lundi 14 janvier 2013

*Le dalang. Celui qui tire les ficelles des ombres derrière l'écran blanc du théâtre javanais....


"Le dalang. Celui qui tire les ficelles des ombres derrière l'écran blanc du théâtre javanais.
Le récitant des éternelles épopées qui inscrit dans le temps la geste de Râma, la guerre du Mahâbhârata,
les passions, les haines et la folie des nains, des géants, des mortels et des dieux.
Le conteur poète qui se fait sphinx pour mettre en marche la machine à broyer les héros.

Moi j'ai tenté l'aventure sans espoir : j'ai dansé sur le cratère des volcans et j'ai volé vers la couronne du soleil en sachant bien qu'un jour le poids du monde me tomberait sur les épaules et que j'allais être forcée d'assumer la destinée des fous d'orgueil jusqu'à ce que Némésis la vengeance ait fini de me marcher sur le ventre et que je crève juste devant les portes du ciel où je n'entrerai jamais".


Muriel Cerf
Le diable vert


***


2 commentaires:

  1. Quelle force, quelle passion violente dans les mots !
    Quelle étrangeté qui me plaît et m'intrigue dans la photo de la couverture, les ongles longs ...

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  2. J'ai beaucoup aimé l'écriture de Muriel Cerf, peut-être parce qu'elle était très éloignée de moi, et me permettait l'évasion, le voyage... J'ai découvert il y a peu de temps qu'elle était décédée en mai 2012... à ma grande surprise.. les médias n'ont pas évoqué sa disparition..
    Un personnage... ! Quant à la photo étrange, des serres, plus que des ongles, est une explosion d'arrogance, elle évoque assurément la violence qu'elle a rencontrée dans ses nuits hermétiques, ses gouffres aux chimères.. Malraux disait d'elle : "vous possédez un don des dieux, le talent narratif"
    je relirai volontiers ses livres : une passion, le verrou, l'antivoyage, le lignage du serpent, que je possède... tant d'années après..
    bonne lecture si ça te tente !
    amitiés du jour.

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Par Den :
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