"Qu'est-ce qu'il faut au poète ? Est-ce une nature brute ou cultivée, paisible ou troublée ? Préfèrera-t-il la beauté d'un jour pur et serein à l'honneur d'une nuit obscure, où le sifflement interrompu des vents se mêle par intervalles au murmure sourd et continu d'un tonnerre éloigné, et où il voit l'éclair allumer le ciel sur sa tête ? Préfèrera-t-il le spectacle d'une mer tranquille à celui des flots agités ? Le muet et froid aspect d'un palais, à la promenade parmi les ruines ? Un édifice construit, un espace planté de la main des hommes, au touffu d'une antique forêt, au creux ignoré d'une roche déserte ? des nappes d'eau, des bassins, des cascades, à la vue d'une cataracte qui se brise en tombant à travers des rochers, et dont le bruit se fait entendre au loin du berger qui a conduit son troupeau dans la montagne, et qui l'écoute avec effroi ? La poésie veut quelque chose d'énorme, de barbare et de sauvage".
De la poésie dramatique
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Merci Den pour ce texte essentiel et me faire relire Diderot, chic !
RépondreSupprimerMerci pour le poète, le poète veut la Nature, généreuse et complexe, riche et imprévisible, nouvelle et retournée ...
Il faut au poète une terre à créer, un petit bout de ciel, de l'eau pour se noyer ... Une beauté sauvage, un morceau de trottoir et la fleur des gueux ...
Merci Den pour le champ de t'aime haut déposé au jardin, je viens de lire et j'apprécie encore et encore ...
à te lire, un plaisir !