vendredi 31 janvier 2014

...* Lumière....




"Il y a la lumière du ciel, abondante.
Claire le jour, noire la nuit.
D'un noir un peu vert, un peu acide à cause des étoiles qui sont là.
Elle bouleverse les jardins et fait frémir les herbes.
Et puis il y a la lumière des lampes ; elle sépare, quand l'autre réunit.
Elle détache un seul bloc, fait de la table, de la main droite et de la feuille blanche.
Elle me renvoie au vain travail d'écrire." 
(...)





"Un chagrin la rend à une solitude puissante.
Elle est dans les ténèbres de son coeur, comme une petite fille au milieu des débris de ses jouets.
Et puis la toute vieille, longtemps assise dans les heures immobiles de l'été.
Son visage clair-obscur tourné vers la fenêtre, elle contemple les chats, les arbres et les fées'.

...

"Elle traverse les images, les saisons et les livres.
Elle marche longtemps dans le noir, puis elle s'endort dans la neige où personne ne la touche.
Celle-ci encore, dont le coeur est une rose.


Pour bien la voir, il faut  voir le tout du ciel où elle baigne, cette douce pression  de l'infini sur elle, qui fait qu'elle s'ouvre au jour, en même temps
qu'à sa mort"

(...)


Christian Bobin
Souvenaineté du vide
Lettres d'Or

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samedi 25 janvier 2014

...* Et un ciel dans une fleur sauvage...



"Voir un monde dans un grain de sable. 
Et un ciel dans une fleur sauvage.
Tenir l'infini dans la paume de ta main.
Et l'éternité dans une heure".

William Blake
Auguries of innocence
(Présages d'innocence)

(Réf. sur les épaules de Darwin - France Inter - émission de Jean-Claude Ameisen)
du 28 décembre 2013

"Un cadeau de nouvel an"



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mercredi 22 janvier 2014

*De la fenêtre...


"Le monde est englouti par les fenêtres, le regard par le vide.
Nous n'avons d'yeux que pour le grand trop du dehors, pour ce qui nous emporte loin du front.
Nous regardons fixement les paysages que nous avons créés sans voir l'intérieur qui les fonde, les nerfs, les os, les viscères, le sang, l'eau.  Ce qui se trouve hors de nous, à la fois nous offre et nous repousse dans les limites de ce que nous sommes. Nous cherchons à percer les murailles les plus épaisses pour entrevoir le jour incroyable. Nous nous gavons de formes  jusqu'à l'effroi.
Quand le trop-plein du regard déborde  le vertige nous saisit"..

Raymond Bozier
Fenêtres sur le monde                            

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dimanche 19 janvier 2014

...*L'hiver





L'hiver

"Le sol trempé se gerce aux froidures premières,
La neige blanche essaime au loin ses duvets blancs,
Et met, au bord des toits et des chaumes branlants,
Des coussinets de laine irisés de lumières.

Passent dans les champs nus les plaintes coutumières,
A travers le désert des silences dolents,
Où de grands corbeaux lourds abattent leurs vols lents
Et s'en viennent de faim rôder près des chaumières.

Mais depuis que le ciel de gris s'était couvert,
Dans la ferme riait une gaieté d'hiver,
On s'assemblait en rond autour du foyer rouge,

Et l'amour s'éveillait le soir, de gars à gouge,
Au bouillonnement gras et siffleur, du brassin
qui grouillait, comme un ventre, en son chaudron d'airain".

Emile Verhaeren (1855 - 1916)


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mercredi 15 janvier 2014

*Je ne vous oublie pas...


mercredi 15 janvier 2014

Bien qu'absente en ce moment sur la toile
je ne vous oublie pas...
Den


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