jeudi 26 octobre 2017

*Un jour, sur les quais..... "Souvenirs dormants" Patrick Modiano





«"Vous en avez de la mémoire..." 
Oui, beaucoup... Mais j'ai aussi la mémoire de détails de ma vie, de personnes que je me suis efforcé d'oublier. Je croyais y être parvenu et sans que je m'y attende, après des dizaines d'années, ils remontent à la surface, comme des noyés, au détour d'une rue, à certaines heures de la journée.»





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"Un jour, sur les quais, le titre d’un livre a retenu mon attention, Le Temps des rencontres. Pour moi aussi, il y a eu un temps des rencontres, dans un passé lointain. À cette époque, j’avais souvent peur du vide. Je n’éprouvais pas ce vertige quand j’étais seul, mais avec certaines personnes dont justement je venais de faire la rencontre. Je me disais pour me rassurer : il se présentera bien une occasion de leur fausser compagnie. Quelques-unes de ces personnes, vous ne saviez pas jusqu’où elles risquaient de vous entraîner. La pente était glissante. Je pourrais d’abord évoquer les dimanches soir. Ils me causaient de l’appréhension, comme à tous ceux qui ont connu les retours au pensionnat, l’hiver, en fin d’après-midi, à l’heure où le jour tombe. Ensuite, cela les poursuit dans leurs rêves, parfois pendant toute leur vie. Le dimanche soir, quelques personnes se réunissaient dans l’appartement de Martine Hayward, et moi je me trouvais parmi ces gens-là. J’avais vingt ans et je ne me sentais pas tout à fait à ma place. Un sentiment de culpabilité me reprenait, comme si j’étais encore un collégien : au lieu de rentrer au pensionnat, j’avais fait une fugue. Dois-je vraiment parler tout de suite de Martine Hayward et des quelques individus disparates qui l’entouraient, ces soirs-là ? Ou bien suivre l’ordre chronologique ? Je ne sais plus. Vers quatorze ans, je m’étais habitué à marcher seul dans les rues, les jours de congé, quand le car du collège nous avait déposés à la Porte d’Orléans. Mes parents étaient absents, mon père occupé à ses affaires, tandis que ma mère jouait une pièce dans un théâtre de Pigalle. J’ai découvert cette année-là – 1959 – ce quartier de Pigalle, le samedi soir, pendant que ma mère était sur scène, et j’y suis souvent retourné les dix années suivantes. Je donnerai d’autres détails là-dessus si j’en ai le courage. Au début, j’avais peur de marcher seul mais, pour me rassurer, je suivais chaque fois le même itinéraire : rue Fontaine, place Blanche, place Pigalle, rue Frochot et rue Victor-Massé jusqu’à la Boulangerie, au coin de la rue Pigalle, un drôle d’endroit qui restait ouvert toute la nuit, et où j’achetais un croissant".....



Souvenirs dormants

Patrick Modiano



Collection Blanche, Gallimard


Parution : 26-10-2017


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"Souvenirs dormants" : Patrick Modiano ne se démode pas


Arpenteur inlassable des rues de Paris et de ses souvenirs endormis, Patrick Modiano livre cet automne un roman presque "noir", "Souvenirs dormants". On lui emboîte le pas en toute confiance.
Souvenirs dormants, dites-vous ? Qu'est-ce qu'un souvenir dormant sinon la bribe perdue d'un passé engourdi ? Une eau dormante est une eau qui ne coule pas, un pont dormant, un pont qui ne se lève pas, un agent dormant, un espion qui sait se faire oublier. Un souvenir dormant, une mémoire effacée. Mais parfois la mare se débonde, l'eau dormante se fait vive, le pont-levis se lève, un ventail se met à battre et l'on tire en sursaut l'espion de son profond sommeil. Nous ne sommes pas maîtres de nos oublis, ce sont des souvenirs qui nous quittent malgré nous, que nous ne reverrons pas. Certains pourtant ne sont pas loin, ils sont endormis à notre insu dans nos parages et le bruit des pas de Patrick Modiano, en arpentant Paris, en réveille quelques-uns, apeurés ou nostalgiques, précis ou incertains, apaisants ou terrifiants. Ce sont les siens, ce sont les nôtres depuis si longtemps que nous le lisons, Modiano leur donne des noms de rues, des noms de femmes, Geneviève Dalame, Madeleine Péraud, Madame Hubersten, Marthe Hayward, que nous ne connaissons pas, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, rue de Quatrefages, rue des Colonels-Renard, avenue du Nord à Saint-Maur-des-Fossés, que nous reconnaissons.
Ces souvenirs redonnent vie à une jeunesse perdue dans des cafés de hasard, Modiano a 20 ans, grand dadais somnambule, curieux, attentif et fugueur, ils surgissent comme des grenades, les unes sont des fruits luisants, d'autres, des armes à la goupille fébrile. Voilà pourquoi le lecteur fidèle a toujours le trac en ouvrant un livre de Modiano, le cristal est fragile, le texte tendu comme le câble du fildefériste, on le suit d'un pas glissé entre deux risques de vertige, on lui fait entièrement confiance, mais la confiance n'abolit pas le danger, le risque d'une déchirure, d'un blanc irréversible. Les livres de Modiano, comme souvent les rêves, sont en noir et blanc. En ombres grises. L'effet de réel y est atténué par des reculades ("Il me semblait que j'avais déjà vécu cette scène dans un rêve", p.39), des pas de côté ("Bien que je ne sois pas très doué pour l'introspection, je voudrais comprendre pourquoi la fugue était, en quelque sorte, mon mode de vie", p.73).


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mardi 24 octobre 2017

*La fille à histoires



Couverture du livre : La Fille à histoires


 Une légende court les déserts du nord de l'Inde, répandue par des hommes qui font leur métier de colporter des histoires. Ils sont pauvres mais on les vénère. Ils doivent ce respect à leur science des mots, des hommes et du Temps.

 On leur a demandé d'où ils la tiennent. Ils ne savent expliquer la vie qu'à travers des histoires, ils ont répondu par une histoire. Entre deux existences, ont-ils dit, leur âme migre sous les sables et s'en va boire à l'eau d'un fleuve souterrain. Ils sont seuls à le connaître. À les en croire, son courant est intarissable et extrêmement limpide. C'est l'Eau de la Mémoire. Leur âme acquiert ainsi l'intelligence des contes, des épopées, de l'Histoire et des histoires. Une fois sa soif étanchée, elle se réincarne et les Errants – c'est le nom de ces conteurs –, forts d'une toute neuve cargaison narrative, recommencent à sillonner le désert.

 Leur vie, depuis des siècles, ne change pas. Ils s'en vont au hasard des routes et, moyennant quelques piécettes, livrent à qui veut – hommes, femmes, enfants, indifféremment, jeunes et vieux, paysans, cantonniers, brigands, prostituées, pèlerins, montreurs de marionnettes, danseurs, marchands de tout et de rien – quelques-uns de ces récits qu'ils prétendent avoir bus à l'eau du fleuve souterrain. 

Leurs clients, pour certains, sont nés dans des contrées éloignées ; ils ignorent où ils ont puisé leur inspiration. Comme aux écrivains, ils demandent : « Où trouvez-vous vos histoires ? » Les Errants ne s'embarrassent pas de justifications et encore moins de longs développements. Ils se bornent à reprendre la légende de l'Eau de la Mémoire et du fleuve qu'ils sont seuls à voir. Puis ils concluent avec aplomb : « Si l'on n'a pas bu de cette eau-là, si l'on ne s'est pas désaltéré aux récits des Vieilles Époques et que l'on n'est pas retourné à l'origine des origines, on ne sait rien, ni de soi, ni de ce qu'on fait sur terre, ni de ce que sont les humains. » Et ils reprennent leur route pour proposer aux gens qu'ils rencontrent de quoi rester éveillés la moitié de la nuit, même quand ils sont morts de fatigue.

 Leurs clients en ont toujours pour leur argent. Non seulement ils passent un bon moment, mais à la fin de l'histoire ils sont convaincus de s'être régénérés, eux  aussi, à l'eau du fleuve secret. D'y avoir trouvé d'excellentes raisons de croire en eux-mêmes et, mieux encore, dans la route qu'ils ont choisie pour faire le voyage de la vie. 

Je connais cette légende depuis peu. Dès que j'en ai eu vent, je me suis reconnue dans ces Errants. Ma vie se confond avec mes histoires. Celles que j'ai écrites, et d'autres, beaucoup plus anciennes, que je me suis racontées à voix basse quand j'étais petite. Mais je suis loin d'avoir l'aplomb des Errants. Eux se sont arrangés pour que leurs enfants et les enfants de leurs enfants se marient exclusivement avec d'autres Errants. À la longue, ils ont fini par former une caste étroitement soudée par ses façons d'être, la vie nomade, une mémoire féroce des temps anciens, la foi dans la puissance des légendes et des récits, le mythe de la migration périodique de leurs âmes sur les rives du fleuve invisible. L'écrivain, lui, est seul. Sa parentèle, au mieux, voit en lui un être à part. Excentrique, un peu baroque, « spécial », dit-on parfois. Le plus souvent, il dérange les siens, les inquiète.

 C'est compréhensible. Il passe son temps à interroger des énigmes et tenter de les déchiffrer ; s'il entreprend d'explorer cette accumulation de petits et grands secrets qui cimente sa tribu, comme toutes les familles, elle se sentira en danger. Entre la fidélité au groupe et la liberté, l'écrivain choisira toujours la liberté.

 Il arrive aussi que, dans la famille où il a grandi, le chemin de l'écriture soit entouré de peur et d'interdit. C'est mon cas. Je l'ai compris parce qu'à la question classique des lecteurs : « Écriviez-vous, enfant ? », je répondais chaque fois « non », alors que j'avais l'impression rigoureusement inverse d'avoir toujours vécu par et pour les histoires ; et même d'avoir écrit avant d'avoir tenu le moindre stylo – l'époque où, vers cinq ans, je me suis inventé un monde parallèle et des personnages dont je me racontais les aventures tout bas. Cet univers n'appartenait qu'à moi et l'idée ne m'a jamais effleurée de lui donner une forme écrite, même quand mes institutrices m'ont initiée à l'exercice scolaire qu'on appelait « rédaction » et que j'y ai pris goût. Dans ma famille, hors l'école, toute tentative d'écriture était taboue.

 Je n'osais pas le dire à mes lecteurs. Ni évoquer ces imaginations enfantines.

 Cet embarras a fini par m'intriguer. Dans un premier temps, je l'ai attribué au milieu dans lequel je suis née. Les instituteurs de mes parents leur avaient enseigné la grammaire et l'orthographe à grand renfort de punitions et coups de règle sur les doigts. La méthode avait cours partout, même dans les écoles les plus huppées. Pour les enfants de pauvres, elle fut particulièrement traumatisante. Tels leurs vêtements usés ou faits de pièces et de morceaux, leurs fautes de langue étaient le signe éclatant qu'ils étaient nés du mauvais côté de la barrière. 

Mes parents étaient vifs et appliqués. Ils avaient vaincu ce handicap mais ces séances d'humiliation publique les avaient marqués. Écrire était un calvaire pour ces anciens petits ouvriers qui avaient bataillé dur avant de s'extraire de la misère – mon père, ancien garçon de ferme, avait appris son métier de maçon sur le tas puis s'était battu pour devenir professeur de maçonnerie ; ma mère, pendant la guerre, n'avait dû sa survie qu'à ses talents de couturière. Ils n'écrivaient que contraints et forcés, lorsqu'ils étaient confrontés à des difficultés administratives ou redoutaient de ne pouvoir boucler une fin de mois. La seule idée de commettre dans leur courrier une faute de syntaxe ou d'orthographe, d'employer un terme qui n'était pas le bon, de mal s'y prendre dans l'exposé de leur requête les rendait blêmes. Ils rédigeaient leurs lettres à deux ; il s'en trouvait toujours un pour murmurer à l'autre : « On est des petits, des gens simples, il faut faire très attention. Sinon on va nous mépriser, jeter notre lettre au panier. » Et il fallait les voir : hésitants, tremblants, persuadés qu'ils risquaient leur peau à chaque mot,  même quand ils n'en étaient qu'au stade du brouillon. Ensuite ils le recopiaient, ce brouillon, de la même main scrupuleuse et apeurée, sur un petit bloc de papier à lettres rayé de lignes bleues. Leur terreur, cette fois, était de ne pas suivre les lignes, d'« écrire de traviole » – c'était leur mot.

 Aussi, entendre un instituteur déclarer que leurs enfants étaient « bons en français » – ils l'ont tous été –, représentait bien plus qu'une fierté : une sécurité. Leurs enfants, mieux qu'eux, s'en sortiraient.

 Ils n'étaient pas ignares, loin de là. Tous les deux, ils avaient obtenu haut la main leur certificat d'études. S'ils n'avaient pas été contraints de quitter l'école pour gagner leur vie, ils auraient passé le bac sans encombre et seraient devenus – encore une expression d'époque – de « brillants sujets ».

 Ils avaient lu. Pendant les cinq années de guerre, pour l'essentiel, et chacun de son côté puisque le conflit les avait séparés. Des livres prêtés ou achetés sur le peu dont ils disposaient, Chateaubriand, Lamartine, Hugo, Verlaine, Zola, Colette, jusqu'au Barbey d'Aurevilly des Diaboliques.

De ces écrivains, ils ne connaissaient, au mieux, qu'un épisode biographique. L'exil à Guernesey pour Hugo, l'affaire Dreyfus pour Zola ; et, pour Colette, l'impossibilité d'entrer à l'Académie française – l'institution était encore fermée aux femmes. Mais le plus souvent, les écrivains se résumaient à leur nom. Comme la plupart des Français jusqu'aux années 1970, ils n'en avaient jamais rencontré. La télévision n'existait pas, les Salons du livre non plus ; aucun éditeur n'aurait pensé à envoyer un auteur rencontrer son public à l'autre bout de la France. Aussi les écrivains restaient-ils, pour eux, des émanations immatérielles qui allaient et venaient entre les pages de leurs livres et leur voulaient du bien. Leurs romans et leurs poèmes les avaient soutenus dans la difficulté ou le malheur, cela seul comptait.

Mais, paradoxalement, ils attribuaient à ces fantômes une réalité sociale et une localisation – Paris, toujours. Et, tels les Indiens face aux Errants, ils voyaient en eux une caste. Fermée, inaccessible. Si, par extraordinaire, je leur avais dit : « Je veux devenir écrivain » – ce qui ne m'est jamais arrivé, telle était la puissance du tabou qui, dans ma famille, entourait l'écriture –, ils m'auraient répondu : « Tu es complètement folle ! C'est pas pour nous ! »

Écrire, dans ma famille, restait donc un acte purement administratif ou scolaire. Je voyais mes parents adresser des lettres à la Sécurité sociale, aux allocations  familiales, aux services de la mairie, aux fonctionnaires du fisc, tandis que nous, les enfants, nous faisions des rédactions. En dehors de ces textes d'obligation, seules quatre pratiques d'écriture étaient admises, qui relevaient elles aussi de l'astreinte ou, au mieux, des convenances : les cartes postales, les cartes de vœux, les lettres de condoléances, le courrier à la famille et aux amis.

Dans ces écrits, le non-dit était de rigueur. On n'y ménageait aucun de ces effets de surprise, suspense, déroutement, rebondissement, tout ce qui fonde une histoire. Et de soi, on ne livrait quasiment rien. On énumérait des micro-événements, on dévidait des suites de faits. Tout juste les reliait-on d'« ensuite », « alors », « après ».

Mes parents n'ont transgressé cette règle qu'au moment de la guerre. Avant leur mariage, ils n'avaient pas eu à s'écrire des lettres d'amour, ils vivaient à cinq cents mètres l'un de l'autre. Séparés par le conflit, ils n'ont pas cessé de s'écrire, s'écrire vraiment : se confier, s'abandonner, construire des mini-récits, chercher un sens au malheur qui leur volait leur jeunesse. Malgré la censure allemande, leur plume, à ce moment-là, fut vive et sûre, elle n'a jamais tremblé. Puis ce fut la paix, ils se sont retrouvés et sont devenus leurs propres censeurs. Dès qu'ils avaient un stylo en  main, ils n'étaient que contrainte, méfiance, peur, raideur, gravité.

Ils ont accordé beaucoup de prix à leur correspondance de guerre. Sans se concerter, l'un en Allemagne, l'autre en Bretagne, ils ont réussi à la sauver des vicissitudes innombrables qu'ils ont dû affronter, fuites anxieuses dans la neige ou sous la pluie, bombardements, inondations, incendies, transbahutages hasardeux dans des camions, trains, charrettes. À nous, leurs enfants, ils ne cachèrent pas son existence. Nous étions même au fait de l'endroit où ils la conservaient : dans un recoin du grenier, au fond d'une valise de carton noir et cabossé. Nous savions aussi que nous ne devions pas y toucher. Personne, pourtant, ne nous l'avait signifié.

J'étais fouineuse, j'aurais pu violer l'interdit. Ça ne m'a pas tentée. La seule vue de cette valise me donnait la chair de poule ; je m'en suis toujours tenue à bonne distance. Comme le tabernacle à l'église, elle me semblait receler un secret effrayant ; et quand j'ai claqué la porte de la maison, l'année de mes dix-sept ans, je me suis empressée de l'oublier, jusqu'au jour où, des années plus tard, mon père me l'a confiée.

J'ai attendu que mes parents soient morts pour l'ouvrir. Elle n'était pas verrouillée mais c'était évident, personne, depuis la guerre, n'avait touché aux dizaines  de lettres et carnets qui s'y entassaient. L'Eau de la Mémoire, depuis tout ce temps, était restée dormante. Nul n'était allé s'y abreuver, l'interdit avait perduré.

Ça m'a intriguée et, à force de m'interroger, il a fini par m'apparaître que, dans ma famille, il n'y avait pas un, mais deux interdits, d'une nature tout à fait différente. L'un touchait au passé de mes parents ; et le second à la pratique de l'écriture.

Le premier, je l'avais respecté. Du vivant de mes parents, je n'avais pas ouvert la valise. L'autre, en revanche, en publiant des livres, je l'avais spectaculairement transgressé.


La fille à histoires
Irène Frain
(Le Seuil)
parution le 21 septembre 2017




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dimanche 22 octobre 2017

Gauguin l'alchimiste : l'exposition du 11 octobre 2017 au 22 Janvier 2018 au Grand Palais




Je vous souhaite un heureux dimanche et vous embrasse toutes et tous.

Une belle écoute... pour  cette vidéo que je trouve extraordinaire
 et qui nous permet de découvrir l'artiste, très prolifique,
 pas seulement  en peinture....

 "qui cherche du nouveau à partir de lui-même".

..."ce que je désire c'est un coin de moi-même encore inconnu"

Den


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vendredi 20 octobre 2017

*Chaque mot est un oiseau à qui l'on apprend à chanter




Daniel Tammet autiste asperger, est aussi doué pour les langues que pour les chiffres. Il parle dix langues, dont le lituanien et le gallois, et il a inventé sa propre langue, le mänti, qui compte environ 1 000 mots et qui s’inspire des langues scandinaves.
Alors après avoir consacré son dernier livre à la poésie des nombres, il nous dévoile dans Chaque mot est un oiseau à qui l’on apprend à chanter ( éditions des Arènes, sortie ce 18 octobre)  les secrets du langage. 

ll était une fois, dans une banlieue de Londres, un enfant autiste dont la langue maternelle était les nombres… Daniel Tammet se souvient de ce langage numérique qu’il comprenait mieux que celui de sa famille.
Aujourd’hui, ce polyglotte capable d’apprendre l’islandais en une semaine nous propose un voyage dans l’univers des langues et de ceux qui les parlent, les inventent ou les étudient.
Il nous entraîne à la rencontre des Nahuas, ces descendants des Aztèques qui forgent des mots à partir des bruits de la nature. Il raconte les péripéties de l’inventeur de l’espéranto et dialogue avec ceux dont c’est la langue maternelle. Il nous montre comment apprendre une langue étrangère de manière intuitive ou pourquoi l’apparition du téléphone a modifié notre façon de nous parler.
De l’art de la traduction de la Bible à la poésie de la langue des signes, ces pages révèlent l’étonnant éventail des talents linguistiques et littéraires de l’auteur.
Traduit de l’anglais par Samuel Sfez.

« Il y a du Rimbaud chez Daniel Tammet. »
Le Monde
« Un voyage fascinant dans le labyrinthe des langues. »The Times
                                                  

Ecrivain, Daniel Tammet  a été élu par un panel d'experts l'un des « 100 génies vivants » en 2007. Autiste Asperger, doué de synesthésie, il voit les nombres comme des formes et des couleurs et parle plusieurs langues. Son autobiographie Je suis né un jour bleu est devenu un classique, traduit en 24 langues. Son deuxième livre Embrasser le ciel immense est aussi un best-seller (vendu à plus de 80 000 exemplaires en France).


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Une réflexion sur le pouvoir des mots
Les mots transforment-ils le réel ? Comment la traduction de la Bible, selon les langues et les pays, remanie-t-elle une histoire universelle ? Les ordinateurs seront-ils capables un jour de tenir une conversation ? Comment peut-on créer un langage ? Que révèle notre façon de parler sur notre personnalité ?

Doué de synesthésie, capable de réciter, de mémoire, les  22 514 premières décimales du nombre Pi, Daniel Tammet a intéressé les plus grands experts de l’autisme et du cerveau qui l’ont élu l’un des « 100 génies vivants ». Ses livres ont été traduits dans 23 langues. Il est membre de l’Académie Royale des Arts de Grande-Bretagne et vit à Paris.





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mercredi 18 octobre 2017

*Botero et Picasso



 A l'Hôtel de Caumont 

Aix-en-Provence

du 24 novembre 2017 au 11 mars 2018

BOTERO DIALOGUE AVEC PICASSO

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80 chefs-d'oeuvre de Botero et Picasso ! 



Du 24 novembre 2017 au 11 mars 2018 à l’Hôtel de Caumont d’Aix-en-Provence,
l’exposition Botero, dialogue avec Picasso présente la riche production du 
maître colombien sous un angle inédit qui explore ses affinités artistiques avec
 Pablo Picasso. A la soixantaine d’oeuvres de Botero (huiles, oeuvres sur papier, 
sculptures) font écho une vingtaine d’oeuvres majeures de Picasso, issues notamment des 
collections du Musée national Picasso-Paris et du Museu Picasso de Barcelone.



dimanche 15 octobre 2017

*Ma chambre








Ma chambre, 22 h     15 octobre

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Cet après-midi j'ai fini le grand diptyque, l'Autel, comme l'appelle Nicolas. Demain, si elles sont bien sèches, j'enlèverai les toiles de leurs châssis. Je vais faire deux rouleaux, un avec les tableaux sur toile, et un autre avec les dessins.



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 C'est préférable de les emmener avec moi plutôt que de faire confiance à la Poste. Il y a plusieurs tableaux à fignoler, et quelques dessins à l'encre à compléter. Je n'ose pas regarder L'Embrasse.


