J'avançais pas à pas.
Au bout du chemin flottait la brume dense, sans limite.
Je ne savais si la route continuait ainsi, bien droite.
Allait-elle me ramener à mon point de départ ou me conduire à l'extrémité de moi-même,
là où je devrais passer par le feu de la métamorphose, tenir entre mes mains le couteau de clarté que nous tend la mort, et avec elle l'amour.
Mais on le sait, tout est voué à la saison suivante :
l'hiver se dédie au printemps, comme le fleuve à la mer, le bourgeon à la feuille.
A un certain moment quelque chose tombe,
et l'on commence alors à percevoir une fin, on touche à l'origine de la chute, à ce point qui permet de sentir la vie se retourner sur elle-même, et parfois, c'est notre existence qui se retourne ainsi et nous jette par-dessus bord, pour que l'on s'abandonne au vent à la montagne, à la mer.
et l'on commence alors à percevoir une fin, on touche à l'origine de la chute, à ce point qui permet de sentir la vie se retourner sur elle-même, et parfois, c'est notre existence qui se retourne ainsi et nous jette par-dessus bord, pour que l'on s'abandonne au vent à la montagne, à la mer.
Si l'on regarde de près on voit le visage du temps qui dévore ce qu'il fait naître.
La mort repousse mon père dans les recoins de sa vie, et à mesure quelque chose souffle sur la mienne,
souffle sur les brumes du temps qui devient de plus en plus neuf.
On entre dans l'histoire de l'amour par la porte du feu, on touche aux racines de ce qui nous a fait naître,
les pieds dans la terre, les mains dans le ciel, on est enfin devant soi.
J'ai besoin de toute cette beauté que nomme le paysage pour aller reconduire mon père vers sa mort.
On avance vers soi à travers une histoire de brouillard et de clarté qui nous apprennent que le voyage comme le temps est toujours neuf.
L'ordre des choses a basculé, pointant soudain vers l'horizon où l'aube et le crépuscule se croisent.
Rien ne se répète, tout a lieu pour la première fois, jusqu'à ce que le bleu ait soufflé,
j'avais traversé le temps du paysage.
j'avais traversé le temps du paysage.
Hélène Dorion
Le temps du paysage
Editions Druide.
***
En effet, rien ne se répète si tant est que nous sachions regarder la vie avec émerveillement et garder une âme d'enfant .
RépondreSupprimerL'essence-ciel de la vie se trouve là, Chinou.... la regarder avec et-mère-veille-aimant et garder son âme d'en-faon...
RépondreSupprimerUne douce journée à toi colorée comme tes belles aquarelles !
Den
Tellement beau, c'est magnifique!!! Bise, bonne semaine toute douce! (Je serai en pause pour au moins une semaine)
RépondreSupprimerMerci Maria-Lina... en espérant que tu te remettes vite... je pense à toi.
SupprimerAmicalement.
Den
Merci chère Den pour le partage de ces magnifiques mots. Oui, regarder la vie comme un enfant.
RépondreSupprimerDouce fin de journée avec mon amitié.
Bisous ♥
Merci Denise pour tes mots...
Supprimerje te souhaite un dimanche fait de douceur.
Amitié rendue.
Bisou.
Den
Je ne sais comment te dire de ce que je ressens d'un beau texte si profond qui parle de la vie, de l’éternel recommencement, comme une suite des saisons. C'est peut être cela, l'éternité, l'infini des choses. Merci Den pour ces mots qui nous ramènent à la vie tout court.
RépondreSupprimerEn effet, bizak, c'est certainement cela, l'éternité, c'est ce qui se perpétue, encore et toujours, ce qui recommence, comme les saisons, dans l'infinitude des choses, cette beauté "que nomme le paysage"... qui permet de regarder, de voir , de la vivre, et ainsi, d'être enfin devant soi, .....comme l'écrit si bien Hélène Dorion..
SupprimerJe te souhaite un beau dimanche.
Amitiés.
Den
Jamais rien ne meurt car tout est éternel recommencement. Les saisons se succèdent, avec elles les paysages de la vie. Les uns partent, les autres arrivent, sans cesse renouvellement. Ce texte est très beau. Merci Den de nous l'avoir offert.
RépondreSupprimerBonne soirée à toi. Je t'embrasse.
Merci ma chère Françoise pour tes mots qui revigorent...
SupprimerJe te souhaite un heureux dimanche.
Bon après-midi.
Je t'embrasse aussi.
Den
Entre naissance et fin, entre vie et mort, clarté et brouillard, autour de ces belles photos je découvre un texte absolument magnifique qui parle des extrêmes, de tout ce qui nous est promis.
RépondreSupprimerMerci Den c'est superbe
L'ombre et la lumière.... merci Marine pour tes mots.
SupprimerJe te souhaite un heureux dimanche.
Je t'embrasse.
Den
Oui, c'est vrai. Rien ne se répète et c'est heureux car nous serions blasés de tout ce que nous regardons. Impermanence des choses et des êtres. C'est le titre de mon blog et donc cela résonne particulièrement. Bon WE!
RépondreSupprimer... et tout est éternellement recommencé.
SupprimerMerci Dédé pour votre commentaire...
je suis allée voir votre blog, en effet... merci...
bon dimanche à vous.
Den
Ah chère Den, mon commentaire est parti dans les limbes de la blogo..
RépondreSupprimerEt pourtant combien ce texte me flanque une grande claque, compte tenu des derniers événements de ma vie...
J'en suis bouleversée. C'est d'une telle vérité...
Je t'embrasse fort
¸¸.•*¨*• ☆
...Il arrive que l'on perde en route nos commentaires... cela m'est arrivé aussi... donc tu as dû le réécrire ! alors merci Célestine...
SupprimerLorsque j'ai lu ce texte, j'ai pensé à toi, à ce que tu vivais actuellement... Il est beau, effectivement, très profond, et il dit si bien les choses,... la vie, la mort...
Il m'a bouleversée aussi...
et avec la voix d'Hélène Dorion, lisant ce texte,(elle est canadienne) c'est extrêmement émouvant..
Tu peux la retrouver très facilement sur google : Hélène Dorion... le temps du paysage....tu cliques sur le texte... tu as son visage...
bonne écoute.
Je t'embrasse aussi.
Den
Merci pour ce beau texte, Den ! Une belle densité et profondeur à lire et à relire.
RépondreSupprimerBonne soirée à toi !
Les mots et la voix ... une très belle complémentarité, quand on sait qu'Hélène Dorion est l'auteure de ce texte.
SupprimerUne douce journée à toi Fifi.
Je t'en brasse en ribambelles automnales.
Den