de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *La feuille de laurier…..

dimanche 1 décembre 2019

*La feuille de laurier…..

Elle dessinait ton espace,
Et tu suivais son balancier.
Jour après jour elle te contait son Apollon et sa Daphnée qui le fuyait
Métamorphosée en laurier par son père Dieu fleuve Pénée
Et dès lors le Dieu des Arts fit de sa nymphe transformée
Son arbre consacré aux triomphes, aux poèmes en-chantés.

Laurier.

Mêlé à l'olivier
Entrelacés entre ciel et terre pour une couronne formée
Vous nous invitez à rechercher la spiritualité...

A présent il pleure sur tes mots hauts perchés, Âmi,
Sur ce petit bout de ciel
Toutes les larmes de la terre
Le silence vivant parfumé dans l'indicible du temps

Mais peut-être qu'un jour

Renaîtra une feuille sur la peau de l'arbre oublié
Qui jouera à niveau jusqu'aux pupitres du ciel
Et réveillera ta vie son lait,

Et toi le graveur d'étoiles

Dans l'or du courant crépusculaire
Dans le mât-teint qui s'égoutte
Tu assécheras tes yeux de pluie
Tes yeux de nuit chagrinés
Et le soleil levant
Avec bonheur découvrant
Le zéphir renaissant
Après la mort, le sommeil
Le réveil.

Merci cher Âmi poète attentif à chaque instant qui vit !

bisou de ma Provence inondée.

Den

*****

6 commentaires:

AlainX1 décembre 2019 à 19:52

Ces mots ce que tu écris sont forts.
Une alliance des arts et de la spiritualité.
La vraie nature peut-être.

Et cette pluie qui n'en finit pas
les ch'tis pensent au sud et compatissent…
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letienne2 décembre 2019 à 22:13
Toute cet eau, une calamité.
Courage, les jours meilleurs ne sont pas loin.
Ton texte est plein d'une fièvre de l'âme, mais ton espoir est le cataplasme de la guérison.
De tout cœur avec cette terre du sud que j'aime tant, et ses habitants désemparés.
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Marie6 décembre 2019 à 16:32
Revenue de mon escapade j'ai appris les désastres causés par les pluies...
Ton poème est un bel hommage même si il est triste à ta Provence inondée
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard