samedi 10 novembre 2012

*Je ne savais pas, ou bien je l'ai oublié...



Je ne savais pas, ou bien je l'ai oublié, que la troisième famille de placement pour maman, était une famille d'origine allemande, très sévère elle aussi.

Une famille qui comptait en son sein, deux jumelles.

Maman n'en dit pas plus pour l'instant. Je n'insiste pas.
Je ne questionne pas.

Maman vient d'avoir quatorze ans. Elle peut travailler à présent, et obtenir un pécule.

Pour ça, elle travaille dur.
A quatorze elle tient la maison, s'occupe du ménage.

Maman a conservé de ce temps, certainement l'amour du travail bien fait, jamais assez bien, comme s'il s'avérait nécessaire de souffrir pour être heureux.

Le père de la maisonnée, est à l'opposé de sa femme. Chauffagiste de métier, il est extrêmement gentil, attentionné vis-à-vis de maman.

Il la console quand elle pleure de la dureté de son épouse. Camille serre les dents, et avance, toujours.

Elle y restera de quatorze à seize ans, approximativement dit-elle, comme employée de maison.

Madame vérifie l'état de propreté et l'avancement des travaux avec l'index, et attention s'il subsiste une traînée de poussière ! Attention au coup de trique !

Un travail difficile pour son âge, en pleine adolescence, en pleine construction, à nettoyer les parquets à genoux, à la paille de fer, ce qui, irrémédiablement va provoquer en elle de violents maux de dos, et par conséquent entraîner une obligation supplémentaire, celle de porter un corset en plâtre, continuellement, si aucune amélioration n'est constatée...


Den







***





3 commentaires:

  1. Comme on se sent tout petit en lisant tes mots et " les bouts de conversation " que tu vas chercher auprès de celle qui t' a donné la vie...
    Il y a tellement de tendresse dans tes mots , dans les non-dit aussi...
    Voir vieillir ceux que l' on aime et que l' on voudrait garder toujours est un chemin parfois difficile à parcourir... en la faisant se raconter tu la fais vivre , elle a du si souvent se taire...et puis c' est si bon de se sentir écoutée...
    Merci pour ce témoignage de sa vie de "dans le temps "...
    Je referme la porte doucement en vous souhaitant à toutes les deux une bonne nuit...C' est avec l' admiration au coeur que je vous embrasse .

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  2. Je suis touchée aussi par ce que j'ai lu et ressenti, de vrai, de tendre, de l'histoire familiale et maternelle ...

    Je t'embrasse, Den

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  3. Merci Mathilde, merci Veronica pour vos mots délicatement attentifs..
    je vous souhaite à toutes les deux une soirée toute douce.

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Par Den :
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