de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *Les mots...

lundi 1 décembre 2014

*Les mots...

"On ouvre un sentier par la parole, les mots s'échappent, tantôt s'affaissent sur la page, tantôt volent légers au-dessus du monde, cherchent à l'effleurer du bout de la langue.

Les mots viennent du tamis de la parole, ils en sont le noyau recueilli, l'ombre silencieuse, ils portent le sens vers la réalité (...)

Sans jamais les toucher, les mots tâtonnent dans le noir où se tiennent les choses, éclairent ceci, éclairent cela, mais ce ne sont que choses molles, natures floues, mortes déjà, choses figées dans un sens qui n'est plus, car elles remuent dans le silence du monde, jusqu'à ce qu'on les y arrache pour les rendre à la langue". (...)

Hélène Dorion

Jours de sable

*****

6 commentaires:

Anne2 décembre 2014 à 14:26
Oh la lumière dorée dans les peupliers.......Et ce qui est drôle, c'est ton texte, car, justement le mot peuplier vient de populus, celui qui bruit.....Ce ne sont pas des mots, c'est le langage du vent. bises!
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Den2 décembre 2014 à 18:23
"Si beaux soient au jardin le pin, le frêne au bois, le sapin sur les monts, le peuplier aux rives"..
Les Bucoliques, VII
Citations, Références de Virgile

Merci ma chère Anne, je te renvoie la lumière d'or et claquante des Arts-Preux âmis quand le chuchoté du vent bruit en farandole dans leur feuille-âge qui grandit jusqu'au bleu du ciel...
Bisou amical.
Den

J'espère que tu vas bien !!!
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Unknown3 décembre 2014 à 06:45
Ah! la chanson des mots ...tellement importante quand on s' essaie à les chanter ...comme je les aime quand ils ravissent le coeur ...et toi tu sais si bien les apprivoiser ...:-)
Bisous tendres d' un petit matin brumeux
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Den3 décembre 2014 à 07:08
... A les chanter et les dire, en essai.. en choeur, encor'.. à les aimer ... merci Mathilde pour ton chemin tracé tôt ce matin... d'ici aussi je t'en brasse ensOmmeillée par ce début de jour naît.
Bisous.
Den
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Sabine6 décembre 2014 à 10:26
Mots-échos qui surgissent de la tanière de notre coeur ....
Qu'ils soient ceux d'un animal blessé ou heureux, ils percent toujours les nuages du temps !

A bientôt Den ........................Bise-houx : sabine.
(Je rends un home-âge aux mots d'Aime Haut sur ma page .....................entre autres
Mots-émaux sur le parterre du TANT ! )
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard