de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *Le paysagiste...........

mercredi 30 janvier 2013

*Le paysagiste...........

Vauvenargues, le 27 janvier 2013

***

"Le paysagiste va plus loin peut-être. Ce n'est pas seulement chez les êtres animés qu'il voit le reflet de l'âme universelle c'est dans les arbres, les buissons, les plaines, les collines. Ce qui pour les autres hommes n'est que du bois et de la terre apparaît au grand paysagiste comme le visage d'un être immense. Corot voyait de la bonté éparse sur la cime des arbres, sur l'herbe des prairies et sur le miroir des lacs. Millet y voyait de la souffrance et de la résignation".

Auguste Rodin

Art, entretiens recueillis par Paul Gsell, nouv. éd.., Paris, Grasset, 1924

***

4 commentaires:

Anonyme1 février 2013 à 18:36
superbe photo, quel bel endroit, je le connais...
bisous
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Den1 février 2013 à 20:03
Merci Elisanne...
Je me faufile entre les branchages, le ciel est d'un bleu.. bleu... la garrigue pierreuse et ses chênes kermès, les arbousiers et les cistes, la myrte, le thym, pour parvenir jusqu'à toi...

Amicalement.

Den
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Veronica B3 février 2013 à 16:39
Merci d'être "notre" paysagiste ...

Dans ta si belle photo, je vois de la sérénité, j'entends de la tendresse, je respire de la grande espérance ...

Je t'embrasse
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Den3 février 2013 à 17:18
Cette photo a été prise pendant "ma pause", simplement.. et c'est vrai que je ne suis pas mécontente du résultat... un après-midi heureux où il n'est pas besoin de parler pour se le dire... le cadre est immortel de beauté, la sérénité glisse sur l'image qui respire d'attente confiante.
Merci Veronica pour ta lecture entre les mots et l'image.

du peintre des paysages, si j'ose !
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard