de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *Automne

vendredi 23 septembre 2022

*Automne

Automne

La route bifurque
Vers les collines
Les branches se dénudent
par ricochets

L’oiseau hésite
L’insecte fuit
Le bois fredonne
à notre toucher

Le soleil module
ses dernières gammes
La mort capiteuse des feuilles
Frissonne au pied des forêts

(Andrée Chedid)

*****

Bel automne à chacun, chacune d'entre vous.

Je vous en brasse toute de couleurs roussies.

Den

****

11 commentaires:

Dédé23 septembre 2022 à 11:17
Coucou ma chère poétesse du Sud. J'aime infiniment l'automne car il me permet une introspection nécessaire à cette période de l'année. L'été a été bien trop intense et chaud à mon goût. Je te souhaite du raison, des noisettes, de beaux champignons, de magnifiques courges et puis plein de doux bonheurs. Bises alpines.
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Denise23 septembre 2022 à 15:55
Coucou chère Den, que ta photo est belle avec de magnifiques couleurs. Quel bonheur de lire le poème d'Andrée Chedid. Merci pour ce très beau billet.
Je te souhaite un très bel automne aux douces senteurs. Gros bisous et merci des tes gentilles visites ♥
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Floralie23 septembre 2022 à 16:31
Bonjour ma douce Den,
Merci pour cette magnifique photo et ce très beau poème, j'adore cette saison elle est tellement belle
Gros bisous ma douce Den
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Bonheur du Jour24 septembre 2022 à 05:31
Merci pour ce beau poème d'Andrée Chédid. Bel automne !
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Anne24 septembre 2022 à 09:51
Autumn, c'est le titre d'un livre que j'ai beaucoup aimé (Delerm) à propos du peintre Dante Gabriel Rossetti. Ton poème peut prendre place dans mon esprit.......Bravo, chère poète! Bon week-end.
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chinou25 septembre 2022 à 14:26
Les couleurs rousses se sont invitées ici à cause de la canicule, voilà pourquoi je me refuse à penser dejà à l'automne bien que le calendrier lui ouvre la porte. Bonne journée Den et à tout bientôt.
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marine D26 septembre 2022 à 09:52
Merci pour ce beau texte d'Andrée Chedid que j'aime beaucoup Den
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Marie29 septembre 2022 à 11:35
Une photo magnifique et les mots d'Andrée Chedid...Merci pour ce beau cadeau
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Dominique15 octobre 2022 à 11:23
magnifique poème et la photo est splendide
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard