Le bel aubépin
"Bel aubépin verdissant, Fleurissant Le long de ce beau rivage, Tu es vêtu jusqu'au bas Des longs bras D'une lambruche sauvage.
Deux camps drillants de fourmis Se sont mis En garnison sous ta souche ; Et, dans ton tronc mi-mangé, Arrangé Les avettes ont leur couche.
Le gentil rossignolet Nouvelet, Avecques sa bien-aîmée, Pour ses amours alléger, Vient loger Tous les ans en ta ramée.
Dans laquelle il fait son nid Bien garni De laine et de fine soie, Où ses petits écloront, Qui seront De mes mains la douce proie.
Or vis, gentil aubépin, Vis sans fin, Vis sans que jamais tonnerre, Ou la cognée, ou les vents, Ou les temps Te puissent ruer par terre".
Ronsard (le poète des odes)
Odes, IV, 22 |
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