de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: ...Printemps....

mardi 20 mars 2018

...Printemps....

Sans doute l 'avez-vous remarqué : notre attente - d'un amour, d'un printemps, d'un repos - est toujours comblée par surprise. Comme si ce que nous espérions était toujours inespéré. Comme si la vraie formule d'attendre était celle-ci : ne rien prévoir, sinon l'imprévisible. Ne rien attendre, sinon l'inattendu.

Éloge du rien de Christian Bobin - Christian Bobin

*****

Le brin d'an va repeindre le ciel

et respirer la terre

son grand coeur qui pantelle

embellira son corps barbouillé d'hiver

le mât-teint

palpitant

en poignée de pastels
en paquet
en bouton de dentelles

Den

*****

10 commentaires:

Célestine ☆20 mars 2018 à 16:22
La citation de Bobin fait écho à un billet sur l'inattendu, que je prends comme un clin d'oeil ;-)
Oui le printemps va renaître.
En attendant je reste au chaud à regarder les éléments se déchaîner.
Et ça c'est bon.
Je t'embrasse en coup de vent, ma douce d'âme
¸¸.•*¨*• ☆
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Dédé20 mars 2018 à 17:41
Coucou Den. Bobin te répond, ou c'est toi qui lui réponds. Et le printemps, entre vous deux, tisse les fils du renouveau. Bises alpines et bon printemps ma chère poétesse.
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Denise20 mars 2018 à 20:48
Bonsoir chère Den, j'aime ta photo, ces nouvelles petites feuilles vertes font chaud au coeur pour ce premier jour de printemps. Merci pour les mots de Bobin et les tiens.
Gros bisous ♥
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Marie21 mars 2018 à 08:37
Un bouquet de mots qui sent bon les brindilles reverdies du printemps
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Anne22 mars 2018 à 09:21
J'aime Bobin et ce livre que j'ai lu. J'apprécie cette phrase, mais ne la trouve pas au fond très juste; car ne plus rien attendre ou espérer, c'est triste. Donc, je nuancerai. J'aime attendre...et de toutes façons, je suis surprise!!! qui rime avec...
Bises
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard