de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *Un noeud léger de l'air

mercredi 14 juin 2023

*Un noeud léger de l'air

"Un simple souffle, un noeud léger de l'air,

une graine échappée aux herbes folles du Temps,

rien qu'une voix qui volerait chantant

à travers l'ombre et la lumière,

S'effacent-ils : aucune trace de blessure.

La voix tue, on dirait plutôt, un instant,

l'étendue apaisée, le jour plus pur.

Qui sommes-nous, qu'il faille ce fer dans le sang ?"

Philippe Jaccottet

A la lumière d'hiver

****

billet paru sur ce blog le 21 octobre 2014

******

Bon après-midi.

Amitiés.

Den

*****

5 commentaires:

Denise15 juin 2023 à 09:18
Bonjour chère Den, ton billet est si doux et cette campagne est merveilleuse avec de bien jolis mots de Philippe Jaccottet. Très jolie photo qui dégage le calme.
J'espère que tu vas bien.
Gros bisous Den en te souhaitant une douce fin de semaine avec toute mon amitié ♥
RépondreSupprimer
Réponses
Bonheur du Jour19 juin 2023 à 17:09
J'aime tant Philippe Jaccottet !
RépondreSupprimer
Réponses
Marie Minoza22 juin 2023 à 11:18
Un simple souffle et la beauté de l'instant
RépondreSupprimer
Réponses
marine D27 juin 2023 à 12:59
Un noeud léger de l'air... Tout est beau, Den
RépondreSupprimer
Réponses
Den12 août 2023 à 10:06
Ah ce coup-ci cela semble marcher..
Merci mes Âmies Denise, Marie, Marie, Marine pour ce souffle si léger de Philippe Jaccottet.
Je vous embrasse.
Den
RépondreSupprimer
Réponses

Ajouter un commentaire

Par Den :
Ecrire un commentaire :
Liens vers ce message :
Créer un lien :

La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard