lundi 25 juillet 2016

J'ai................





J'ai
La mêle-ancolie
Migrant
Sur la route errante de ton ex-île
Ton pays déserté
Ton lien uni à ta mère utérine
Toujours présente avec son sourire ténébreux
A ta mer, ta culture
Tu fuis en flux d'exode en grand repli
Sur un pont sus-pendu
Et cherches cet ailleurs chimérique
Ces espaces ces îlots que tu sillonnes
Ces chemins entrevus
Ce miroir éteint-scellant
Pour un château de sable emporté par le remous vague.

Passeras-tu l'autre rive, l'autre côté ?
Etranger retenu
Sans domicile fixe
Abandonné 
Tu accostes pieds nus au bout
Tu émigres en foule
Groupé pèle-mêle sur les planches le visage serré,
Douloureux, angoissé.

Ta route est opaque, tu croupis dans la fange,
Embarqué, débarqué, maltraité
Dans la cohue les nuées
Traversée houleuse, tu baignes au creux de la tempête
Tu traces ton chemin en horde humaine
Reconforté si peu ou prou.

Quel sera ce chemin ?
Toi Frère des Hommes en route vers ton destin.
Passeras-tu loin dans le noir brûlé du soleil.

Je pleure avec toi.
De rive en rêve
Ami, souviens-toi.

Tant de temps pour parler quand la mer brûle.

Tu découvres en maux l'île perdue devenue ossuaire
Tu souris et tu deviens les flots.

Que ta route soit ouverte.

Ta solitude est un brin d'après et se construit.

"Il n'y a que l'Histoire des Grands qui s'écrit,
Nous on n'existe pas".

Tu te  lies avec les autres.

Tu te  dis et tu t'écris.
Tu  parles d'un passage, d'un trajet, d'un cheminement, d'une initiation.

Tu t'accroches émigrant en trans-portant ta vie ton corps ton coeur.

Et tes yeux regardent de l'autre côté de la mer, de la mère...
de la terre,
Plus loin, plus haut...
Au gré des nuages.

Pourquoi rompre quand on est attaché si fort ?

Saurons-nous jamais comprendre le sens de ce voyage, de ce franchissement,
Même si  l' angle de vue s'est élargi sur les rides de nos yeux.

Entre deux mers.


Den



10 commentaires:

  1. Un beau message à nos amis qui doivent quitter leurs racines pour se jeter à corps perdu dans l'exil.
    C'est beau ce que tu écris.
    Je t'embrasse
    ¸¸.•*¨*• ☆

    C'est drôle, j'étais sur le pont de ta bannière aujourd'hui même.

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    1. Merci Célestine.... pour ton comment-taire accordé...
      Concernant le millet, Oh ! c'est drôle.... je pensais que tu y passerais... de l'Aveyron, ou en allant... c'est la route !
      c'est la voie empruntée par mes enfants en revenant de Bretagne vendredi...
      Je t'embrasse aussi.
      Bonne journée.
      Den

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  2. Que c'est beau et triste à la fois... Magnifique texte! Bise, que ta journée te soit belle, douce et agréable!

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  3. Très beau texte Den plein de poésie et de mots touchants et profonds. Oui Den on ne peut fait comme si de rien n'était, la souffrance humaine ne peut nous laisser insensible. Merci pour ces superbes mots. Bonne journée Den

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    1. Merci bizak pour tes mots en retour... oui, on ne peut ignorer les blessures humaines.. faire comme si....
      Bon après-midi à toi.
      Den

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  4. Merci chère Den pour ton magnifique texte très touchant et tes belles pensées. Tant de personnes sont dans la tristesse.
    Je te souhaite une douce fin de journée avec mes amitiés.
    Bisous.

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    1. Je te remercie pour ton commentaire...
      bonne soirée à toi Denise.
      Den

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  5. L'exode, la fuite, d'un bord à l'autre de la mer, trouver un nouveau rivage, et continuer mais rien n'est facile ici ou là-bas Den
    Merci pour ce beau texte tellement de circonstance, que pouvons nous pour faire cesser ce flux ?
    Je t'embrasse

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  6. Trouverons-nous jamais notre place Marine.... où que ce soit.... ici ou là-bas, maintenant....
    Merci pour ta fidélité dans les allées de mes mots et de mes images.
    Je te souhaite un jeudi rempli de douceur, et je t'embrasse aussi.
    Den

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Par Den :
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