de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *Comme deux soleils.....

vendredi 20 mai 2016

*Comme deux soleils.....

L'immensité et la plénitude sont comme deux soleils
A l'horloge du temps

Leur corps ne fait point d'ombre-âge
Leur voix n'a pas d'écho

A midi

Le soleil.....

Lorsqu'il atteint le coeur du jour décline

La lune deviendra alors pleine et sera dévorée....

A mi-nuit

Midi c'est l'heure de la lune-hier dans sa pleine-étude...

L'instant sacré

Une halte marquée dans son balance-aimant itératif

Avant que ne se rompe la fragile harmonie

Et que l'allume-hier bascule vers son crépuscule.

Il inspire son repos dans sa course

Le seul instant sans efface-aimant

Dans une image d'éternité

Haut au loin
Haut et lent

Den

*****

"Midi là-haut, Midi sans mouvement

En soi se pense et convient à soi-même".

Paul Valéry (Le cimetière marin)

*****

8 commentaires:

Maria-Lina20 mai 2016 à 12:32
Que c'est beau et la photo magnifique!!! Bise et bon vendredi dans la joie!
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Nicole 3320 mai 2016 à 16:34
Bonsoir Den ! Que c'est beau j'aime ces lignes et tes photos qui les accompagnent ! Un bel après-midi ou j'ai bouquiné sur mon transat çà fait du bien au moral ! bisous ! bonne soirée !
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Denise21 mai 2016 à 15:17
Bonjour chère Den, merci pour ce magnifique texte qui fait du bien et tes photos d'une belle douceur.
Je te souhaite un bon week-end dans les senteurs de ta belle région.
Gros bisous ♥
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marine D21 mai 2016 à 16:10
J'admire cette douce lumière sur tes fleurs simples et ravissantes, merci pour cette page.!
Hier soir la lune se cachait derrières les chênes, les cerisiers et la grande sapinette, mais j'ai bien vu qu'elle était resplendissante !
Bises Den, bonne fin de semaine

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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard