vendredi 4 janvier 2013

*Lumière..


André Turco


***

J'ai récupéré le soleil et son rayonnement automnal, quand il ne parvient pas à se hisser au-delà d'un certain point, au-dessus de la colline... déplie sa lumière veloutée, trait après trait, comme une poussière poudrée se colle à la vitre.

Les hautes frondaisons pleines de couleurs dorées ocres et presque orangées, invitent à la marche tranquille, sur les feuilles tombées au sol, devenues craquantes sous le soleil, font oublier les soucis quotidiens.

Il flotte dans l'air de ce 26 d'octobre, de l'an 2011, une expression de quiétude inhabituelle, entrecoupée au loin d'aboiements étouffés.

J'ai traîné ce soir et retardé le retour à la maison jusqu'à entrevoir dans le ciel des tons voilés d'or devenir presque ocres;

Je savoure pleinement avec gourmandise ces silences de la nature, comme une odeur connue dans l'autrefois, rassurante, familière, de terre mouillée.

Je m'autorise encore un instant de repos, d'accalmie.

Le temps file si vite.

Et demain ce sera comme un jour qui s'invite à nouveau sous la lumière diffuse de l'abat-jour, ce seront aussi les bâtons d'encens à l'odeur sensuelle d'orange confite ou de chocolat coulant, les tartes aux pommes faites maison, badigeonnées de confiture d'agrumes et cannelle, embaumeront la cuisine.

Ce seront aussi des matins tardifs sous la couette, sans le réveil qui dérange, la couverture duveteuse sur les jambes, pour ne pas déranger le chat ronronnant, et regarder l'écran qui hypnotise, et écrire, toujours écrire... se raconter...
le mois qui entre dans la saison froide à préparer bientôt les festivités de fin d'année,  rassemblera autour de la famille, à épier par la fenêtre pleine de buée les feuilles roussies et ratatinées, le mois des transformations, de la sérénité qui  se glisse dans la maison, comme l'escargot entre dans la coquille, à l'abri des regards.

Des envies de retour vers soi. Ce que l'on est vraiment.

Den                                      

le 26 octobre 2011


***






12 commentaires:

  1. Oh comme elle est belle cette nouvelle écorce de ton arbre, sur laquelle tu écris ...

    Je vais te lire maintenant

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  2. C'est beau, ta promenade ancienne a des accents d'or et d'éternel ... Il y a les sons, les parfums et les couleurs qui se répondent comme de longs échos ...


    PS : Oh Den, pourrais-je te suggérer de laisser l'enregistrement des commentaires sur la page même car en ouvrant une fenêtre hors la page, je dois refermer à chaque fois pour relire ton billet car je ne me souviens plus de tous t'aime haut, je préfère nettement :) quand on peut répondre sous le billet, mais ce n'est qu'une suggestion bien entendu ...

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    1. C'était avant l' hiver et qui sera demain... C'est la saison éternellement recommencée, aux accents d'hier et d'après, des tons mordorés se promènent et respirent les parfums longs qui se répandent dans leurs couleurs et leurs vibrations..
      bisous de la saison passée.

      PS : Chère Veronica j'espère avoir répondu à ta demande justifiée en modifiant les paramètres de mes commentaires "en imbriqué" et non "page pleine".. c'est ce que tu suggérais ?

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  3. Quelle belle image que celle de l'escargot qui entre dans sa coquille pour être ce qu'il est vraiment ... On ne voit bien que de l'intérieur ...

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    1. Etre ce que l'on est vraiment... de l'intérieur !
      L'être et non le paraître.
      Bisous, bisous.

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  4. Pour vivre heureux, vivons cachés :)

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    1. A chaque un, sa cache êtes ! et vit heureux !
      de l'intérieur de ma coquille d'escargot.
      bisous du petit gris...


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  5. L'automne aime tant stopper nos élans, cligner d'un oeil doré pour nous inviter à la pause.
    Comme j'aime votre soleil qui se déplie... Le feu d'octobre sait s'offrir coquettement, clignant paresseusement de l'oeil jusqu'à se dévoiler ou disparaître.
    Se laisser prendre par ces heures discrétement offertes est acte d'amour
    aussi sensuel que bienheureux.
    Vos mots répondent si bien à ces sentiments comblés que je retrouve peu à peu.
    Être de retour chez soi,
    en soi,
    rejoindre ce meilleur qui n'a cessé d'attendre,
    vivre chaque saison comme vous-même avez reçu ce jour béni de bel ordinaire,
    est devenu la partition de mes heures.
    Ah... Point de chat ici, juste un petit poilu tout aussi ravi de rêvasser sous la couette,
    mais un même cadran ou presque.
    C'est bon et vivifiant de lire des mots voisins,
    des mots familiers,
    des mots éclairés d'une même douceur,
    si exactement et délicatement enrubannés.
    je vous remercie de tout coeur pour ce partage.
    Je vous espère ce jour et ceux de cet an neuf,
    aussi généreux et inspirants que celui déposé ici.
    Tout cordialement,
    Lydaine.

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    1. Il effleure d'un souffle tiède flamboyant au printemps de l'hiver, et entre en dormance. Le jour long est passé, et l'arbre retient en lui la naissance de son bouton. Il délaisse la feuille la plus fragile, récupère la nourriture nécessaire, l'engrange, la contrôle, l'utilisera à la saison du renouveau.
      Porteur de chlorophylle, il se teinte à présent d'autres pigments, et devient ocre, mordoré, orangé, rouge.

      L'automne.

      Il tempère nos élans fougueux de l'été par un assoupissement mérité, et le soleil se déplie au-dessus de nos têtes, cligne d'un oeil ou des deux, ne se couche pas, mais disparaît derrière l'horizon après avoir caressé la lueur crépusculaire. Comme une mère veille.

      Et au-retour chez soi, rejoint par le plus, le mieux, il éclaire nos mots du coeur proches, de la même famille... sous la lampe tempête, et le chat ronronne au chaud, comme il aime, sous le feu d'octobre. Repos !

      Cordialement à vous.
      Den

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  6. Chère Veronica,
    J'aime lire la peau des arbres, et écrire sur elle des mots qui grincent sous la plume, ou glissent allègrement, comme les rides d'un visage dévoilent l'inattendu ou l'ignorance.
    Qu'elle soit de bris, moussue, striée, creusée, crevassée, fissurée, cannelée, rugueuse, bourrelée, elle raconte l'écorce, l'histoire de sa vie !

    Bisous renouvelés déposés sur la page.

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  7. Être à l' écoute de la musique de vos mots à toutes trois est pour moi un plaisir bien réel...quelle belle orchestration..!!.
    Au moment de l' écriture je me sens simplement un peu l' âme d' un petit triangle idiophone...je me sens nourrie de l' écoute..:-))
    Merci...avec vous trois , le mot partage n' est pas vain...
    De tout coeur plein de bisous Den

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  8. Merci Chère Mathilde... pour la belle orchestration. et j'aime moi aussi la musique de tes mots, et tes images... bisous du soir partagés.
    Den

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Par Den :
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