jeudi 28 février 2013

*Un jeune homme s'en est allé..




Stéphane Hessel,


Un jeune homme de 95 ans s'en est allé.. entre hier et aujourd'hui, entre ce début de printemps qui pointe son bout de nez, et quelques pensées d'antan.

Un Grand Humaniste....Ancien Résistant, Déporté, Diplomate, Ambassadeur, Grand Défenseur des Droits de l'Homme..

"Indignez-vous", disait-il en publiant son manifeste en 2010 à l'attention des générations montantes, les invitant à conserver persistant un pouvoir d'emportement contre l'injustice.

Den


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mardi 26 février 2013

*Ce qui se passera demain.....



"Notre imagination déploie sans cesse devant nous l'image sans cesse renouvelée 
de ce qui va pouvoir arriver, de ce qui est possible.

Nous ne pouvons penser à nous sans un instant suivant, 
mais nous ne pouvons savoir ce que sera cet instant.

Ainsi, nous ne pouvons connaître ce qui nous intéresse, le plus au monde,
ce qui se passera demain".

François Jacob
Le jeu des possibles.


(Réf. : Sur les épaules de Darwin - France Inter - par Jean-Claude Ameisen)
émission du 23 février 2013
"L'illusion de la fin de l'histoire".

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lundi 25 février 2013

*La légèreté d'un arbre dans le matin...


"Celui qui entre par hasard dans la demeure d'un  poète, - Ne sait pas que les meubles ont pouvoir sur lui 
- Que chaque noeud du bois renferme davantage - De cris d'oiseaux que tout le coeur de la forêt (...)
Qu'une caresse toute plate de la main  - Redonne à ces meubles noirs et taciturnes - La légèreté d'un arbre dans le matin"

Extrait de Hélène ou le règne végétal de René Guy Cadou


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samedi 23 février 2013

*Notre Dame de Paris...


 "J'allais voir la cathédrale, vaisseau gothique  à nef élevée. Les bas-côtés se partagent en deux voûtes 
étroites soutenues par un seul rang de piliers, de manière que l'édifice intérieur tient à la fois de la cathédrale 
et de la basilique".

Mémoire d'Outre-Tombe (1848), Partie 3, Livre 36, Chapitre 6
Citations/Référence  de François-René Vicomte de Chateaubriand

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 "Sur la face de cette vieille reine de nos cathédrales, à côté d'une ride on trouve toujours une cicatrice.
Tempua Edax, Homo Edacior, ce que je traduirais volontiers ainsi : le temps est aveugle, l'homme est stupide".  

Notre Dame de Paris (1831)
Citations et Références de Victor Hugo

Livres de Victor Hugo

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 "La Bible ressemble aux Pyramides, l'Iliade au Parthénon, Homère à Phidias. Dante au treizième siècle,
c'est la dernière église romane ; Shakespeare au seizième, la dernière cathédrale gothique".

Notre Dame de Paris (1831) v, 2
Citations et Références Victor Hugo

Livres de Victor Hugo

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...."la cathédrale investit le vaste territoire de l'imaginaire où elle occupe deux versants fortement différenciés.
Le rêveur échafaude d'improbables édifices soumis aux caprices de l'inconscient tandis que le poète cherche
à découvrir dans l'espace sacré  l'au-delà du visible pour l'intégrer à sa perception mystique du monde"....

Figures littéraires de la cathédrale (1880 - 1918)

Joëlle Prungnau
 Septentrion littératures

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....."et l'on entre dans le miracle".
"Brusquement isolé, coupé de la réalité, l'étranger venu du Nord se laisse envahir par l'émotion, éblouir par l'ardeur de la vision. Il s'abandonne à l'ivresse de la beauté et de la richesse, cède aux suggestions du rêve.
("je flotte dans le rêve de l'or"). Il consent à se laisser prendre au piège des apparences, à se laisser tromper
par les proportions, le jeu des arrondis, le travestissement de la matière. Il assiste à la métamorphose de la pierre : les murailles se changent en tapis persans, les marbres prennent l'aspect du velours, imitent la souplesse de la soie, les niches semblent des fourrures"....

Figures littéraires de la cathédrale (1880 - 1918)
Joëlle Prungnaud
Septentrion littératures


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mercredi 20 février 2013

*Portrait de Joseph Roulin Assis....

Vincent Van Gogh
Portrait de Joseph Roulin Assis
réalisé en Arles
début Août 1888
technique huile sur toile 
81.2 x 65.3 cm
exposé à Boston au Museum of fine Arts

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Employé des Postes, né sous le second Empire,
mort sous la 3ème République,
il devient  l'ami de Van Gogh, et accepte de poser plusieurs fois pour le peintre hollandais.

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"Cette fois-ci, je cherche à te faire voir la grande chose simple, la peinture de l'humanité, de toute une république, disons plutôt, par le simple moyen du portrait".

Vincent Van Gogh

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Que suppose le facteur pendant qu'il est croqué ?
On l'imagine amoureux des Beaux-Arts, et pourtant ignorant d'une belle oeuvre, étonné de ce qui lui arrive.. stupéfait de la naissance d'une toile.
Pourquoi la création, alors que le soleil assomme.. 

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Agé d'une quarantaine d'années, barbu ô combien, la casquette "Postes" en lettres dorées, vissée sur le crâne, le petit fonctionnaire devient mécène : Van Gogh peindra sa famille en entier, au fond d'un bistroquet d'Arles, ou dans  une cuisine...

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Van Gogh écrit à sa soeur :

"En ce moment, je suis en train de faire le portrait d'un facteur en uniforme bleu foncé, avec du jaune.
Une tête un peu comme celle de Socrate, presque pas de nez, un grand front, le crâne chauve, de petits yeux gris, des joues pleines, hautes en couleur, une grande barbe poivre et sel, de grandes oreilles ;
L'homme est un terrible républicain et socialiste, il raisonne très bien et sait beaucoup de choses.
Sa femme a accouché aujourd'hui, et il n'est pas peu fier ; il rayonne de satisfaction".

Lettres à sa soeur (W5N), p.232

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"Hier Roulin est parti. C'était touchant de le voir avec ses enfants ce dernier jour, surtout avec la toute petite quand il la fait rire et sauter sur ses genoux et chantait pour elle. Sa voix avait un timbre étrangement pur et ému où il y avait à la fois pour mon oreille un doux et navré chant de nourrice et comme un lointain résonnement du clairon de la France de la révolution. 
Il n'était pourtant pas triste, au contraire il avait mis son uniforme qu'il avait reçu le jour même, et tout le monde lui faisait fête".

Van Gogh

Lettres à son frère Théo (573 F) p. 437


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mardi 19 février 2013

*Van Gogh et les estampes japonaises...


 Vincent Van Gogh et son frère Théo ont une passion pour les estampes japonaises.
elles les fascinent, ils admirent leurs couleurs...

Vincent écrit à Théo : "on aime la peinture japonaise. On en a subi l'influence ; tous les impressionnistes ont ça en commun"...

Il va jusqu'à comparer le Midi de la France à l'archipel nippon...

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Ils se constituent une magnifique collection dont le chiffre réel reste à vérifier...  

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 ...
Quand Vincent Van Gogh arrive en Arles, en février 1888, il écrit à son frère : "ici les arbres dans la neige avec les cimes blanches et un ciel aussi lumineux que la glace étaient comme ces paysages d'hiver  qu'ont faits les japonais"... 

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Les maîtres des estampes japonaises,  peintres favoris de Van Gogh :

HIROSHIGE
HOKUSAI
REISEI
...

par la vitalité de leurs couleurs, ils ont ébloui Van Gogh, comme les impressionnistes,
jusqu'à influencer un style nouveau...

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Sobriété des moyens,
 compositions simplifiées,
ici, une gamme serrée de bleu, de beige...
une note bleue, presque rouge,
un relief lointain ;
le dessin est minutieux, affirmé, précis, 
laissant une place importante aux personnages.
L'instant est arrêté là, et le représente.

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lundi 18 février 2013

*Françoise Sagan...


Le Manoir du Breuil situé sur la commune d'Equemauville en Normandie, tout près d'Honfleur, acquis par Françoise Sagan durant l'été 1958, devient son antre, sa tanière.
Elle est âgée de 23 ans.


Cette vaste bâtisse entourée de 8 hectares, lui a été offerte par une de ses amies...
le 8 Août 1958, à la roulette du Casino de Deauville.

Son seul bien sur terre, dira-t-elle !



Ce manoir devient tantôt sa tanière, son refuge où elle puise son inspiration,
tantôt un lieu mondain  où elle reçoit ses ami(e)s...



C'est l'époque de "Bonjour Tristesse" écrit quatre années plus tôt..
"Je" observe les autres, son entourage, et s'observe soi-même,
à un moment de crise, et à travers tout le roman.
Une certaine jeunesse vide qui a du mal à mûrir et s'étourdit.
durant l'été 1950,  sur la Côte d'Azur.



Françoise Sagan et Juliette Gréco

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Françoise Sagan parle de "Bonjour Tristesse" :

"la gloire je l'ai rencontrée à 18 ans en 188 pages. C'était comme un coup de grisou"...
 Françoise Sagan, "la Demoiselle Chanel de la Littérature" comme l'a surnommait Bernard Frank...

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samedi 16 février 2013

*L'univers des regards...


"Jusqu'aux bords de ta vie
Tu porteras ton enfance
Ses fables et ses larmes
Ses grelots et ses peurs

Tout au long de tes jours
Te précède ton enfance
Entravant ta marche
Ou te frayant chemin

Singulier et magique
L'oeil de ton enfance
Qui détient à sa source
L'univers des regards

Andrée Chedid

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vendredi 15 février 2013

*Neige....



"La neige est belle. ô pâle, ô froide, ô calme vierge,
Salut ! Ton char de glace est traîné par des ours,
Et les cieux assombris tendent sur son parcours
Un dais de satin jaune et gris couleur de cierge.

Salut ! dans ton manteau doublé de blanche serge,
Dans ton jupon flottant de ouate  et de velours
Qui s'étale à grands plis immaculés et lourds,
Le monde a disparu. Rien de vivant n'émerge.

Contours enveloppés, tapages assoupis,
Tout s'efface et se tait sous cet épais tapis.
Il neige, c'est la neige endormeuse,  la neige 

Silencieuse, c'est la neige dans la nuit.
Tombe, couvre la vie atroce et sacrilège,
ô lis mystérieux qui t'effeuilles sans bruit" !

Jean Richepin
(1849-1926)





jeudi 14 février 2013

*Buoux en Luberon...


C'est dans la pierre de la vallée de l'Aiguebrun
que peut se lire la genèse de Buoux...
des siècles de vies accumulés
se sont superposés là...


Au carrefour de deux voies de passage millénaires,
qui allaient d'Aix-en-Provence à Apt,
jusqu'à ce que la route de la Combe de Lourmarin
obtienne le tracé actuel..




Buoux et ses falaises, ses escalades
formées de molasses urgoniennes,
datant de Miocène (- 25 à 12 millions d'années)



ont servi de refuge à l'homme dès la Préhistoire... 



Buoux enneigée...................... !
jusque dans ses champs de lavande !

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mercredi 13 février 2013

*Le vieux clocher de Nuenen



(Le cimetière Paysan)

1885 - huile sur toile
65 cm x 80 cm
Amsterdam - Musée Vincent Van Gogh
Fondation Vincent Van Gogh
F84/JH 772

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dimanche 10 février 2013

*La chambre à coucher...


Vincent Van Gogh
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La chambre à coucher (en Arles)
réalisée en Oct. 1888 est une
huile sur toile ;
dimensions :  72 x 90 cm.

Elle se trouve au Musée Van Gogh d'Amsterdam.
Van Gogh a choisi sa chambre dans la maison jaune comme sujet,  en attendant la venue de Paul Gauguin  avec qui il souhaite fonder un cercle d'artistes.
Les différents objets  expriment  ici : le solide, le simple, le confort, la chaleur, la sécurité, la tranquillité, l'ordre, le calme 

Deux autres versions de ce tableau seront réalisées par l'artiste, avant que l'original ne soit restauré : la première version ayant été abîmée.
la 3e version, plus petite, (57 x 74) a été offerte à sa soeur

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samedi 9 février 2013

*Ecole de Pont-Aven...


La Bretagne, et plus particulièrement Pont-Aven, la Cité des Peintres, depuis la 2ème moitié du XXème siècle est  Terre d'accueil d'artistes très différents les uns des autres. Elle reçoit sur son sol des américains, puis des peintres français, étrangers, des polonais. Ils demeurent dans des hôtels construits pour eux, dont le plus illustre demeure la Pension Gloanec dès 1880.

Tous apprécient la beauté des paysages bretons, en quête d'un souffle nouveau, d'une conception inédite de l'Art, en rupture avec l'Académisme, et l'Impressionnisme déclinant.

"J'aime la Bretagne, j'y trouve le sauvage, le primitif quand mes sabots retombent sur ce sol de granit, j'entends le son sourd et mat et puissant que je cherche en peinture". P. Gauguin

L'école de Pont-Aven  autour de son initiateur,  apporte  un nouveau courant artistique, dès la fin du 19ème siècle 




Exposition originale à Ruel Malmaison

(Atelier Grognard)
jusqu'à 8 avril 2013



Une exposition qui donne l'occasion de découvrir les années Gauguin à Pont-Aven.. jusqu'à 1920-1925...

Des musées parmi les plus prestigieux ont prêté les plus belles oeuvres d'une vingtaine de peintres autour de Gauguin, d'Emile Bernard, Paul Sérusier, Maxime Maufra, Emile Jourdan, Maurice Denis.....


Paysage maritime

création d'un art nouveau.
on va à l'essentiel..

c'est l'aventure bretonne !


le sud Finistère accueillant..







le côté brut, sauvage, sourd et mat  sur le sol de granit... !




C'est la Bretagne des traditions et des légendes...

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Le style avant-gardiste  séduit
"nouvelle forme picturale"...
des couleurs vives...fortes..
les perspectives disparaissent..



travailler librement





"Comment voyez-vous cet arbre ? avait dit Gauguin. Il est bien vert ?
Mettez donc du vert, le plus vert de votre palette ; et cette ombre, plutôt bleue ?
Ne craignez pas de la peindre aussi bleue que possible".

Ainsi fut présentée pour la 1ère fois le subtil concept de la "surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées".

Ainsi fut reconnu que toute oeuvre d'Art était une transposition, l'équivalent passionné d'une sensation reçue.


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jeudi 7 février 2013

*Etrangement heureuse !



Par ce matin frileux qui effleure ma joue, et me plonge à nouveau dans des rêves inaccessibles.. dans un espace entre deux  chemins, dans l'infinitude profonde, pénétrante, caverneuse, sépulcrale d'une voix rauque, j'entre, immense, dans un état de flottement  ambiant..

 Ici et là-bas, ballottée, brimbalée, bringuebalée... j'erre...

Comment exprimer par des mots  rutilants qui expliqueraient à ma place le pourquoi des choses,
quand tout autour de soi mystérieusement se désorganise et s'organise à nouveau.

Quand le souffle chaud et caressant du vent tortille les voiles ; quand il pleuvra encore sur nos coeurs...

J'attends. J'ai attendu.

Pourquoi est-il si difficile de dire "je t'aime", se quitter et pas toujours se retrouver.

Et le téléphone diantre ? à quoi sert-il  ?

- "Comment vas-tu" ?

... Une main que l'on serre, que l'on étreint.

Une épaule que l'on entoure d'un soin attentif.

-"tu me manques".. ton absence m'est douloureuse.

Et  une délicate attention est venue me sauver de la virulence de la grippe.

Gabriel a deux mois aujourd'hui  !

Sauvée, suis repartie pour un tour..

Mon coeur est heureux et rayonne !

Den



dimanche 3 février 2013

*On dirait qu'on a changé de monde...


"Hier par temps chaud, longue promenade au-dessous et au-delà de la grande Tuilière : il y a là des lieux restés absolument sauvages, et comme loin de tout, des enclos on ne sait  pourquoi mystérieux - avec le bruit de l'eau invisible, cachée sous les buissons.    Pourquoi ce sentiment de mystère ?     Si absurde que cela paraisse, on dirait que quelque chose s'est passé, se passe ou va se passer, là sous les jeunes  chênes, et surtout dans ces espèces de clairières    tout à fait tranquilles, brillantes de lumière, étrangement brillantes et lointaines. On dirait qu'on a changé de monde sans quitter celui-ci".

Phlippe Jaccottet
La Semaison
Mai  1977


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vendredi 1 février 2013

*Le soleil s'est couché...


"Le soleil s'est couché ce soir  dans les nuées.
Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;
Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;
Puis les nuits, puis les jours,  pas du temps qui s'enfuit !

Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule
Sur la face des mers, sur la face des monts,
Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule
Comme un hymne confus des morts que nous aimons.

Et la face des eaux, et le front des montagnes,
Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts
S'iront rajeunissant : le fleuve des campagnes
Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.

Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,
Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,
Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,
Sans que rien  manque au monde, immense et radieux".

Victor Hugo (1802-1885)

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