de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *Qu'est devenue la mémoire........................

samedi 1 novembre 2014

*Qu'est devenue la mémoire........................

"Qu'est devenue la mémoire des jours

qui furent les tiens sur terre, et tissèrent

joie et douleur, et furent pour toi l'univers ?

Jorge Luis Borges

(Réf. : Sur les épaules de Darwin - France Inter -

émission de Jean-Claude Ameisen)

du samedi 1er novembre 2014

"La mémoire des jours qui furent les tiens sur terre"

*****

11 commentaires:

Anne1 novembre 2014 à 19:04
Borgès, c'est pour moi tout un souvenir, et ce questionnement sur la mémoire, oh merci!! Den, te lire, voir tes images, c'est réfléchir devant une fenêtre ouverte!!!
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Mathilde1 novembre 2014 à 21:47
Je pense que " la mémoire des jours qui furent les tiens ..." devient la notre de génération en génération...ainsi se tisse l' histoire , celle de notre famille en particulier...c 'est une façon de vivre qui me plait ...:-)
Je sais qu' il en est de même pour toi ...
Bisous Den de tout coeur
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verveine sauvage2 novembre 2014 à 14:55
Des nuages et des mots, et c'est tout un univers qui s'exprime ... BOn diamnche
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verveine sauvage2 novembre 2014 à 14:56
Des nuages et des mots et c'est tout un univers qui s'exprime... Bonne semaine
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Yanis Petros2 novembre 2014 à 18:55
Sans mémoire des jours passés
il ne peut se dessiner qu'un futur incertain.

Douce soirée !
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Denise4 novembre 2014 à 20:38
Très beau billet ma chère Den.
La mémoire ancienne, pour certains, et là et bien ancrée, le moment présent s'efface avec le vent et le futur est bien loin. J'ai vécu cela avec ma maman, elle n'était pas malheureuse.
Douce soirée avec mes bisous.
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Den8 novembre 2014 à 21:56
... Accepter que la mémoire des jours s'efface avec Eole n'est pas chose aisée.. comme une vague s'échappe de l'océan...où est le futur alors ? accepter le pourquoi des choses... se laisser porter par le temps... tu as vécu cela avec ta maman... je te comprends.... à mon tour de te souhaiter la plus douce des soirées.
Bisous.
Den
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard