvais venait justement du fait de me trouver seule, un peu perdue, déséquilibrée (« désépaulée ») et par conséquent en dehors de toute sagesse et tout raisonnement.
À ce vide que ton départ a laissé en moi est venu s’ajouter l’accomplissement de la promesse que je t’avais faite de dire à JS [Jean Servais] clairement où j’en étais.
Tout a été fait ou presque tout. Il connaît mes sentiments vis-à-vis de toi bien qu’il ignore encore notre vie depuis un mois. Je ne lui en parlerai d’ailleurs que si tu l’exiges car je considère qu’il en est étranger et que cela ne regarde en rien.
Tout s’est passé facilement et doucement. Trop bien. Dès qu’il a su il s’est incliné. Mais de quelle façon !
Aussitôt que j’ai pu me retrouver seule une foule d’idées contradictoires me noya. Des idées dont je te parlerai un jour si tu veux les connaître mais que je n’ai pas le courage d’écrire. En tous cas ce que je peux te dire c’est que tout se révélait contre nous sauf une chose : mon amour tout neuf pour toi, une sorte d’avalanche qui est prête à tout broyer, à tout casser par le seul fait qu’elle se sent trop puissante et qu’il faut de la place pour s’y installer et prendre ses aises.
Le bric-à-brac intérieur mêlé aux dernières choses à faire et aux préparations de départ m’ont privé d’un temps précieux dans lequel j’aurais pu te dire que je t’aime. […]
Bonsoir mon chéri, mon amour, serre moi comme je t’aime, je t’en prie.

Mardi 3 août — Deux jours entiers de passés sans t’écrire mais pas une heure, une pensée, une tristesse vague, un plaisir quelconque, une lecture, une promenade, un lever, un coucher qui ne mènent directement à toi. Est-ce que je souffre de ton absence ? Oui. Est-ce que je suis malheureuse ? Non.
Avec une patience dont je ne me serais crue capable, j’attends. J’emploie chaque jour, chaque seconde qui s’écoule à m’approcher de toi. Tout instant fini me comble de joie par le fait qu’il ne se pose plus entre toi et moi. Tout instant à venir m’est doux car il se trouve dans mon chemin vers toi.
Ce n’est pas je t’assure fausse littérature. C’est en moi comme la faim et le soleil. Ce n’est pas non plus romantisme. Je ne suis pas le moins du monde altérée et toute ma vie de vacances s’écoule dans un calme de corps et d’esprit qui est nouveau pour moi.
C’est tout simplement que je t’aime et que tu sois près ou loin, tu es toujours là partout et que le seul fait que tu existes me rend pleinement heureuse. […]
Ah ! Mon chéri, ne me laisse plus jamais. Maintenant c’est très grave. Je veux me faire, je peux devenir quelque chose si tu es là. Seule je me sens incapable du moindre effort. Et ce sont là les dernières choses que je te dirai sur moi. Mon sort est désormais réglé. […]

Correspondance 1944-1959
Albert Camus et Maria Casarès
Gallimard (2017)


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samedi 28 juillet 2018

Schubert - 4 Impromptus, D. 899 / Op. 90 (Maria João Pires)


Un doux week-end.

Den


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*Les grands sOleils !




"Je suis en train de peindre avec l'entrain d'un marseillais mangeant la bouillabaisse, ce qui ne t'étonnera pas, lorsqu'il s'agit de    peindre des grands tournesols"                    

Lettre à Théo van Gogh - 21 Août 1888, Arles - Vincent van Gogh

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Ces grands sOleils au parfum d'été, 
je les ai croisés ce matin 
sur mon chemin
heureuse de les retrouver le coeur gouaché  j'ai respiré 
contemplé  leur air la brûlante terre
 leur tête penchée inclinée dépliée
qui cherche sOleil


Ils ont rallumé les étoiles

 le chant des cigales
dans ce champ qui attendait leurs chants
leurs fleurs.

Den


Douce soirée.

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vendredi 27 juillet 2018

Clou - Les gauloises bleues



A la  tiède vêprée la lune  cuivrée
 s'éclipsera dans une mer luisante au teint d'amarante
 en cône d'ombre d'ambre
quand la terre  embrunira l'astre de la nuit
ses perles du soir
en une lune embrasée de sang
comme un soleil décline de là-haut
se couche et bascule....

délivrance peut-être   des secrets
sur les lignes du ciel qui étire son corps
son écritoire fleuri de coeurs entrelacés d'étoiles 
qui pleureront  le silence....

Douce soirée,

 les Âmi(e) s,

et-mère-veillée  jusqu'à l'infinitude
le vertige enrosé  qui contemple les beautés.

Den

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dimanche 22 juillet 2018

*"J'ai eu envie d'écrire"...





Couverture du livre : Toni


J’ai eu envie d’écrire Toni parce qu’aussi vite qu’un météore, il est venu, puis reparti de notre vie. Il me fallait coucher par écrit ces quelques souvenirs qui me restaient de lui afin de les graver, qu’ils ne s’envolent pas comme lui s’est envolé, à jamais. Puis Toni s’est écrit tout seul ; il avait toute l’aisance, la fantaisie, le mystère, la magie d’un personnage de fiction – ce qu’il a toujours été – notre héros, notre ange – qui s’est évaporé, comme le feront toujours les héros et les anges.

1

Lune, Arbre, Chat, Nuit, Star


Tu n’es pas un enfant comme les autres, disait-elle, c’est pour cela que tu as ce fragment de paillette coincé au coin de l’œil. Tu es tombé de la lune, voilà, disait-elle, tu m’es venu droit de la lune. Et cette écaille dans ton œil, bien sûr, c’est une écaille de lune. Elle l’embrassait alors, ses bras doux, blancs, le serraient contre son cœur palpitant. La nuit de ta naissance, le ciel a été barré d’un grand éclair, une lignée d’or sur fond de bistre, qui a déchiré et tiré vers lui les yeux de tous ceux qui couvaient les plus sérieuses réflexions, les plus secrètes pensées, les plus sombres tourments. Tous ont levé la tête et se sont troublés, se sont tus. C’était toi, mon enfant, mon petit monstre. Elle se plaisait à raconter ce conte, alors qu’ils étaient assis au coin du feu dans cette grande maison de vacances qu’était le Castel d’A**. Tous les hivers, nous allions y passer Noël entre cousins, avec les tantes, les oncles, les grands-parents. Nos journées étaient pleines et nos veillées longues – longues car la mère de Toni nous parlait d’une voix si douce et si lente qu’elle endormait la plupart d’entre nous et transportait les autres jusque tard dans la nuit. Quand Toni restait le dernier éveillé, sa mère cessait les histoires diverses et revenait à ce conte lunaire, à lui seul dédié. Nous, les cousins, avions les yeux fermés de sommeil, la bouche ouverte, et lui seul serré contre son sein, dans ce halo d’ivoire, de tendresse, de cachemire, au creux de son parfum, titillé par les frisottis de son pull et bercé par les battements de son cœur, lui seul écoutait. L’écaille au coin de ton œil fera miroiter ce que tu verras, rendra au paysage autour de toi un éclat anthracite que nul autre ne connaîtra. Anton, tu viens d’une autre planète, Geijer, et ton père était un astre qui a brûlé vite, une étoile filante, mais toi tu restes, mon morceau de lune, avec cette fantaisie héritée de lui, cette magie… Tu vois ? Elle ne s’arrêtait qu’une fois ses paupières lourdes, et elle le portait à l’étage, le bordait. Il était précieux, alors.(...)

Line Papin
Toni

Stock



lundi 16 juillet 2018

*Lire les corps et tisser un lien avec les autres....




L'empathie c'est notre capacité à habiter le corps des autres


Nous partons à la rencontre des autres,

 nous entrons en communication avec les autres,
 nous apprenons des autres.

 Nous découvrons le monde à travers leur regard, leurs gestes, leur
 façon de vivre... 

L'empathie est cette capacité que nous avons de lire sur le corps des autres ce qui traverse leur esprit.
(cf : sur les épaules de Darwin - France Inter)
par Jean-Claude Ameisen
émission du 14 juillet 2018

"lire les corps"

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dimanche 8 juillet 2018

J'HABITE UNE BLESSURE SACRÉE Solo de Max Diakok - poème d'Aimé Césaire : j'habite une blessure sacrée......




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J’habite une blessure sacrée
j’habite des ancêtres imaginaires
j’habite un vouloir obscur
j’habite un long silence
j’habite une soif irrémédiable
j’habite un voyage de mille ans
j’habite une guerre de trois cent ans
j’habite un culte désaffecté
entre bulbe et caïeu j’habite l’espace inexploité
j’habite du basalte non une coulée
mais de la lave le mascaret
qui remonte la calleuse à toute allure
et brûle toutes les mosquées
je m’accomode de mon mieux de cet avatar
d’une version du paradis absurdement ratée
-c’est bien pire qu’un enfer-
j’habite de temps en temps une de mes plaies
chaque minute je change d’appartement
et toute paix m’effraie

tourbillon de feu
ascidie comme nulle autre pour poussières
de mondes égarés
ayant craché volcan mes entrailles d’eau vive
je reste avec mes pains de mots et mes minerais secrets

j’habite donc une vaste pensée
mais le plus souvent je préfère me confiner
dans la plus petite de mes idées
ou bien j’habite une formule magique
les seuls premiers mots
tout le reste étant oublié
j’habite l’embâcle
j’habite la débâcle
j’habite le pan d’un grand désastre
j’habite souvent le pis le plus sec
du piton le plus efflanqué-la louve de ces nuages-
j’habite l’auréole des cétacés
j’habite un troupeau de chèvres tirant sur la tétine
de l’arganier le plus désolé
à vrai dire je ne sais plus mon adresse exacte
bathyale ou abyssale
j’habite le trou des poulpes
je me bats avec un poulpe pour un trou de poulpe

frères n’insistez pas
vrac de varech
m’accrochant en cuscute
ou me déployant en porona
c’est tout un
et que le flot roule
et que ventouse le soleil
et que flagelle le vent
ronde bosse de mon néant

la pression atmosphérique ou plutôt l’historique
agrandit démesurément mes maux
même si elle rend somptueux certains de mes mots

——–


Calendrier lagunaire


recueil : Moi, laminaire – Aimé Césaire (1982)





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samedi 7 juillet 2018

Kids United Nouvelle Génération - La Tendresse (Clip Officiel)


J'ai décroché de là- haut 
un  rayon de sOleil si chaud

tendre ivre beau

 qu'il a brûlé ma peau...

  et une pensée que j'hume

 pour chacune,

 chacun d'entre vous.

....elle s'envole l'idée  jusque chez vous
en plume dorée...

et effleure les senteurs
les fleurs

 l'oiseau p-tit nomade du ciel
 aux ailes irisées 

qui joue avec le vent, 

contemple l'azur et son  loin-teint
et dépose ses musiques  emperlées
au-dessus des collines provençales
sur toute les beautés 

les poésies du monde.


Ils enchantent  chaque  allure du si-aile

chaque grain de  peau

chaque note

chaque ride qui  se trace et sanglote douce-aimant
dans le temps

et se perd  dans la rivière du poète

au coeur frémissant

qui s'en-cheveux-hêtre

et veut être !


Den

Je vous embrasse.


Pour tous nos petits Princes, nos petites Princesses,
nos Amours ! 

pour vous
avec  tendresse  !



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