L'autre fois (l'automne) je notais : ce matin, je contemple mon chêne, cette torche du temps pur qui se dresse à deux ou trois cents mètres devant la fenêtre du bureau, de ma maison des champs, la vision est d'autant plus nette que l'herbe à son pied est rase, ultime fenaison faite, et le soleil dissipe lentement la couverture de nuages légers.
A mon lever, la brume de chaleur, (un si doux septembre) le dissimulait tout à fait. Tandis que l'arbre émergeait - le détail de sa ramure devenant de plus en plus net, la haie d'arbres du fond perdant son indistinction ombreuse -, j'observais, de l'autre côté du carreau, deux merles cherchant leur nourriture, et je me suis sentie émerveillée, par la beauté du chêne, du champ, des oiseaux noirs, par le silence ouaté et la solitude (...)
A mon lever, la brume de chaleur, (un si doux septembre) le dissimulait tout à fait. Tandis que l'arbre émergeait - le détail de sa ramure devenant de plus en plus net, la haie d'arbres du fond perdant son indistinction ombreuse -, j'observais, de l'autre côté du carreau, deux merles cherchant leur nourriture, et je me suis sentie émerveillée, par la beauté du chêne, du champ, des oiseaux noirs, par le silence ouaté et la solitude (...)
(...) s'émerveiller réclame non seulement de vivre dans l'instant présent mais aussi dans la lenteur (....)
(...) Il faut se battre contre un nihilisme ambiant qui n'est pas la seule position possible (...). Il faut vivre ici et maintenant car nos vies sont précaires et précieuses (...)
(...) Parfois le silence règne, nous sommes paisibles et concentrés, la lumière est belle et notre regard vigilant : alors l'émerveillement nous saisit. D'où vient ce sentiment fugitif ? il ne résulte pas forcément de la nature grandiose de la situation ou du spectable. Souvent c'est un état intérieur favorable qui nous permet de percevoir une dimension secrète et poétique du monde. Soudain on vit pleinement, ici et maintenant dans le pur présent. Cette disposition intime est une conséquence du désir de vivre et de la faculté de joie.
(...) Elles sont deux, petites, concentrées, curieuses et prêtes à l'émerveillement. A côté d'elles, trois marches s'enfoncent dans la terre : vers le monde d'Alice ?
Photo sans ciel. Au-dessus des fillettes le feuillage du frêne frangé de soleil crée un effet d'intimité : elles sont dans un décor qui ressemble à un dedans.
A quoi jouent-elles ? elles s'affairent près d'un seau, je crois. Miracle de cette extrême attention enfantine qui, défamiliarisant le réel, abolit le temps et rend sensible le merveilleux au coeur du monde ordinaire (...)
S'émerveiller
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Merveilleux billet qui nous ramène à l' essentiel :-)
RépondreSupprimerLe jour de l' an plein de givre fut un beau cadeau qui respirait le silence d' un martin neuf...Bonheur..:-)
Bonne année pour toi et tout ceux que tu aimes
Je t' embrasse
Merci Mathilde.... oui l'essence-ciel est là, blotti dans notre regard qui contemple chaque chose cueillie et offerte, qui abolit le temps en le rendant "sensible"...
RépondreSupprimerUne très belle année chère Âmie, pour toi et ceux qui te sont chers... heureuse de t'avoir croisée dans les allées de Veronica, qui nous revient, parfois, mais pas suffisamment ...
Je t'en brasse de tes matins givrés...
Den
Bonjour Den! Un gros merci pour ce beau billet, un rien m'émerveille, j'ai toujours mon coeur d'enfant et cela c'est tellement important! Une très belle et bonne année dans la joie, la douceur, la tendresse, la santé et tout plein d'émerveillements! Bisou!
RépondreSupprimerQuel sublime texte, ma chère Den ! Ta description de l'atmosphère dans l'espace qui t'entoure, du chêne avec sa belle silhouette, planté au milieu de cette enceinte de verdure, donne une poésie à tout ce qui bouge autour, oiseaux, branchages, enfants. Oui on peut être heureux par la contemplation de cette belle nature et de sa magie. Prendre le présent comme il vient, c'est comme ouvrir son coeur à l’ébahissement et au rêve. Merci de ce plaisir de te lire. Bisous Den
RépondreSupprimerMerci bizak, Maria-Lina, Denise, Célestine, Marine....
Supprimer...Poser un regard poétique sur les plus petites choses, et s'émerveiller devant le monde simple et ordinaire, comme quand la goutte d'eau ruisselle sur ma vitre, que le sOleil éclate au bout du ciel, quand les nuages jouent et s'étirent jusqu'à l'horizon, dessinant des formes que j'imagine, quand la brume flotte derrière le paysage, puis disparaît..... j'aime.... j'aime.....
Autant de cadeaux cueillis, offerts.. contemplés.
Merci les Âmi(e)s...
Je vous embrasse.
Den
Bonsoir chère Den, ton billet est magnifique et oui, je m'émerveille pour les petites choses de la vie, de la nature et pour une si jolie pâquerette parmi d'autres ou un brin d'herbe avec un papillon.
RépondreSupprimerMerci pour ce magnifique billet.
Que ta soirée soit douce.
Bisous.
J'aime la lumière qui se dégage de tes photos.
RépondreSupprimerElle sont comme une réplique de la lumière que tu dégages, toi, à travers tes mots toujours superbes.
Merci Den pour cet ilot poétique au milieu de la blogo.
BIzak, toi et quelques autres, vous enchantez mon quotidien.
¸¸.•*¨*• ☆
Merci, merci !
RépondreSupprimer(peut ton partager ? TOUT !! :-) )
Bienvenu ici Binh An dans les allées de mes mots et mes images...
Supprimerpour vous répondre.... tout partager ? peut-être pas tout.... il est bon de garder quelques petites parcelles de soie pour soi, non !!
merci en retour vers vous.
Douce journée...
et ici en coeur', permettez que je vous souhaite une belle année 2017, comme vous aimerez.
Den
Ce texte est splendide, et on adhère à ce besoin de s'émerveiller malgré tout, malgré les chagrins, les angoisses, l'ambiance qui règne un peu partout mais juste se poser dans un petit coin du jardin , sous un arbre, près de l'érable et derrière la glycine et tout nous parait soudain si beau, le frttt d'un oiseau, le parfum d'une rose, la voix d'en enfant, les ombres légères et les tâches de lumières, écoutons le temps qui passe, dégustons le !
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