Eté brûlant et son automne débutant.
Les saisons se mélangent.
Le corps n'a pas eu le temps de s'habituer ; il se fatigue trop vite.
Je réintègre ma coquille au coeur malade là dans ma bouche. Loin, au fond de moi, tapie.
Couleur terre du début, couleur feuilles mortes, je baigne dans le tiède flux cosmique.
Des enfants jouent dehors.
J'ai coupé le cordon ombilical.
Je me sens libérée.
Libre, enfin.
Bouillonnante.
Je bourdonne comme l'abeille laborieuse sur la vitre.
Les autres m'observent.
Nos gestes se heurtent.
Nous tâtonnons. Rapprochement impossible. Si loin des autres.
Je trébuche, me cognant à leur incompréhension.
Dérision, je pleure. Mon coeur est sec.
Comme elle, parviendrai-je un jour à établir l'harmonie par la douceur parfaite et par le glaive ?
Comme elle parviendrai-je à frôler sans flétrir, elle qui n'enfante pas, mais qui grâce au travail de ses lèvres, devient mère.
Suis désespérée.
C'est absurde.
Demain, c'est vrai, je rentre au bercail.
C'est la fin des vacances, et je ne me suis pas rendue compte que j'étais en vacances !
C'était hier.
C'est déjà aujourd'hui, la fin.
J'ai quitté un paysage auquel je me suis habituée, sans l'aimer, que je n'ai pas bien regardé.
Si près de moi, et pourtant si loin, loin des autres.
La journée n'en finit pas de se dérouler, de déployer ses longues ailes. Pattes de mouches.
Demain je prépare mes valises.
De jours passés en journées avalées, de crépuscules en nuits en cavale.
Jours creux.
Le soleil décline, s'éteint et meurt.
Instant suspendu qui chavire dans l'autre monde, l'autre nuit, espérant d'autres aurores moins mélancoliques.
C'est la fin de l'été, et de ses beautés nostalgiques.
22 Août 1998.
Den
***
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Par Den :
Ecrire un commentaire :
Liens vers ce message :
Créer un lien :