de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *Dans une larme.....

lundi 3 octobre 2016

*Dans une larme.....

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Le monde entier peut contenir dans une larme.

La larme s'écoule quand l'âme s'élève, elle tombe quand le corps s'allège.

Elle hésite entre la chute et l'envol, la pesanteur et la grâce.

Elle suit le mouvement de l'impulsion suspendue.

Flottement de l'âme entre un être là et un ailleurs, son présent est un futur déjà passé, sa clarté est celle d'une ombre dans la lumière.

La larme s'écoule vers le ciel comme l'ange se tourne vers la terre.

"L'hémorragie lumineuse de l'âme", comme l'écrivait Jean-Loup Charvet, a la fluidité d'une tristesse qui vient de loin et voit au loin.

Nicolas Charlet

Les yeux du ciel, Trilogie du bleu, éditions Le Pli, 2004, p 47.

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Merci Elisanne de m'avoir permis de découvrir Nicolas Charlet dans tes allées.

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4 commentaires:

Anne3 octobre 2016 à 11:56
Dieu sait que nous versons de larmes dans une vie!! La larme est aussi une loupe qui nous montre le monde différemment! Bisous, Den!
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Maria-Lina10 octobre 2016 à 13:06
Que c'est beau, superbe!!! Bise, bon lundi tout en douceur!
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Den13 octobre 2016 à 21:27
Merci Anne, Françoise et Maria-Lina... pour vos commentaires.... de retour sur l'étoile âmie avec un ordinateur tout neuf.... était en panne la semaine dernière.
Suis heureuse de vous retrouver.
Bonne soirée.
Bisous rendus.
Den
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard