samedi 31 mars 2018
mercredi 28 mars 2018
mardi 27 mars 2018
lundi 26 mars 2018
*Eclats de passé.

Le soleil se lève sur les tours du temple Angkor Wat - Cambodge, 2009 © Getty / Lucas Schifres
Eclats de passé : A la découverte de l’empire Khmer
Quand je retrouve enfin l’air libre, devant les larges fossés de nénuphars, à l’entrée du pont cyclopéen, le ciel déblayé a repris une limpidité de cristal, et c’est l’instant où commencent à palpiter les étoiles. Au bout de la clairière, réapparue, les Tours du Temple d’Angkor-Vat se dressent très haut ; elles ne sont plus, comme à Midi, pâlies par un excès de Soleil, presque nébuleuses ; d’une netteté violente, à présent, elles découpent à l’emporte-pièce, sur fond d’or vert, leurs silhouettes de tiares à plusieurs rangs de fleurons, et une grande étoile, l’une des premières allumées, scintille au-dessus, magnifiquement… Alors revient chanter en moi la phrase enfantine de jadis : « Au fond des forêts du Siam, j’ai vu l’étoile du soir se lever sur les grandes Ruines d’Angkor. »
Pierre Loti. Un Pèlerin d’Angkor.
(conf. réf. France Inter - Sur les épaules de Darwin -)
Jean-Claude Ameisen
émission du 24 février 2018
*****
*****
*Les horloges
Horloges au British Railways Horology Department © Getty / Price/Fox Photos/Getty Images
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure »
Apollinaire. Le Pont Mirabeau.
« Il arrivait parfois, rarement, que toutes les horloges de l'atelier paraissent battre la mesure à l'unisson. Mais à peine une seconde plus tard, chacune repartait sur son propre rythme, et il ne restait plus […] qu'à retenir ses larmes à l'idée de devoir rester assis, immobile et en silence, à guetter la prochaine harmonie. »
Paul Harding. Les Foudroyés.
« Toutes les horloges s'étaient arrêtées dans la pièce, les tambours et les pendulettes sur le manteau de cheminée, le banjo, le miroir et le régulateur viennois accrochés au mur, la cloche Chelsea sur le secrétaire, l'horloge en doucine sur la table de chevet, et l'horloge de grand-père Stevenson, de 2 mètres de haut, fabriquée à Nottingham en 1801, coffrée en noyer, avec sa lucarne indiquant les phases de la lune sur le cadran et ses 2 rouges-gorges qui tressaient des guirlandes de fleurs autour des chiffres romains. Quand il se représenta l'intérieur de cette horloge, sombre, sec, creux, et l'immobile pendille suspendu sur toute sa hauteur, il sentit l'intérieur de sa propre poitrine et fut pris de panique à l'idée que là-dedans aussi, tout s’était arrêté. Quand ils étaient petits, ses petits-enfants lui avaient tous demandé s'ils pouvaient se cacher à l’intérieur de l'horloge. A présent, il aurait voulu les rassembler tous, ouvrir sa poitrine et les mettre à l'abri derrière ses côtes, auprès des faibles battements de son cœur. »
Paul Harding. Les Foudroyés.
*****
(cf : sur les épaules de Darwin - France inter )
Jean-Claude Ameisen
émission du 14 octobre 2017
les horloges circadiennes
***
***
dimanche 25 mars 2018
*On dirait......
On dirait que chez nous, en Provence, le bon Dieu du ciel soit descendu jusqu'ici, se soit penché au dessus de l'horizon -mon abri- grand ouvert, caressant le silence de sa main qui réchauffe la lumière pour qu'elle brille et enlumine, plus qu'ailleurs les collines qui chantent les grands sOleils, je veux dire les tournesols, comme ceux peints par Van Gogh, que le vent du hasard lorsqu'il souffle et patine la belle ombre, ne procure aucun méfait, et que l'eau goûtue lorsqu'elle ruisselle ou tombe en épaisses perles au coeur des paysages ne provoque aucun dégât ni déluge.
On dirait qu'il a souhaité épargner plus qu'ailleurs, protéger le pays de nos chers poètes, Pagnol ou Giono, et tant d'autres nourris par dame Nature, pour qu'à travers les temps se perpétuent leurs mots, leurs paroles, leur façon bien provençale d'être. Comme si au-delà des mers et des régions, il eut fallu que la Provence soit celle qui attirerait le plus de touristes heureux de profiter de cette douceur éclairante, d'être, si lumineuse.
On dirait...
Et si en ce début de brin d'an, la canicule tarde à étaler sa main trop chaude sur mes nuits et mes jours, j'aime mon pays, ma région et sa palette teintée, la terre fragmentée de mes ancêtres paternels qui désormais reposent, tous, sous la protection majestueuse de la montagne du grand Cezanne, qui a eu tant de mal de son vivant à exister, avant d'être, et celui qui demeure pourtant et à présent, le peintre heureux de la Sainte Victoire, qu'il a si bien croquée, avec chacune de ses couleurs.
Mon papa Justin disait, et je m'en souviens, comme si c'était hier, en parlant de la belle, que l'on pouvait apercevoir et admirer, d'Aix, et de pleins de villages avoisinants, "tiens aujourd'hui elle est rose....elle est grise..... elle est bleutée.... elle a le chapeau".... ce qui signifiait encore autre chose dans cette lecture, que seuls connaissaient les paysans desquels je suis issue, dans cette tranche de terre, une lecture que je n'ai pas eu le temps de décrypter ou lire, le coeur accroché... tant mes immenses yeux d'enfant étaient assoiffés par cette conscience, cette imagination qui ne m'ont jamais abandonnée .... mes yeux voulant posséder déjà cette culture, à cette époque bénie de la Fromentane ou du Château de la Petite Mignarde, mais trop gamine, puisque c'était avant d'entrer au Cours Préparatoire, pour découvrir l'écorce fine des chemins qui agrandirait mon regard, déjà haut et loin.
samedi 24 mars 2018
Claudio Capéo - Un homme debout (clip officiel)
Un heureux week-end je vous souhaite.
Je vous embrasse.
Den
*****
Le timbre chaud
de sa voix éraillée
rayonnante
répare
sa musique entraînante
transperce empare
il crie toutes ses douleurs
ses bonheurs
sa joie s'entend se donne
résonne
Il a dérouillé
mais
a rencontré sa route son pays
des deux mains
son chemin
l' accordéon sur l'épaule
bien calé
fait pouffer les étoiles larmoyer....
Den
***
Le timbre chaud
de sa voix éraillée
rayonnante
répare
sa musique entraînante
transperce empare
il crie toutes ses douleurs
ses bonheurs
sa joie s'entend se donne
résonne
Il a dérouillé
mais
a rencontré sa route son pays
des deux mains
son chemin
l' accordéon sur l'épaule
bien calé
fait pouffer les étoiles larmoyer....
Den
***
jeudi 22 mars 2018
Standards I (Keith Jarret, Gary Peacock, Jack Dejohnette)
J'ai goûté comme Isabelle Carré
dans le creux de la nuit
infinie
qui monte qui descend
infinie
qui monte qui descend
posée sur le fil musical
en-cheveux-très
les notes
les unes aux autres en lignée
en volée
en nuée
les notes
les unes aux autres en lignée
en volée
en nuée
chanter la vie fardée
le temps
l'arôme le vent
brigand comme l'air les geais.
le temps
l'arôme le vent
brigand comme l'air les geais.
Le corps chevillé
en faon d'hêtre
j'étais dans le mère-veille-eux soufflé
en faon d'hêtre
j'étais dans le mère-veille-eux soufflé
le chemin qui frémit l'embrumée
balayant une armée d'hymne-âge
de coeur et d'âme toute frissonnante
à l'abri de chaque son enroulé....
entre deux brins d'aire
d'air
d'air
deux tranches d'instants
deux grains de vers
de fantaisie
de fantaisie
cherchant à me chaper de l'entrave froissée
par les mots le sang la salitude,
abandonnée
quasi noyée.
abandonnée
quasi noyée.
J'ai lassé là mon écriture automatique sur l'étoile
m'égayant comme la goutte se pense
se lace
m'égayant comme la goutte se pense
se lace
à tendre mon inouï délicat qui guette la surprise
l'écoute
l'écoute
sur les ailes de la portée
sur la corde raide qui mêle-le dit
l'haut sur les rails désordonnés du sentier démonté
qui se perd, célébrant un voyage de plus,
ventilée au paysage loin sans tain .
M'happe-eau câline l'écrin doux
dans le silence qui Râ-conte
l'aronde-heure foulée
qu'élit chaque splendeur en secret
entre les nuages, l'ondée !
entre les nuages, l'ondée !
Den
****
****
*Le piano

"Mon coeur est comme un piano précieux fermé à double tour, dont on aurait perdu la clé.
- Je n'ai pas dormi de la nuit. Il n'y a rien d'effrayant dans ma vie, rien qui puisse me faire peur,
seule cette clé perdue me torture".
Anton Tchekhov
Il est verni, d'un bois brun chaud, presque roux, c'est un piano droit, acheté à crédit.
Sous la tablette repliable où l'on dépose les partitions, on peut lire H. STEINBACH en lettres dorées, à l'anglaise, et dessous, en lettres droites, BERLIN. Une frise noire, gravée sur la partie haute, dessine des vagues, ou peut-être des guirlandes de feuilles. Les touches sont jaunies, elles résonnent beaucoup quand on les frappe, sans avoir recours à la pédale forte. La pédale douce non plus ne sert à rien, elle n'atténue rien. Mon frère aîné avait sans doute fini par les neutraliser, il rythmait toujours ses compositions en appuyant dessus de toutes ses forces, comme sur la pédale d'un grosse caisse.
Il pouvait jouer pendant des heures, improvisant comme Keith Jarrett. Ce pianiste nous obsédait. Nous l'écoutions, dans le noir, allongés sur la moquette grise du salon. Le concert à Cologne passait en boucle sur la platine, puis mon frère ouvrait son piano, je me glissais dans sa chambre, m'asseyais dans un coin et l'écoutais taper sur les touches, enfonçant la pédale pour faire vibrer la mélodie, et reproduire, avec la même énergie, la musique que nous venions d'entendre. Il commençait toujours en imitant le 33-tours, puis partait ailleurs, c'était parfois triste, souvent plein de colère. Il continuait longtemps, et je finissais par sortir sur la pointe des pieds, le laissant seul avec sa musique. Il ne s'apercevait pas de mon départ, de toute façon il semblait à peine remarquer ma présence. Je savais qu'il ne jouait pas pour moi, il ne jouait pour personne, juste pour lui-même sur son piano transformé en punching-ball.
Je l'admirais. J'aurais aimé posséder ce refuge, pouvoir confier mes émotions à un piano, comme lui, comme Keith Jarrett.
Presque vingt ans plus tard, j'irai voir Jarrett en concert, accompagné de Gary Peacock et Jack DeJohnette, et je découvrirai en images comment se produisaient ces sons.
Après avoir ajusté plusieurs fois son tabouret, s'être essuyé les mains à une serviette blanche, il s'assoit, attend qu'un silence absolu se fasse, et commence à jouer, dos au public. Très vite entraîné par sa propre musique, il se lève et joue debout. Les hanches collées au piano, il crie son plaisir, exactement comme dans le disque du Concert à Cologne, on dirait qu'il lui fait l'amour. Il est concentré, entièrement rassemblé à l'intérieur de lui-même, résolument tourné vers le fond du plateau. Cherche-t-il à se dérober aux yeux du public, avec une pudeur maladive, plutôt paradoxale pour un homme qui exerce son métier sur scène, ou nous présente-t-il son dos pour ne pas nous voir, nous ? Ne veut-il pas prendre le risque d'être dérangé par notre présence ? Pourtant, comme Glenn Gould, avec ses gémissements, et tous les souffles qui se mêlent inextricablement à la musique, il nous libre son plaisir, la part la plus intime de lui-même.
Il écoute résonner les dernières notes, longtemps, puis, lorsque tout est fini, qu'il est sûr d'avoir laissé la musique se fondre jusqu'au bout, qu'aucune réverbération n'a été perdue, dans la seconde suivante il s'échappe. Le concert est terminé, il se redresse et entérine la fin du spectacle en s'essuyant une dernière fois les mains sur sa serviette, il n'est pas encore sorti de scène qu'il nous a déjà quittés, il est ailleurs, ne reviendra plus, pas de bis, pas de prolongation intempestive, les saluts ne le concernent plus. Il nous laisse son absence, et le souvenir de sa jouissance.
Isabelle Carré
Les rêveurs
roman
Grasset
(p. 107 à 109)
*****
mercredi 21 mars 2018
L'IMPERATRICE - Erreur 404 - Live Session "Bruxelles Ma Belle" au musée ...
Douce journée à chacune chacun
d'entre vous.
Je vous embrasse.
Den
*****
mardi 20 mars 2018
...Printemps....
Éloge du rien de Christian Bobin - Christian Bobin
*****
Le brin d'an va repeindre le ciel
et respirer la terre
son grand coeur qui pantelle
embellira son corps barbouillé d'hiver
le mât-teint
palpitant
en poignée de pastels
en paquet
en bouton de dentelles
en paquet
en bouton de dentelles
Den
*****
*****
lundi 5 mars 2018
"Assassine de la nuit" d'Arthur H, au piano et en acoustique
Quand la lune tarde à éteindre ses lustres
J'me gante du cil-anse dans la nuit dans le stupre
Dans ces creux crayonnés doux d'or d' arpent-heure
Quand le rêve là- haut s'éloigne et voit l'ailleurs
J'attends l'aube en gambade de corps parfumés
Bien au chaud j'me repose sans ornement secret
Dans le jardin mère-veille-yeux de l'E-Den
Et respire la féline noire et pure de l'ébène
Et respire la féline noire et pure de l'ébène
au bois de coeur
Où se mire le mur du ciel à la parfaite splendeur...
Où se mire le mur du ciel à la parfaite splendeur...
Den
****
dimanche 4 mars 2018
Julien Clerc - La Mère Évanouie [officiel]
Une pensée pour vous, toi....
En traits pleins
et pointillés sur la toile en ce moment
je ne vous oublie pas pour autant...
je m'occupe un peu de mon, mes petit(s) fils, en vacances scolaires....
Une douce semaine pour chacun, chacune d'entre vous...
et vous embrasse.
Je reviens bientôt.
Den
*****
Inscription à :
Articles (Atom)