"Un passage s'ouvre. A chaque instant, le présent nous accueille.
C'est lui le passage, lui le recommencement.
Le moment où l'on cesse de s'agripper coûte que coûte à l'épave qui flotte sur l'eau, et où l'on ne doute plus de savoir nager.
Et je me surprends à imaginer que l'on ouvre la fenêtre d'un poème, ou celle d'un tableau.
On y entre comme en soi-même, sur la pointe des pieds, tâtonnant un peu dans l'ombre qui ne s'éclaire qu'à mesure, incertain du chemin, incertain de l'issue.
Ou bien, c'est l'éblouissement.
On ne voit plus la fenêtre mais le paysage qu'elle a fait naître.
Il n'a pas changé, c'est le regard qui l'a renouvelé".
Hélène Dorion
*****