de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *Françoise Sagan...

lundi 18 février 2013

*Françoise Sagan...

Le Manoir du Breuil situé sur la commune d'Equemauville en Normandie, tout près d'Honfleur, acquis par Françoise Sagan durant l'été 1958, devient son antre, sa tanière.

Elle est âgée de 23 ans.

Cette vaste bâtisse entourée de 8 hectares, lui a été offerte par une de ses amies...

le 8 Août 1958, à la roulette du Casino de Deauville.

Son seul bien sur terre, dira-t-elle !

Ce manoir devient tantôt sa tanière, son refuge où elle puise son inspiration,
tantôt un lieu mondain où elle reçoit ses ami(e)s...

C'est l'époque de "Bonjour Tristesse" écrit quatre années plus tôt..

"Je" observe les autres, son entourage, et s'observe soi-même,
à un moment de crise, et à travers tout le roman.
Une certaine jeunesse vide qui a du mal à mûrir et s'étourdit.
durant l'été 1950, sur la Côte d'Azur.

Françoise Sagan et Juliette Gréco

***

Françoise Sagan parle de "Bonjour Tristesse" :

"la gloire je l'ai rencontrée à 18 ans en 188 pages. C'était comme un coup de grisou"...
Françoise Sagan, "la Demoiselle Chanel de la Littérature" comme l'a surnommait Bernard Frank...

***

6 commentaires:

Anonyme19 février 2013 à 15:46
J'aime son écriture légère qui parle de la vie...

"Tu m’as dit « je vous connais sans vous connaître,
pourquoi riez-vous ? » Et je te répondis que je riais de cette phrase idiote. Après tu me regardais, l’air penché ; et mystérieux, croyais-tu. Que vous êtes bêtes, vous les hommes, et attendrissants à force ! Une femme vous plaît et vous jouez aux détectives. Que vous cache-t-elle ? Alors qu’elle ne rêve que de se montrer à vous.
Tu pris ma main ou je pris la tienne. Je ne sais pas la suite."

extrait "et toute ma sympathie"

Je t'embrasse
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Den19 février 2013 à 19:07
Merci ma chère Elisanne... légère comme une plume au vent..
et pour l'extrait : "je vous connais sans vous connaître"...
je t'embrasse moi aussi.
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Veronica B20 février 2013 à 19:08
J'aime tes moments "écrivains" ou "peintres" ...
J'aime beaucoup Françoise sagan et pour ses écrits, et pour l'élégance de la femme ! oui, quel chic elle avait !
J'ai adoré le film de Diane Kurys qui est passé il y a quelque temps si tu l'as vu ...Jouée par Sylvie Testud qui campait une Sagan formidable et la belle Jeanne Balibar, je me suis régalée !

http://www.telerama.fr/cinema/films/sagan,343999.php

Merci des photos de tout ...

Je t'embrasse bien fort chère Den !
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Den20 février 2013 à 21:41
En ce moment j'aime naviguer dans un peu de tout... écriture, peinture...
Ces instants me demandent quelques recherches... et j'aime ça.
oui j'ai vu le film de Diane Kurys.. Sylvie Testud y joue magistralement Françoise Sagan ....... ; un mimétisme étonnant... et Jeanne Balibar, bien sûr..
Je t'embrasse chère Véronica dans un bruit de fond de télévision, que je n'écoute que d'une oreille distraite !
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marine D3 février 2016 à 07:32
Je suis allée picorer ici ou là, ton blog est riche d'émotions, j'ai vu le fameux film sur Françoise Sagan et j'aime sa manière d'écrire, sans appuyer, elle était talentueuse, pas si légère que cela...
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard