de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: ....* Nuits

mercredi 4 février 2015

....* Nuits

Agrippés par les ronces de la nuit

Les brasiers du soleil

S'engloutissent

Au fond de grottes éteintes

Le jour se débat encore

Dans nos mémoires

Avant de sombrer

Dans l'antre

Enchevêtré d'images

Qui double obstinément

Nos vies.

Andrée Chedid

*****

8 commentaires:

Denise7 février 2015 à 10:25
Bonjour chère Den,
Superbe texte d'Andrée Chedid qui accompagne si bien ta jolie photo. J'aime beaucoup cette phrase "Agrippés par les ronces de la nuit".
Je te souhaite un très bon week-end bien entourée.
Bisous ♥
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Den7 février 2015 à 12:23
Accrochés par les épines du crépuscule... belle image en effet Denise... tandis que peu à peu les flamboiements de l'astre s'abîment.. le jour s'agite encore, démené, avant que sa nuitée ne s'évanouisse définitivement endormie remplie à ras bord de photos et d'images ..dans le jour,et la nuit de nos vies....
Merci pour ton commentaire, et à mon tour de te souhaiter un agréable samedi, comme tu aimeras, lequel se glissera doucement vers un très beau dimanche.... bisou amical. Den
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Mathilde7 février 2015 à 19:42
Comme toi suis fan d' Andrée Chédid ...déjà 4ans qu' elle est partie ...
Merveilleuse photo qui fait si bien briller ses mots...:-)
Bisous Den
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Den7 février 2015 à 22:04
....4 ans le 6 février 2011 effectivement, qu'elle s'est envolée pour les jardins du ciel où elle a ancré l'Espérance,.... mais il nous reste son oeuvre, la brillance de ses mots, la fluidité de son style très travaillé..
Merci Mathilde de t'agripper avec elle et avec moi dans la lumière des jours et des nuits enlacés de mystères...
Andrée Chedid écrivait : "je veux garder les yeux ouverts sur les souffrances..... (...) mais aussi sur la lumière, la beauté.....(...)
Bisou.
Un doux dimanche à venir.
Den
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fifi11 février 2015 à 09:51
Magnifique texte pour accompagner ton image aux couleurs subtiles du crépuscule !
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Maria-Lina14 février 2015 à 13:26
Bonjour, je suis de retour, beaucoup de rattrapage à faire... Ta photo est superbe ainsi que ce texte! Gros bisous et bon week-end dans la joie!
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Den14 février 2015 à 18:22
Heureuse de te retrouver. J'espère que tu vas bien...
pour le rattrapage... tu as tout ton temps..
Bisou et une douce soirée pour la St Valentin avec les mots profonds d'Andrée Chedid "Nuits"..
Den
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard