de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *Une mer d'ocre

mercredi 2 mars 2022

*Une mer d'ocre

Photo : Arty févr. 2022

💔💔💔💔💔

Une mer d'ocre

Entre deux ciels de terre

Glisse lisse

S'estompe et accorde

Ses tons d'orfèvre en taille-douce

Et m'éclaboussent.

Je vois plus loin

Que le lointain à l'air mutin

Ivre pendant ce voyage

Qui prolonge sa lucarne

Ma porte

Qu'importe.

Ranimé mon coeur métissé d'émoi se ballotte

Pendant que le vent se balance

Sur la page je joue je flotte

Dans sa belle flamboyance.

L'ombre embrase l'étalé éparpillé

Dans un relent d'accents au regard triste

Débarbouillé

Immense et solitaire.

Ce n'est qu'un reflet de l'infini

Un clair-obscur.

Ce jour a peur

Des cils-anses.

L'âme-air-hume s'accote au luth du ciel

Sur le chagrin dessiné

Qui pleure la folie des hommes

Dans la délivre de l'imperceptible

Le blanc virginal des nues-âges

Qui doit se souvenir.

Den 💔

le 2 mars 2022

10 commentaires:

Dédé2 mars 2022 à 16:30
Et dire que certains se font la guerre alors que le monde est si beau. L'être humain doit être vraiment de ne pas comprendre l'essentiel. Heureusement, de petites pages de sérénité s'ouvrent ici et là. Merci ma chère Den pour tes mots. Bises alpines.
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Den2 mars 2022 à 19:11
Ce texte n'oublie nullement ce qui se passe en Ukraine... au contraire un court instant...comment ne pas être constamment en lien direct avec cette guerre ... comment accepter cette violence, ces destructions difficilement compréhensives...inadmissibles.... pour des êtres humains semblables à nous. Merci ma chère Dédé d'avoir été si prompte à me répondre... en copié-collé...
Je te fais de gros bisous.
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Denise3 mars 2022 à 14:47
Je ne comprendrais jamais comment des peuples se font la guerre lorsque je vois cette magnifique photo d'une belle nature. Cela fait du bien et merci pour tes mots.
Gros bisous chère Den ♥
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letienne3 mars 2022 à 20:37
Un texte en douceur pour un univers d'horreur.
Touchant.
Quelle connerie la guerre!
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chinou4 mars 2022 à 09:46
Tu dis poétiquement -l'ombre embrase....- et je ne puis m'empêcher de penser qu'ailleurs, le feu des bombes embrase ciel et terre. La quiétude et la séréntité de ta photo va apaiser notre journée.
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marine D5 mars 2022 à 09:53
Le ciel et la mer ne cessent de nous émerveiller
Par dessus la folie des hommes, qui assument l'injustice et la cruauté
La vie pourtant est un précieux cadeau...
Merci Den
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Den5 mars 2022 à 18:59
Merci letienne, Marine,Chinou,Denise...
Je vous embrasse.
Den
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Fifi5 mars 2022 à 20:12
La beauté et l'horreur se côtoient. Cela a toujours été.
Merci pour ton beau poème, Den ! La beauté comme soutien.
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Bonheur du jour6 mars 2022 à 08:19
Merci.
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard