"On compte avec ses doigts. On commence à compter à partir d'un an. La main indique bientôt, grande ouverte, cinq années, puis l'autre main rapidement se tend à son tour, puis toutes les deux se referment et s'ouvrent simultanément, plusieurs fois de suite, autant de fois que de dizaines, et le plus vite possible pour suivre le mouvement du temps, mais c'est inutile, la vitesse du temps est plus grande que celle des doigts qui se plient et se tendent, la vitesse du temps est plus grande que celle de la lumière, c'est celle de la nuit et la nuit est depuis toujours déjà là, on est surpris, tout s'est précipité et on n'a rien su retenir, mon dieu, qu'est-ce qui s'est passé, j'ai dû faire une erreur quelque part, j'ai dû heurter un mécanisme, fausser un rouage, et tout s'est affolé, tout s'est accéléré, tellement que le mouvement m'a déporté sur les bords, m'a éloigné du centre et le centre s'est creusé comme une plaie, comme une spirale, et tout venait s'abîmer dedans et moi je n'y étais pas, et moi je n'y étais pour personne, pour personne..."
Christian Bobin
Souveraineté du vide
Lettres d'Or
***
J'ai lu la Souveraineté du vide mais ne me souviens plus de ce texte. Mais Bobin tu peux le lire et le relire tant de fois, c'est toujours autre chose, c'est toujours nourrissant.
RépondreSupprimerJe reviendrai plus tard, Den ! J'ai juste le temps de copier ton url à mettre sur ton lien sous les bulles...:-)
Tout à fait d'accord avec toi Fifi.. cet auteur est à lire par petites touches.. tant il est riche tant il nourrit.. à plus tard.... je t'attends !
SupprimerBonne soirée..
Je t'embrasse.
Den
Les mots de Christian Bobin me font toujours chaud au coeur.
RépondreSupprimerOui, on compte avec ses doigts déjà tout petit et ensuite les années passent. On se dit: mais on a encore tout le temps et... nous voici parents, grands-parents alors, notre coeur nous dit de vivre intensément chaque moment.
Merci Den pour ces deux magnifiques textes.
Je t'embrasse
L'écriture de Christian Bobin est profonde, s'enracine en nous.. lue et relue, à haute voix, je l'aime ainsi.. par petits jets.. "on compte avec ses doigts" dit bien la vitesse à laquelle se déroule la vie.. trop vite... et le temps raconte et convie à profiter de chaque minute comme si elle devait être la dernière.
SupprimerMerci ma chère Denise pour ce partage.
Je te souhaite une belle soirée, fort avancée je crois.
Je t'embrasse.
Den
Et vint le Beau
RépondreSupprimerBain
Après les doigts
En lettres
Chair
Dors
Mon petit
Mon tout petit
Dans mes bras doux
De mamie
Douce
Tu es si Grand
A ton dernier petit trésor ... :)
Tendre aimant
Le Beau Bain aura un deux mi an des deux mains
SupprimerNe compte pas en corps sur ses dix doigts qui se tendent
Et pour tant il ouvre ses mains à la vie
Aux êtres chairs qu'il reconnaît sous riant
Sa mamy et ses chers l'adorent
En Ange trésor doux aimant.
Merci gentille Veronica..tu connais mes faiblesses..
Je t'embrasse fort.
Den
Merci pour ces éclats de lumière renouvelée, ici avec ton bleu du ciel provençal et les mots du poète aimé ... J'apprécie toujours.
RépondreSupprimerJe t'embrasse, dans les parfums du soir aux oiseaux, une tourterelle couve tout près de ma fenêtre ...
La féerie éclate à nouveau tel un feu d'artifice dans le ciel provençal... nos oiseaux chantent à tue-tête au jardin ou dans les arbres,.... en attendant la ronde aérienne des martinets.. c'est la fauvette à tête noire, le rouge-gorge, le pinson, le rouge queue, le serin, la mésange bleue... y gazouillent joyeusement...
RépondreSupprimerc'est aussi le retour des tourterelles qui réintègrent les lieux connus, aimés, du jardin de Camille !
Merci chère Veronica.. et bravo pour la tienne de tourterelle qui couve près de ta fenêtre.. elle se sent bien chez toi, et a confiance, puisqu'elle va y déposer ses petits....
Je t'embrasse fort.
Den
Un petit mot du dimanche.
RépondreSupprimerOui, figure-toi que j'ai appris que la tourterelle femelle couvait en alternance avec le mâle, en relais, elle la nuit, lui le jour, elle pond deux oeufs, l'un est tombé mort :( mais l'autres doit être bien gardé puisqu'ils ne quittent pas le nid, oh c'est si beau à voir, dans mon érable, tout près de ma fenêtre, c'est la première fois que je l'observe. Hélas les tourterelles ne sachant pas faire de nid sophistiqué, souvent, les bébés tombent et ils les abandonnent, mais j'y crois, je veille de loin, et j'espère que tout ira bien. Sourire
Beau dimanche ô tendre, avec tes petits à toi, ma chère Den
Une autre pensée encore enrobée de chambre en ce jour d'hui reposé sur la page.. merci pour l'idée de la tourterelle chère Veronica : je ne savais pas pour cette cadence partagée.. beau souci protecteur d'oeufs !j'espère que leur bonbonnière sera solide de confiance et de brins pour accueillir les oisillons en leur abri délicatement construit..
RépondreSupprimerCe jour sera beau comme hier avec Camille, au jardin et en déjeuner, sous la pluie revigorante, celle-ci !
Je t'en brasse de fleurs choisies et variées.
Den