de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *Je te l'ai dit....

mercredi 23 avril 2014

*Je te l'ai dit....

"Je te l'ai dit pour les nuages,

Je te l'ai dit pour l'arbre de la mer,

Pour chaque vague, pour les oiseaux dans les feuilles,

Pour les cailloux du bruit,

Pour les mains familières,

Pour l'oeil qui devient visage ou paysage

Et le sommeil lui rend le ciel de sa couleur,

Pour toute la nuit bue,

Pour la grille des routes,

Pour la fenêtre ouverte, pour un front découvert.

Je te l'ai dit pour tes pensées, pour tes paroles :

Toute caresse, toute confiance se survivent".

Paul Eluard

(1895-1952)

***

14 commentaires:

Denise23 avril 2014 à 14:47
C'est magnifique ma chère Den. Ta photo et le poème, que c'est merveilleux.
Quelle coïncidence, j'ai déjà préparé une photo pour la semaine prochaine avec le même poème, J'espère que cela ne te dérange sinon, je change.
Douce après-midi avec mes bisous ;-)
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elisanne23 avril 2014 à 16:38
Un petit coucou avant mon départ vers le sud !
(problème de blog, inaccessible depuis plusieurs jours, nouveau billet sur mon ancien blog...)
Je t'embrasse
A bientôt
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ANNE23 avril 2014 à 16:47
Merci pour ce texte, je le connais, me suis jurée un jour de le mettre sur mon blog; mais là, en le relisant, j'aimais le dernier vers, je vais le lire à un ami dans la peine: il me parlait!
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elisanne23 avril 2014 à 19:39
tu cliques sur elisanne et tu arrives au blog
Bisous
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Mathilde24 avril 2014 à 20:25
Que rajouter de plus joli après ta photo et les mots de Paul Eluard ..?.
Nous sommes partie intégrante de la nature...en la protégeant nous survivrons...:-)
Bisous Den
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Den24 avril 2014 à 21:14
... Merci Mathilde .... "je te l'ai dit"...
je te souhaite une jolie soirée, naturellement...
bisous.
Den
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sable du temps27 avril 2014 à 11:09
Du jaune soleil pour Eluard le Magnifique ! Merci.
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Den27 avril 2014 à 11:27
... Merci de votre passage dans les allées de mes mots et de mes images... habillés si bien par la poésie d'Eluard...
Doux dimanche.
Den
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Fifi30 avril 2014 à 23:58
Absolument magnifique ce billet, Den ! En image et en mots !
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Den1 mai 2014 à 09:04
...Du bout de ma fenêtre ouverte sur les mots de Paul Eluard...
Douce journée.
Merci pour ton commentaire Fifi.
Den
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard