"Plonger une plume dans l'encre, plonger une feuille de papier dans un bain coloré, plonger une pagaie dans la mer et aller Dieu sait où. Irons-nous encore ramer ; nous qui croyons qu'à force de ramer nous risquons pour de bon de passer par-dessus le rebord et de tomber ?"
Annie Dillard
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"Un pinceau, cette seule réalité solide dans un monde de luttes, de ruines, de chaos, il ne faut pas jouer avec cela".
Virginia Woolf
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"Une ligne de mots. Un trait de crayon - Un rebord donné au monde, qui nous invite à le dépasser. Ainsi serait l'écriture, à la fois dans le mouvement qui l'initie et l'espace qui la fonde.
En 1986 et 2003, j'ai écrit de courts essais qui cherchent à saisir les liens entre l'être, la littérature et la vie. Le regard se tourne vers le monde actuel, questionne la place laissée à l'être, à l'imaginaire et à l'inconnu, le rôle que joue et pourrait jouer la poésie, explore l'espace du féminin, croise Rilke, Galilée, Giordano Bruno, s'arrête sur des événements marquants de l'histoire humaine, touche un horizon puis retourne en arrière pour mieux voir ce qui reste flou.
Sous l'Arche du temps constitue en quelque sorte un chemin de réflexions. A partir des premiers pas résonnent les suivants. Au fil des ans et des textes, un parcours se dessine qui tient à garder trace de l'errance, des ombres portées, des vides par lesquels se précisent les pleins. L'écriture ne cesse de m'apprendre à aller vers le doute.
Certains des pas reviennent sur eux-mêmes pour reprendre élan, poussés ailleurs les mots, mener plus loin l'interrogation et, ultimement, créer à partir d'un même noyau de nouvelles brèches.
Rien ne cherche à être figé. L'écriture tente plutôt de saisir le mouvement même de la réflexion. Ce qui tient lieu de livre ne serait alors qu'un précipité déposé au fond d'une éprouvette, et qui nous reste invisible. Et les Portraits d'écriture, ces figures que créent les livres, que crée la vie, demeurent mouvants".
Portraits d'écriture
"Quel que soit le bout de la lunette par lequel on regarde, ce n'est jamais que de très loin ou de très près que l'on y verra le monde, l'autre, soi-même.
Est-il besoin de souligner que ce regard posé sur son propre cheminement ne peut jamais rendre compte que d'un mouvement, tout au plus d'une quête, d'une intention sans cesse déplacée et reformulée par le sens même de l'écriture ?
D'abord une date : 1958, année de ma naissance.
Un lieu : Québec, petite ville située en bordure du grand fleuve Saint-Laurent. J'y ai passé les vingt-six premières années de ma vie, puis, en 1984, c'est au coeur d'une chaîne de montagnes, les Laurentides, que j'ai choisi de vivre, au bord d'un lac. L'écriture transcende les paysages et circonstances qui la font naître, mais elle emporte aussi irrémédiablement les traces. Si le rapport au temps est au centre de ma démarche, l'espace le traverse et l'enracine dans un paysage qui n'est pas qu'un dehors, mais aussi un monde intérieur dont les images transpercent la langue.
La lunette par laquelle je regarde donne sur deux mondes.
L'un s'appelle l'Amérique et s'étend à perte de vue devant moi, mais me demeure étranger car je n'y reconnais aucun des fils par lesquels je relie les mots aux choses.
Toujours dans cette même lunette, je peux voir un autre monde, la France qui creuse profondément dans la terre, à même les racines entremêlées de l'histiore.
Je ne doute pas que mon écriture passe par cette double fenêtre où se croisent une horizontale et une verticale.
Plutôt que de tenter de me définir à travers l'écriture, je préfère laisser l'écriture elle-même me définir, tracer les contours flous d'une identité toujours en mouvance, et jouer ainsi pleinement son rôle d'éclaireur sur un chemin que je ne découvre jamais qu'à mesure".
Hélène Dorion
Sous l'Arche du Temps
Essai
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Littérature
Editions de la Différence
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Et fêter l'été au jour d'hui !
Je vous en brasse en ribambelles fleuries
Den
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Je vous en brasse en ribambelles fleuries
Den
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Je retiens cette phrase de Virginia Wolf, ce que fais le peintre est si important !
RépondreSupprimerJe pense à mon fils Arnaud, peintre , on ne sais jamais par quel chemin transitent ses deux pinceaux qu'il tient à chaque main comme un maçon, quand il cherche à restituer ce qui le hante....
Comme un maçon construit, ton fils et ses deux pinceaux, travaille, crée l'invisible, ce qui ne se voit pas au premier regard ! merci à toi Marine.. pour cet instant retenu.
RépondreSupprimerJe t'embrasse et te dis à bientôt.... je me pause un peu...
Den
Repose toi bien et merci pour tes mots qui font toujours mouche Den
RépondreSupprimerMerci à toi chère Marine, et que ces prochaines vacances, -si tu en prends- te soient bénéfiques. Je t'embrasse.
SupprimerDen