de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *Le passant du temps....

dimanche 17 août 2014

*Le passant du temps....

"Au mot présent, il faut préférer le mot plus sûr de passant.
Le présent est le passant du temps.
(Et) il est possible que dans le passant du temps, le passé soit l'énergie. Comme le mot courant dit quelque chose de plus profond que toute l'eau du fleuve".

Pascal Quignard
Les Ombres Errantes

(Réf. Sur les épaules de Darwin - émission de France Inter - de Jean-Claude Ameisen)
du 17 Août 2014

Le passant du temps

*****

6 commentaires:

ANNE19 août 2014 à 22:23
Je passe tard. désolée! de gros nuages noirs sur mon horizon familial proche, le coeur serré, voir ta photo fleurie, ces mots, et je reprends pied.......ne m'en veux pas de mes silences; je suis fidèle mais la vie ne nous laisse pas toujours les possibilités désirées............
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Den20 août 2014 à 08:12
Toute excusée ma chèr'Anne, en espérant que ton passant du temps saura d'un geste affectueux et silencieux mettre bas à tes soucis familiaux.... je sais ta fidélité, ta force, et comprends que nos heures - aux unes et aux autres - ne sont pas toujours élastiquées, autant qu'on le voudrait.. !!! bonne journée à toi. Bisous. Den
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Unknown23 août 2014 à 07:09
Alors ce matin , je suis le passant qui passe pour te souhaiter un joli week-end ..:-)
Bisous Den
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Den23 août 2014 à 11:59
..Une bonne idée, ma chère Mathilde... à mon tour de te souhaiter un doux week-end, comme tu aimeras !
Amitiés.
Den
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Denise23 août 2014 à 13:55
Tout comme ces jolis oeillets roses qui passent le temps de nous offrir leur beauté, je passe te souhaiter un très doux week-end, tout en profitant du temps présent!
Merci de nous offrir ces jolis mots.
Je t'embrasse chère Den.
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard