de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *L'acte d'abandon....

jeudi 25 octobre 2012

*L'acte d'abandon....

Dans tous les cas, elle l'a eue maman sa chance de survie, grâce, je dis bien grâce à cet acte d'abandon.. , non pas à cause de celui-ci, légitime ou pas, mais oh combien robuste Camille, elle aura quatre-vingt-onze ans à la fin de l'année... !

_____________

Toute mère a son histoire, transmise ou pas suivant l'époque.

Jadis, elle appartenait seulement à la vie quotidienne, mais ne figurait pas dans l'Histoire.

On taisait son histoire.

Du coup, peut-être pour compenser ce "rien", ce vide béant, ce néant, maman a épousé papa, issu, flanqué,

d'une famille nombreuse.

A l'époque..

On en reparlera.

Ce n'était pas le temps des dinosaures, mais c'était avant.

Avant quand ? Avant maintenant.

Avant, c'était la grande interrogation de mes petits-enfants lorsqu'ils avaient cinq et dix ans.

Les arrières petits-enfants de Samille.

Avant, c'était comment ?

Ce sont mes chéris. Ils sont magnifiques, et je les adore.

Den

***

2 commentaires:

Mathilde27 octobre 2012 à 14:09
Plusieurs fois je suis revenue lire le parcours de ta maman...:-))
Admirative je suis d' un tel courage face aux aléas de la vie...
Elle a su voir le côté positif de sa situation...elle en a tiré profit...Il y a tant de gens qui ont tout et qui passent leur temps à se plaindre...
Sa jolie famille est là aujourd' hui pour lui faire savourer sa récompense...
Plein de bisous Den à partager avec Camille et tous les tiens
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard