samedi 24 mai 2014

...*Une bonne fête des Mamans....


Une bonne fête des Mamans......
et plus particulièrement à la mienne
qui aura 93 ans à la fin de l'année

Den



******




mercredi 21 mai 2014

* Une graine menue



"Le plus grand arbre est né d'une graine menue".

Lao Tseu

***

lundi 19 mai 2014

...* Et pourtant...



P o u r s u i t e  

*****


"Je sais que le silence m'accueillera - et pourtant.
Ni cohue, ni fanfare, ni ovation - et pourtant.
Ni tocsin de terreur, ni terreur elle-même.

Je ne compte pas même sur une feuille morte,
sans parler de palais d'argent ou de jardins,
d'honorables vieillards ou d'équitables lois,
de sagesse en boule de cristal, et pourtant.

Je sais : si aujourd'hui je marche sur la Lune,
ce n'est pas pour chercher bagues ou rubans perdus.
Ils emportent toujours tout au dernier moment.

Rien qui puisse jamais témoigner qu'en effet.
Déchets, ordures, pelures, papiers, débris et miettes,
lambeaux, sciures, échardes, gravats, bouts de verre.

Moi, bien évidemment, je ramasse un caillou
qui ne me dira rien sur leur destination.
Ils ne me laissent jamais le moindre signe.
Ils n'ont pas leur pareil pour brouiller les pistes.

Je sais depuis des siècles leur art divin
de l'esquisse, insaisissables par la queue, par les cornes,
par l'ourlet d'une robe gonflée à l'envol.
Pas un cheveu de leur tête que je puisse garder.

Partout d'une pensée plus malins que moi-même,
toujours d'un pas plus loin, avant que je n'accoure,
débutant besogneux.
Ils ne m'épargnent rien.

Ils n'existent pas, n'ont jamais existé, et pourtant
je dois le rabâcher encore et toujours,
tenter de n'être pas un gosse qui s'imagine.

Et ce qui a bondi là où mon pied s'est posé,
qui n'a pu aller loin, car mes pas l'écrabouillent,
et qui s'agite encore en laissant échapper
un long et pénétrant silence, c'est l'ombre,
par trop mienne pour que je crie victoire".

Wislawa Szymborska
Je ne sais quelles gens

traduit du polonais par Piotr Kaminski

***

samedi 10 mai 2014

....* Le silence des plantes.....


(...)
"Nous voyageons ensemble.
En voyage, on se parle, n'est-ce pas ?
on échange des idées, même sur le temps qu'il fait,
ou alors sur les gares qui défilent si vite.

Les sujets ne manquent pas, nous avons tant en commun.
La même étoile nous tient en son pouvoir.
Nos ombres obéissent aux mêmes lois.
Nous essayons d'apprendre, chacun à sa manière,
et ce que nous ignorons se ressemble encore.

Posez votre question et je vous dirais tout :
que signifie regarder avec les yeux,
à quoi riment les battements de mon coeur,
pourquoi mon corps n'est pas enraciné.

Mais comment puis-je répondre s'il n'y a aucune question,
surtout étant quelqu'un
qui pour vous est à ce point personne ?

Broussailles,


 bosquets, 


Prés,



ajoncs -



tout ce que je vous dis n'est qu'un monologue
que vous n'écoutez pas.

Notre conversation est nécessaire et impossible,
urgente dans la vie qui détale,
et à jamais différée".

Je ne sais quelles gens
Wislawa Szymborska

traduit du polonais
par Piotr Kaminski

***


vendredi 9 mai 2014

...* Je suis qui je suis....



"Je suis qui je suis.
Hasard inconcevable
comme tout hasard.

D'autres ancêtres
auraient su être miens,
je me serais envolée
d'un tout autre nid,
d'un tout autre tronc d'arbre
serais-je sortie, en écaille.

La garde-robe de la nature
est riche en costumes divers.
Araignée, goéland, souris.
Ils vont à merveille, sans retouches,
et seront portés docilement
jusqu'à usure complète.

De même, je n'avais rien choisi,
mais je ne me plains pas.
J'aurais pu devenir quelqu'un
de bien - particulier.
Quelqu'un de la fourmilière, du banc,
de l'essaim bourdonnant,
ou d'un bout de paysage agité par le vent.

Quelqu'un de moins heureux
élevé pour la fourrure,
pour la table de fêtes,
quelque chose qui nage sous verre.

Un arbre captif de la terre
voyant le feu approcher.
Un brin d'herbe, foulé aux pieds
par le cours d'évènements insondables.

Née sous la mauvaise étoile
qui pour d'autres reste bonne.

Et si, chez les autres, je n'éveillais que peur ?
ou rien que dégoût ?
ou rien que pitié ?

Et si j'étais née
 dans une tribu mal choisie,
et que tous les chemins me fussent interdits ?

Pour l'instant, le sort a été
plutôt bienveillant avec moi.

Il aurait pu m'interdire
le souvenir des instants heureux.
Il aurait pu m'enlever
le goût des comparaisons.

J'aurais pu être moi - mais sans cet évonnement,
et cela voudrait dire
une autre".

Wislawa Szymborska
Je ne sais quelles gens

traduit du polonais par Piotr Kaminski

***


jeudi 8 mai 2014

...*Au théâtre hier soir....


.. Sortie hier soir... 
pour voir, écouter  et admirer mon petit-fils aîné...
Un régal....

 Quelle fierté !!

***












samedi 3 mai 2014

...* Je ne sais...



Je ne sais quelles gens...

"Je ne sais quelles gens fuyant je ne sais quelles autres
Dans un je ne sais quel pays sous le soleil
et sous certains nuages.

Ils laissent derrière eux leur je ne sais quel tout,
champs labourés, je ne sais quelles poules, quels chiens,
quels miroirs où des flammes se reflètent.

Ils portent sur leurs dos cruches et balluchons.
Plus ils sont vides et plus ils pèsent lourd.

S'accomplit en silence - je ne sais quel dénouement,
dans le tumulte, d'un quignon de pain - je ne sais
quel dépouillement,
et puis, d'un enfant mort - je ne sais quel balancement.

Devant eux toujours la même route- pas par là,
le même pont - qu'il ne faut pas,
à travers une rivière bizarrement toute rose.
Autour sans cesse des tirs, une fois près, une fois loin,
au-dessus un avion qui tourne un peu.

Il faudrait là un peu d'invisibilité,
de grisaillerie caillou,
ou, mieux encore, d'absence,
pour un très court instant, voire un tantinet plus long.

Il  passera sans doute, mais alors quoi et où ?
quelqu'un les accueillera, mais alors qui et quand,
en combien de personnes, avec quelles intentions ?
S'il a encore le choix,
il voudra bien, peut-être, ne pas être leur ennemi,
et leur laisser une je ne sais quelle vie"..

Wislawa Szymborska

"je ne sais quelles gens"

traduit du polonais par Piotr Kaminski

***



jeudi 1 mai 2014

* Muguet....



"Cloches naïves du muguet
 Carillonnez, car voici Mai  ! 

Sous une averse de lumière,
Les arbres chantent au verger,
Et les graines du potager 
Sortent en riant de la terre.

Carillonnez, car voici Mai !
Cloches naïves du muguet !

Les yeux brillants, l'âme légère,
Les fillettes s'en vont au bois
Rejoindre les fées qui, déjà,
Dansent en rond sur la bruyère.

Carillonnez, car voici Mai !
Cloches naïves du muguet !"

Maurice Carème 
Le Muguet 

***