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Image associée


Depuis une semaine, les prés sont saupoudrés de gelée blanche quand je me lève. Cela me fait penser aux paysages que j'ai rencontrés pendant ma première visite ici. Violette m'a montré un rouge-gorge à travers la fenêtre de la véranda, leur présence était un signe que la neige s'approchait. Déjà !


Rouge-Gorge, Oiseau, Nature, Printemps



Malgré les tirs des chasseurs qui résonnaient dans les bois, je suis sortie faire un tour ce matin. Il faisait beau une fois la brume levée, et la gelée fondait à toute vitesse. Sous les chênes, les glands tombés craquaient sous mes pas.





Chêne, Feuilles De Chêne, Rouge



Glands, Graines, Leafs, Automne, Brown


Ils m'ont fait penser aux petits cochons noirs d'Estrémadure, en Espagne, qui se nourrissent exclusivement de ces fruits. Et à leur jambon exquis dont Danielle et moi raffolions dans les bars à tapas, les jours de paie. Je songeais que bientôt, les vendeurs de châtaignes prendraient leur place dans les rues de Madrid, et l'odeur des braséros et des châtaignes rôties remplirait la vieille ville. Les cochons sauvages d'ici devraient adorer les glands aussi.


Châtaignes Grillées, Châtaignes, Automne

Des bruits de bois cassé, derrière moi, ont interrompu mes rêveries et je me suis retournée, apeurée. Bébert, chargé de son arme et de sa besace, me regardait en riant. Il m'a demandé si j'avais cru  qu'il était un sanglier. Soulagée, je lui ai serré la main, et nous avons continué à marcher ensemble. Passant par la clairière où se trouve la cible trouée, je lui ai raconté que je savais qui était la Mathilde qu'il avait mentionné l'autre jour. Pensif, il s'est arrêté devant la cible, où il a posé ses affaires et son fusil.

Clairière, Bois, Sous-Bois, Nature

"Chaque fois que je traverse ce lieu, je pense à elle. Le grand-père de Danielle lui apprenait à tirer. Il était très rare qu'une femme s'intéresse aux armes. Mon père grommelait que c'était une bonne excuse pour passer des heures ensemble à l'abri des regards indiscrets. C'était une jeune femme très séduisante."

Ma curiosité éveillée, je lui a demandé s'il pensait que Jean-Louis et Mathilde avaient eu une relation amoureuse.

"Ma foi, je ne pourrais pas l'affirmer. Mais, bien sûr, les mauvaises langues n'ont pas tardé à remuer. Vous savez bien comme ils parlent..."

Rougissant, il a détourné la tête. Après un moment de silence, Bébert a ramassé son sac et a remonté son fusil à l'épaule. Nous avons marché vers Beaumont en parlant de la météo.

Juliet Schlunke

La Dryade

éditions parole

collection main de femme

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quatrième de couverture :

"Ecartant doucement une toile d'araignée qui collait au visage de la nymphe, il a caressé doucement la joue de la jeune femme de pierre. Pendant une seconde, électrisée, j'ai cru sentir le passage de son doigt sur mon propre visage".




Anne, une jeune peintre australienne vivant à Madrid est invitée dans l'Ain par une amie française. Plongée dans le passé dramatique de la famille qui la reçoit, elle se retrouve nez à nez avec La Dryade, jeune femme de pierre au sourire énigmatique, exilée au fond d'un sous-bois. Tout en révélant à Anne ce qui s'est noué entre la nymphe et son propre grand-père, Nicolas va l'entraîner sur les mêmes sentiers de la séduction et de l'amour avorté.
Il lui commande un tableau vivant, "L'Embrasse", où un lierre enlace puis étreint un chêne jusqu'à l'étouffer avec volupté."

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Juliet Schlunke est née dans une ferme du sud-est de l'Australie. De parents artistes et éleveurs, elle a été formée aux beaux-arts à Sydney par John Olsen, le plus grand peintre australien.

Elle a parcouru les Etats-Unis, séjourné une vingtaine d'années en Espagne, travaillé notamment à Genève et  Paris pour finalement s'établier en Luberon, où j'ai eu la chance de la rencontrer dans son atelier. Elle peint et a signé de nombreux décors pour des collections réputées de tissus et de faïence.

La Dryade  (2013) est une fiction, son second romain écrit en français. Il donne un éclairage intéressant sur une oeuvre picturale pleine d'arbres, de sous-bois et de mystère.



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Rosenthal, une enfance australienne est paru en 2008, dans cette même collection,  "main de femme"  "des livres à ne pas mettre entre les mains de tous les homme" (sic !)

Ce livre dont je vous ai fait partager quelques pages est le récit de son enfance (dramatique), mais où baigne cependant un mélange de parfums de fleurs, de poussière, de suint de brebis, de musique et de poésie  !


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bonne lecture
bonne soirée.

Je vous embrasse

Den

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*Deux belles de jour !

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Deux belles de jour
pour vous souhaiter un joli dimanche ensOleillé !

Je vous en brasse fleurie.

Den

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jeudi 12 octobre 2017

*Etre zen...





"Etre zen, par essence, c'est l'art de savoir lire en soi-même".

Suzuki Shunryu Roshi



Image associée




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Bonne  journée à vous.

Den

et vous embrasse.


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mercredi 11 octobre 2017

*Ton liant de coeur




Amour, Coeur, Saint-Valentin, Rouge


Article paru le 6 mars 2017


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Ton liant de coeur doux accroché
S'attache
A mon ciel en rond-aile de toi
Se noue à l'ombr'elle du temps
S'entrelace en brin d'élan gouleyant.....

Enchantée est  passée la goualante
Au diapason  vibrant du pan  de beauté qui renaît
A la pointe du jarre-daim qui panse
Où pend le joli qui nourrit

En perles en gouttes en teintes essuyées

Enivrées de silences enchaînés

Au fil du couchant et-blue-hissant.


Den

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Une douce journée à chacun, chacune, d'entre vous.



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mardi 10 octobre 2017

Montage Vidéo Kizoa: Coaching Dogs annonce

Ludovico Einaudi "Walk" (Official Video) - d'or-aure et de miel......





P'tits mots cueillis posés offerts 
 sur ces notes de vie et de vair
 et la vie qui nous porte
nous emporte
entre deux tranches d'amour
lustre nos  brins nos jours 
nos nuits illuminées sOleil
 et la lune encor' en sommeil,
 réveille le mât-teint d'aquarelle
 le si beau si-aile
d'or-aure et de miel.

Den










dimanche 8 octobre 2017

Pour Gabriel, et pour vous !



Pour Gabriel, aujourd'hui.





Rose Blanche, Rose, Rose Dans Le Jardin




et pour chacun, chacune d'entre vous.

Un très très heureux dimanche.


Je vous embrasse.


Den


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samedi 7 octobre 2017

*Un long voyage à travers le temps

                  Un long voyage à travers le temps


Ta force est d’être frêle et pure infiniment ;
De traverser, le cœur en feu, tous chemins sombres,
Et d’avoir conservé, malgré la brume ou l’ombre,
Tous les rayons de l’aube en ton âme d’enfant.


Émile VerhaerenLes Heures d’après-midi.


(réf. : sur les épaules de Darwin - France Inter
Jean-Claude Ameisen)
émission du 9 septembre 2017


vendredi 6 octobre 2017

Cléa Vincent - Neuilly

*Comme un fleuve qui remonterait son cours

comme un fleuve qui remonterait son cours
"Je me suis alors souvenu du fleuve Alphée, sortant de la mer et redevenant rivière. Un vieux mythe grec le rapporte en quelques lignes. […]

A mon tour, je me sens redevenir rivière aux bords prochains. J’aborde un nouveau rivage. […]


Fleuve rescapé du naufrage, je séparai mes eaux, je les rassemblai, je leur creusai un estuaire qui était un nouveau début."



Roger Caillois. Le Fleuve Alphée.




(réf. : sur les épaules de Darwin - France Inter 
 Jean-Claude Ameisen - 
émission du 23 septembre 2017)



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