J'ai toujours été inquiet
A l'adolescence, les inquiétudes ponctuelles sont devenues une angoisse permanente, je n'osais plus sortir de chez moi, tout le monde me conseillait d'aller voir quelqu'un.
Je ne voulais pas, j'ai toujours eu la hantise qu'on regarde en moi.
Petit, je détestais passer des radios. Je ne voulais pas qu'on sache ce que j'avais à l'intérieur, dans ma tête, dans mon coeur, dans mon ventre....
Je sentais confusément que j'avais besoin d'aide, je n'arrivais pas à me décider, je n'osais pas, j'avais peur du diagnostic. N'allait-on pas m'apprendre que j'allais devenir fou ?
Un moment, j'ai eu l'idée de devenir psy moi-même. Comme ça, plus besoin d'aller chercher ailleurs, plus besoin de sortir de chez moi.
Surtout, je ne voulais pas que quelqu'un voie clair dans mon JE.
Je n'aime pas qu'un étranger mette son nez dans mes affaires.
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Cours particulier de bonheur
Avant, on prenait des cours de piano, des cours de tennis, des cours de maintien, des cours de danses, des cours de chant...
Maintenant on ne s'éparpille plus, on prend des cours de bonheur.
Ma professeure de bonheur est belle, comme une fée, elle connaît tout sur le bonheur, tous les secrets.
Tous les rituels de la science du bonheur.
La pemière phrase qu'elle m'ait dite, lors de la première leçon, je m'en souviens encore, c'était :
"Rentrez en vous-même." Je suis rentré en moi-même. Il faisait noir, j'ai eu peur, je suis vite ressorti.
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Comment choisir son psy
Prenez-le dans les tons gris, les couleurs vives ça fatigue, on s'en lasse vite, le gris ça va avec tout.
Prenez le plutôt beau à regarder, parce que vous allez le voir souvent.
Ses yeux doivent être brillants et vifs, s'ils sont ternes et vitreux, abstenez-vous, il n'est pas frais.
Ne le prenez pas trop vieux, il ne s'agit pas qu'il meure avant vous.
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textes de Jean-Louis Fournier
Bonheur à gogos !
chez Payot
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Bonne fin de soirée à toutes et tous !
Je vous embrasse.
Den
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Bonne fin de soirée à toutes et tous !
Je vous embrasse.
Den
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J'adore son humour décapant.
RépondreSupprimerJ'aime particulièrement le troisième, ou comment choisir son psy comme un poisson sur un étal...
Merci pour ce moment léger, Den
¸¸.•*¨*• ☆
Tu as raison Célestine, ça décape fort, mais il est vrai que parfois, on est à la limite... mais c'est toujours judicieusement rattrapé, et on ne peut que rire de cette légèreté apparente qui cache une grande sensibilité quand on connaît - parce qu'il l'a écrit - les importants problèmes d'handicaps de deux de ses enfants...
SupprimerMerci à toi pour ta fidélité.
Bisou.
Den