"Je ne sais rien de votre vie, des gens qui vous accompagnent, des mots qui vous protègent,
des arbres ou des maisons ou de la couleur bleue que vous voyez par vos fenêtres.
Je n'imagine rien. Je n'ai rien à vous dire que vous ne sachiez déjà.
Si je vous écris c'est pour ne pas cesser d'écrire, jamais, et c'est pur chant, pure célébration du chant,
de cette vibration de l'air contre le tympan du coeur.
Si je vous écris, c'est à partir de cette solitude, de ce silence qui mesure notre égalité, notre distance aussi bien. Cette donnée incontournable de la solitude.
La mienne. La vôtre. Solitude toujours plus grande, illimitée".
Christian Bobin
Souveraineté du vide
Lettres d'or
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"Je n'ai rien à vous dire que vous ne sachiez déjà": c'est peut être cela le génie de Bobin, nous révéler ce que nous avons de beau tout au fond de nous.
RépondreSupprimerBelle journée, Den !
J'aime le bleu et le cadrage de ton image !
... "ce silence qui mesure notre égalité".. "notre distance aussi bien".. et nous reconnaître sans avoir trop à parler...
RépondreSupprimermerci Fifi.. et bonne journée à toi entourée de bleu..
Den
Père veille eux Bobin ...
RépondreSupprimerJe sais votre ciel bleu et la couleur douce de votre solitude, rose, je sais vos rayons de sommeil et l'étendue de vos éveils, vert, j'aime le fruit de nos silences et le retour de nos espérances ...
et cette maison bretonne que je devine !!! ah ...................
..."le ciel pâle, vidé de son bleu. L'orage rassemble une à une les lumières qui sont dans le jour, les parfums qui sont sous la terre. D'un seul coup, il jette tout cela dans le sang, en grondant un peu, comme un qui taperait du point sur la table, pour bien se faire entendre.
RépondreSupprimerOn est dans la douceur d'une maison. La pluie amène une deuxième maison dans laquelle on entre, plus claire que la première, plus sûre aussi, celle de l'enfance. On regarde la pluie sur l'enfance. On regarde ce mélange des saisons : un peu d'automne sur l'été, comme une tache sur une pomme"
Christian Bobin
Souveraineté du vide
Lettres d'Or
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Une pensée personnelle de la Bretagne...
Den