Sur les épaules de Darwin
Je levai les yeux. Contempler le ciel, qui n’est pas vivant, pour tout ce qui est vivant, c’est contempler le seul aïeul.
Pascal Quignard. Les ombres errantes .
J’ai soif du retour vers ce ciel, vers ce ciel si clair
Là, je peux dormir tranquille, là je peux et vivre et disparaître
Comme rit et pleure en silence
un enfant dans le sein de sa mère.
Dài Wàngshū. Nostalgie du ciel .
Plus vaste est le temps que nous avons laissé derrière nous, plus irrésistible est la voix qui nous invite au retour. […] La maison natale que chacun porte en soi; le sentier redécouvert où sont restés gravés les pas perdus de l’enfance ; […] le retour, le retour […]. Le retour, en grec, se dit nostos. Algos signifie souffrance. La nostalgie est la souffrance causée par le désir inassouvi de retourner. […] Añoranza , disent les Espagnols ; saudade , disent les Portugais. […] Les Tchèques, à côté du mot nostalgie pris du grec, ont pour cette notion leur propre substantif, stesk, et leur propre verbe ; la phrase d’amour tchèque la plus émouvante : Stýská se mi po tobě : j’ai la nostalgie de toi ; je ne peux supporter la douleur de ton absence. En espagnol, añoranza vient du verbe añorar (avoir de la nostalgie) qui vient du catalan enyorar, dérivé, lui, du mot latin ignorare (ignorer). […] La nostalgie apparaît comme la souffrance de l’ignorance. Tu es loin, et je ne sais pas ce que tu deviens.
Milan Kundera. L’ignorance .
Ce que nous avons perdu. Le poème d’amour intérieur les niveaux plus profonds du soi des paysages de la vie quotidienne des dates auxquelles l’abandon de certains principes eut lieu. […] L’art de se peindre les yeux. […] Des gestes entre amants. Les limites de la trahison. […] Neuf mouvements des doigts et des yeux pour signaler des émotions essentielles. […] Des chants qui s’élevaient de l’amour dans les airs. Nos travaux et nos jours. […] Les causes principales de mort furent les ‘exécutions extra judiciaires’ et les ‘meurtres pour l’exemple’. […] Nos archéologues creusaient le sol vers les corps disparus. […]
Michael Ondaatje. Enterrés. Ecrit à la main .
J’entends encore la voix
C’est là que tu aimeras
Toujours – toujours – toujours […]
Explique si tu peux pourquoi c’est ce visage
Et non un autre qui s’arrête devant toi. […]
J’entends encore la voix
Aime – aime
Les oiseaux les étoiles se poseront sur ta tête
Et des yeux sans sommeil veilleront dans les tiens
J’entends maintenant la voix
Tout ce qu’elle n’a pas dit […]
J’entends autour de moi la ronde du silence
Tu seras comme un fou à l’idée du malheur
Comme un fossé dans le désert
Comme un malade abandonné
Parce qu’il a trop espéré
Il t’arrivera peut-être d’être comme un mort […]
Jusqu’au point insensible
Jusqu’à l’absence souhaitée de tout secret.
Paul Eluard. De l’horizon d’un homme à l’horizon de tous .
Et quand tu n’es pas là
Je rêve que je dors
je rêve que je rêve […]
Je te cherche par-delà l’attente
Par-delà moi-même
Et je ne sais plus tant je t’aime
Lequel de nous deux est absent.
Paul Eluard. Premièrement .
Une émission toujours extrêmement intéressante et documentée
RépondreSupprimerLes extraits choisis sont excellents.
J’aime ce qui porte profondément à réfléchir.
Merci Den
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Merci à vous Célestine et Marie pour vos mots.
Supprimerbisous à vous deux
Den
Merci pour ce partage.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup les extraits que tu as choisis...
merci à toi pour ta fidélité Marie.
SupprimerBonnes vacances.
Den