dimanche 18 août 2013

...* Comme la première étoile dans le ciel mauve.....



....."Et il y a les livres que l'on ne sait pas dire,
à peine montrer du doigt,
comme la première étoile dans le ciel mauve.
Celui-là est ainsi, réfractaire. Ses phrases vous retiennent.
Elles sont claires, d'une clarté  qui aveugle.
Elles vous arrêtent très vite, au bout d'une page ou deux. Elles sont comme un enfant qui s'agrippe à vous et ne vous lâchera pas tant que nous n'aurez pas satisfait sa demande.
On les souligne avec de l'encre. On relit, on s'entête.
On passe des heures avec une phrase,
dans la compagnie de l'auteur.
On voit cette femme, comme elle est, comme elle fait.
Avec elle on regarde le jour croître et céder à l'ombre.
Avec elle on écoute le silence qui est dans le silence".... (...)

Christian Bobin
La part manquante

***


13 commentaires:

  1. Moments si précieux que celle de la rencontre avec des mots qui vous emmènent au Paradis...:-)
    Bisous sur les ailes du vent d' un jour soleil

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ..... quand envolée "sur les ailes du vent", je m'escapade loin sur la page limpide comme l'eau descendue des montagnes,...à souligner tel un lavis d'encre sépia la phrase retenue..., je m'enivre avec le crissement de la plume... alors loin, loin...l'encre douce devient lumière silencieuse... et je m'abandonne.

      Merci gentille Mathilde...
      Je te souhaite une belle journée. Sereine.
      Den

      Supprimer
  2. Il faut que tu saches que j'étais prof de Lettres et que lorsque j'aime un auteur, je lis tout de lui, tout Zweig, tout Conrad, tout st-Ex, tout Proust, tout Morand, etc..................et tout BOBIN!
    Alors merci!!
    Et puis, cette photo, est-elle de toi? que sont ces fleurs? en tout cas, c 'est superbe; je suis heureuse d'avoir un jour rencontré ton blog: merci!
    (en fait, mon blog s'appelle textes et textiles, car ce sont deux mots de même étymologie, car l'un comme l'autre sont construits, un rapport qui ne cesse de m'éblouir!)
    bonne semaine!

    RépondreSupprimer
  3. .. Quand tu aimes, tu aimes.. je te comprends... ma chère Anne.. il m'a "em BOBIN é" cet auteur-là... je crois.. j'aime son écriture fluide.. simple.. "ce voyageur de la page blanche".. des phrases à lire et à relire, à se délecter par petites goulées, et y revenir, apprécier, découvrir encore..
    ... quant à la photo, c'est un cadeau envoyé de Bretagne... j'ai hésité.. mais après des recherches.. je crois bien qu'il s'agit de fleurs de santoline au feuillage gris odorant.. bien érigées et dont le coeur forme un dessin géométrique..
    Santoline petit cyprès.. Santoline-Aurône femelle-Santoline argentée...
    variétés diverses.. celle-ci vivace dont le feuillage persistant est habillé de gris et d'or... aromatique, andant'aile...
    .. bien Madame la prof de lettres ! ....je plaisante..
    moi aussi j'aime jouer avec les mots... rechercher.. encore et toujours... ton blog : "textes, et textiles"...illustre bien ce que tu en dis..
    ... L'étymologie du mot texte : tissu, trame
    l'étymologie du mot textile : qui est susceptible d'être mis en tissu. se rapporte au tissage..
    merci Anne, l'artis-Anne... la gardienne du temple !
    Amicalement à toi.
    Den

    RépondreSupprimer
  4. Je souris, l'extrait de la "Part manquante" que tu affiches parle de Bobin lui-même. Que de fois, on s'arrête sur une de ses phrases, on pose le livre et on déguste, on se laisse aller en profondeur...

    Santoline, quel joli nom, le nom d'une étoile ou d'une fille.
    Bisous Den !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. .... On se laisse aller, loin très loin, quand les maux ne peuvent guincher au bord des lèvres et se carapatent jusqu'au fond de l'âme en essenCiel... quand la rêverie s'installe jusque dans la phrase ... il regarde, on attend, on l'attend à la croisée de ses mots... ses mots ont la force de la simplicité révélée dans un ailleurs livresque, "ses boîtes à musique remplies d'encre".... il dit....
      Sainte Ô Line en forme d'étoile d'une elle..
      Je t'embrasse, Fifi..
      Den


      ***

      Supprimer
  5. C'est dans le silence que je viens à pas doux ma chère Den pour te dire combien j'aime également les mots, les textes de Bobin, tout est harmonieux et ta photo me plaît beaucoup. On dirait que chaque fleur a été crée au crochet. C'est merveilleux.
    Bel après-midi, Den, sous le ciel bleu.
    Je t'embrasse

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ..Je te retrouve ma chère Denise dans le silence de cette soirée entre chien et loup.. sur la pointe des pieds, pour ne pas te déranger.. tu aimes toi aussi Christian Bobin.. magnifiques mots, n'est-ce pas ? "il écrit une langue orale, musicale, qui vient d'abord dans sa bouche, avant de se réfugier dans sa patrie, la feuille blanche"... (...) ( dixit Esprits Nomades) (Notre Part Manquante)...
      tandis que la photo de la santoline dessinée sous la bannière mer veilleuse au coeur serré en fleur crochetée andant'aile et toilée se pose sur la page du livre..
      je t'en brasse fleurie d'or sous la lampe tempête.
      Den

      Supprimer
  6. Pour moi il y a deux livres que je lâche jamis :Voyage au bout de la nuit de Céline et les nouvelles de Maupassant, mes maîtres en écriture...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ...Bonjour Jeanmi.. merci d'être venu vous promener dans les allées de mes mots, et me dire vos maîtres en écriture...
      Céline, Maupassant, j'ai lu, un peu, mais il y a longtemps..
      ... Céline, je relirai peut-être.. je crois me souvenir qu'il renonce à l'idéalisme.. que du mensonge pense t-il !.. une oeuvre presque tout à fait désespérée..
      pourtant c'est un roman initiatique..
      "Moi, j'avais jamais rien dit. Rien. C'est Arthur Ganate qui m'a fait parler".
      On lui reproche la passivité de son personnage !
      Un prix avec ce roman, en 1932. Le Renaudot. Le Goncourt raté de deux voix je crois.
      Une grande oeuvre où je vais me replonger jusqu'aux bouts de ses mots et de ses penées... et en faire, au jour d'hui, mon idée plus précise..

      En ce qui concerne Guy de Maupassant et ses Nouvelles, qui sont appelées parfois "Contes"... il a l'Art du récit court..
      et il écrit dans la préface du roman de Pierre et Jean "Le réaliste s'il est artiste, cherchera non pas à nous montrer la photographie banale de la vie, mais à nous en donner la vision plus saisissante et plus probante que la réalité même (...).
      L'art consiste à mettre en pleine lumière, par la seule adresse de la composition, les événements essentiels et à donner à tous les autres le relief qui leur convient selon leur importance, pour produire la sensation profonde de la vérité spéciale qu'on veut montrer"...

      Cordialement à vous.
      Den

      Supprimer
    2. ...jusqu'aux bouts de ses mots et de ses pensées.....
      excuses.
      Den

      Supprimer
  7. Bonjour ma chère Den, Anne, ne vois-tu rien venir ? sourire

    Toutes ces métaphores de notre Bobin qui nous rassemblent ici, chez toi, dans ce lieu de beau et de paix, d'enfance et de vrai, de tendresse et de profondeur ... Comme un livre qu'on aime et où l'on revient ... Chercher le mot, le sens, pour qu'infuse longtemps tout ce qui nous anime, tout ce qui nous ressemble ...

    Je t'embrasse en ce nouveau matin de vie qui nous est donné ...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ... C'est beau ce que tu écris Veronica... merci...
      Christian Bobin le tendre aimant nous relie les unes, les uns, aux autres par la paix profonde accrochée ici dans l'émotion.. en ce lieu paisible, tendre et infini tu dis... rechercher le début des choses, le sens, par l'étymologie, qui est un mot composé signifiant... le "vrai sens" "le discours, la raison"... un état le plus ancien possible des mots...
      les mots de Bobin s'envolent avec ses métaphores, le plus souvent reliées au spirituel, à la religion "la Bible grand ouverte d'un pré".. Il personnifie la nature "l'odeur de la jacinthe - si forte qu'elle m'arrache au sortilège de ma lecture pour me faire admirer la grâce de son agonie"
      "Les mots s'entrechoquent comme des verres de cristal remplis d'une lumière printanière".. tous à boire dans l'haut, et à trinquer d'eau ses mots...et par ces temps de canicule !

      .. après "ce nouveau matin de vie", la nuit s'en est suivie, impénétrable, comme l'haut-delà donne envie...

      Je t'en brasse de silence.
      Den

      Supprimer

Par Den :
Ecrire un commentaire :
Liens vers ce message :
Créer un lien :