dimanche 27 septembre 2015
mercredi 23 septembre 2015
*Voici venir l'automne............
Voici venir le froid radieux de septembre :
Le vent voudrait entrer et jouer dans les chambres ;
Mais la maison a l'air sévère, ce matin,
Et le laisse dehors qui sanglote au jardin.
Comme toutes les voix de l'été se sont tues !
Pourquoi ne met-on pas de mantes aux statues ?
Tout est transi, tout tremble, et tout a peur, je crois
Que la bise grelotte et que l'eau même a froid.
Les feuilles dans le vent courent comme des folles ;
Elles voudraient aller où les oiseaux s'envolent,
Mais le vent les reprend et barre leur chemin
Elles iront mourir sur les étangs demain.

Le silence est léger et calme ; par minute
Le vent passe au travers comme un joueur de flûte,
Et puis tout redevient encor silencieux,
Et l'Amour qui jouait sous la bonté des cieux
S'en revient pour chauffer devant le feu qui flambe
Ses mains pleines de froid et ses frileuses jambes,
Et la vieille maison qu'il va transfigurer
Tressaille et s'attendrit de le sentir entrer.
Anna de Noailles
Le coeur innombrable

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dimanche 20 septembre 2015
*Entre ce que je vois et dis,
Entre ce que je vois et dis,
entre ce que je dis et tais,
entre ce que je tais et rêve
entre ce que je rêve et oublie,
la Poésie.
Elle glisse
entre le oui et le non :
elle dit
ce que je tais,
elle tait
ce que je dis,
elle rêve
ce que j'oublie.
Elle n'est pas un dire :
elle est un faire.
La poésie
se dit et s'entend :
elle est réelle.
Et à peine je dis
"elle est réelle"
elle se dissipe
Est-elle ainsi plus réelle ?
Otavio Paz
L'arbre parle
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mercredi 16 septembre 2015
dimanche 13 septembre 2015
mardi 8 septembre 2015
samedi 5 septembre 2015
*"Cueilleurs de miel".................
"Pour les Mbendjélé, le miel occupe une place centrale dans les origines de l'humanité (...)
(Ils) collectent près d'une vingtaine de miels différents (...)
Ce qui est rapporté de la forêt est tout de suite partagé. Cela garantit que nul ne puisse exercer de pouvoir sur autrui car, les besoins étant satisfaits, il n'y a pas de levier de manipulation. Il est ainsi inimaginable qu'un homme qui a trouvé du miel ne le partage pas.
Lorsqu'un chasseur a repéré une colonie, un groupe se prépare à la récolte, sans autre organisation que de s'assurer que tout le monde n'y aille pas en même temps. Dans ce sens, le chant polyphonique (pratiqué par les Mbendjélé et dans toute l'Afrique) représente une éducation très subtile qui encourage chacun à faire quelque chose de différent, mais complémentaire des autres, et favorise une autonomie dénuée du besoin d'attirer l'attention.
Le mythe de l'origine de l'humanité est une métaphore de la vie et des actes quotidiens, où le miel joue un rôle central. Le déguster, éprouver ce plaisir ineffable pour qui ne connaît pas d'autre aliment sucré - les fruits de la forêt le sont peu - cette euphorie de goûts et de sensations représentent bien autre chose que de se nourrir, le miel participe à la connexion mythique avec notre corps. Il est comme un ancêtre vivant dans ce corps que nous avons la chance d'habiter aujourd'hui et qui, comme le miel, possède une existence continue depuis la nuit des temps. Il nous connecte à nos propres capacités d'être.
Le miel revêt aussi une signification amoureuse particulière et imprègne les relations entre hommes et femmes (...) Les hommes donnent du miel à leur femme, gage d'un mariage heureux. Pour demander une jeune fille en mariage, ils lui offrent du miel comme le firent les hommes dans le mythe de la création.
Quand en forêt, on commence à comprendre l'effet qu'a le miel sur soi, puis sur les autres, puis sur la femme que l'on aime, il prend une nouvelle importance. On peut dire que la société a son origine dans le partage du miel".
Jérome Lewis in : E. Tourneret et S. de Saint Pierre. Les route du miel.
(Réf. Sur les épaules de Darwin - France Inter)
Emission de Jean-Claude Ameisen du samedi 29 août 2015
"Cueilleurs de miel"

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