de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: ...* Moi les mots, j'aime bien.....

mercredi 25 février 2015

...* Moi les mots, j'aime bien.....

"Moi les mots, j'aime bien.

J'aime bien les phrases longues, les soupirs qui s'éternisent.

J'aime bien quand les mots cachent parfois ce qu'ils disent, ou le disent d'une manière nouvelle.

Quand j'étais petite je tenais un journal.

Je l'ai arrêté le jour de la mort de maman.

En tombant, elle a aussi fait tomber mon stylo et se fracasser plein de choses...." (...)

Grégoire Delacourt

La liste des mes envies.

8 commentaires:

Maria-Lina25 février 2015 à 13:09
Que c'est beau, superbe!!! Bise et bon mercredi tout en douceur!
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ANNE25 février 2015 à 17:18
Den, j'ai reçu ton mot et j'ai emballé mon livre, avec une petite carte où, justement, je parle de mots..............Il partira demain.
Cet extrait me fait penser à un ami qui tient son journal depsuis ses 20 ans; le jour où il n'a pas écrit, c'était la mort de son fils; depuis, il a repris son styl.........Gros bisous, ma belle
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Fifi25 février 2015 à 17:55
Nous devons être un peu de la même famille qui aimons les mots :-)
Ton ciel bleu donne un coup de tonus au moral !
Bonne soirée, Den !
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Den25 février 2015 à 19:59
Oui, je le crois de la même famille....telle Jocelyne Guerbette, mercière à Arras, héroïne du roman de Grégoire Delacourt, lu d'une traite, tant l'écriture de l'auteur est intéressante.... ce n'est pas pour rien que "la liste de mes envies" a déjà séduit les éditeurs du monde entier"... à lire sans restriction aucune...
avec en fond de toile le ciel si bleu... photographié la semaine dernière... un jour printanier à n'en pas douter....
Bonne et douce soirée à toi Fifi... en retour
Bisou.
Den
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Denise26 février 2015 à 11:40
C'est un magnifique texte et les mots nous sont toujours importants et précieux à écrire, à lire ou à écouter
J'aime ta photo, annonciatrice d'un beau printemps.
Belle journée chère Den
Bisous
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard