de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: * Comme une image...

mercredi 16 avril 2014

* Comme une image...

"Comme une image"

"Je cache les sombres trésors

Des retraites inconnues

Le coeur des forêts le sommeil

D'une fusée ardente

L'horizon nocturne

Qui me couronne

Je vais la tête la première

Saluant le secret nouveau

La naissance des images".

Paul Eluard

***

8 commentaires:

Denise16 avril 2014 à 21:10
Bonsoir ma chère Den, ta photo est magnifique et j'ai l'impression d'être dans la campagne genevoise. Merci de pouvoir encore me plonger dans le colza et pour les mots de Paul Eluard.
Douce soirée et joyeuses Pâques qui vient à grands pas.
Je t'embrasse :-)
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Den17 avril 2014 à 07:06
Bonjour Denise... les colzas sont partout les mêmes, à Genève et chez nous... d'or parsemé de vert tendre avec au loin les collines provençales avant d'arriver à la périphérie aixoise... Je t'en brasse de leurs brassées fleuries encore..
Ce matin s'est habillé frileux,,, 8° c'est peu, mais le soleil brillera plus tard, je crois......
Belle journée pour toi... qui s'est éveillée tôt au jour d'hui;
Den
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ANNE17 avril 2014 à 08:33
Je suis allée à Saumur le week-end dernier, sur 5 heures de route, en gros 3 heures 1/2 de senteur miellée montait des champs de colza...C'était fort, puissant.......................Et chez Eluard, j'aime l'idée que naissent les images......Oh oui, ells aussi, enivrantes comme ce parfum des champs.............................C'est formidable, cet accord!
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elisanne17 avril 2014 à 19:18
Je viens te souhaiter une belle fête de Pâques aussi belle que cette photo et plus encore.
Chez nous le vendredi saint est férié, demain je suis chez ma fille et le jour de Pâques chez mon fils. Nous en profiterons pour fêter les six ans de Noé.

Je t'embrasse et bonnes fêtes pascales à ta petite famille.
Elisanne
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Fifi17 avril 2014 à 20:13
Je les aime tes images, Den !
Et te souhaite un bon et beau week end de Pâques !!!
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Den17 avril 2014 à 21:26
C'est en direct... merci Fifi... Je te souhaite à mon tour de belles fêtes pascales.
Je t'embrasse.
Den
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard