dimanche 9 juin 2013

*Et c'est le soir, de nouveau....


(...)..."Et c'est le soir, de nouveau. La lumière de la lampe heurte la blancheur de cette feuille. Il est maintenant très tard. Je vais poursuivre cette lecture entamée l'été dernier, ce livre de Proust que j'emmenais dans mes balades : ses pages sont encore trempées de soleil. Lecture sans fond, sans fin. Lecture immobile. L'histoire n'avance pas. Il n'y a pas d'histoire. Juste une avancée, lente, très lente, vers l'Amour, vers la cruauté de l'Amour, vers sa lumière aveugle, blanche. Lecture hallucinée, dévorante, infatigable. Quelqu'un parle. Quelqu'un qui est alité, dans le voisinage de sa mort. Il écrit ce livre au fur et à mesure de la lecture que j'en fais. Il écrit à partir de l'abandon enfin entier qui est le sien. Jamais si proche des larmes, de la sécheresse de la mort. Jamais si proche de la vie, de la brûlante nudité de la vie"... (...)

Christian Bobin
Souveraineté du vide
Lettres d'or




***

7 commentaires:

  1. Bobin qui lit Proust et décrit si bien ce que l'on ressent à la lecture de Proust:"lecture immobile"...
    Ton image avec ce ciel magnifique est une merveille !

    RépondreSupprimer
  2. Merci Fifi... entre la lecture et l'image, ... Bobin qui reprend Proust, entre les mots et l'émotion décryptée, suspendus entre les lignes, "une avancée lente" .... "la brûlante nudité de la vie"... de cette heure matinale, je te souhaite une très agréable journée jusque vers tes magnifiques champs de coquelicots.
    Je t'en brasse.
    Den

    RépondreSupprimer
  3. Coucou Den me revoilà...J' étais partie chercher un peu de soleil en pays de Quercy où j' ai pu admirer des ciels comme le tien..;cela m' a changé de la pluie..:-))
    Il va falloir que je découvre d' avantage Proust..La visite de " La maison de tante Léonie " m' en a donné envie...
    Quant à Christian Bobin on n' a jamais fini de le découvrir tant tout ce qu' il touche nous touche toujours à chaque moment de la vie.
    Je ne m' en lasse pas , comme toi...L' abandon est une façon d' évoluer dans la vie qui me plait de plus en plus...:-))
    Plein de baisers au parfum de chèvrefeuille que le soleil aide enfin à diffuser dans mon jardin..

    RépondreSupprimer
  4. ....Tu as cherché le soleil... l'as-tu retrouvé ? je l'espère.. et le bleu azur.. était-il présent dans ton ciel du Quercy.. quant aux lectures, comme toi, plus je vais, plus j'ai envie de découvrir d'autres pensées, d'autres mots enlacés aux chemins,en abandon, en lâcher prise des poids inutiles..
    Ma fenêtre est entre ouverte sur une nuit agréablement douce, et d'ici je t'envoie des brassées parfumées par la garrigue provençale, ma chère Mathilde, sans oublier notre Âmie commune Veronica qui fête au jour d'hui un peu dépassé de neuf minutes, son amie vers serre...

    Den

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. T'es trop chouE ...
      Je vous aime beaucoup toutes deux ...

      Supprimer
  5. Bonsoir ma chère Den, lire les texte de Bobin me sont toujours doux et avec ses mots bien appropriés la sérénité s'installe. Ta photo est magnifique et également sereine.
    Profite d'un beau dimanche ensoleillé, Den, c'est mon souhait.
    Bisous

    RépondreSupprimer
  6. .. Ce soir encore le moins clair s'installe, et la lampe tempête relaye la lumière crue du jour sur la page virginale, et Christian Bobin imprégné des mots de Marcel Proust continue leur lecture inachevée, glisse doucement dans leur univers dévorant, -le néant souverain- dans une avancée lentement abyssale, jusqu'aux tréfonds de la pensée..."il écrit ce livre au fur et à mesure de la lecture que j'en fais"...

    Merci ma chère Denise pour ton message. A mon tour de te souhaiter un beau dimanche ensOleillé, j'espère, comme le mien..

    Bisous rendus.
    Den

    ***

    RépondreSupprimer

Par Den :
Ecrire un commentaire :
Liens vers ce message :
Créer un lien :