de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *Il se peut....................

samedi 17 juin 2017

*Il se peut....................

"Les lumières commencent à scintiller sur les rochers,

Le long jour décline, la lente lune monte, les profonds

Gémissements de nombreuses voix tournoient. Venez mes amis,

Il n'est pas trop tard pour partir à la recherche d'un monde nouveau.

(...) Car je veux

Naviguer au-delà du sOleil couchant, là où nagent

Toutes les étoiles de l'occident, jusqu'à ma mort,

Étoiles, Paysage, Nuit, Espace, Étoilé

Il se peut que les golfes nous engloutissent,

Il se peut que nous atteignions les Iles Heureuses,

(...) Et bien que

Nous ne soyons plus aujourd'hui de cette force, qui autrefois,

Remuait terre et ciel, ce que nous sommes, nous le sommes :

Des coeurs héroïques, affaiblis par le temps et le destin,

Mais forts de leur volonté

De lutter,
de chercher,
de trouver,
et de ne pas céder"

Alfred Tennyson

Ulysse

*****

(cf Sur les épaules de Darwin - France Inter)

Une émission de Jean-Claude Ameisen

du samedi 29 avril 2017

Un fleuve m'emporte (2)

*****

Ulysse se moquant de Polyphème
Huile sur toile de William Turner
1098 x 700
(1829)

National Gallery

****

2 commentaires:

Dédé18 juin 2017 à 21:37
Que j'ai aimé les mots que nous livre monsieur T. Oui. Nous restons vaillants malgré le temps qui passe, malgré les épreuves. Vivants pour naviguer sur les mers parfois démontées ou calmes. Bises alpines ma chère Den.
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard