de la fenêtre à la porte, de la vitre à la route....: *Une agréable surprise....

dimanche 25 novembre 2012

*Une agréable surprise....

du 29 décembre 1916 au matin,

de Léon.

Une agréable surprise..

"Je pense en recevoir une demain, sinon je me ferai du mauvais sang pour vous autres..

Ce soir nous avons mangé le colis d'Aurélien tous les trois avec A.... -

nous avons fait un bon souper.

Il y avait du poulet et un pot d'olives d'Eguilles, des dattes, du nougat
et une pompe à huile ;

après nous avons été boire un café avec une goutte de cognac
et fumer un paquet de cigarettes qu'il avait reçu ;

ça nous a fait passer un peu le cafard d'être un peu tranquilles tous les trois,

nous parlons un peu de chez nous.

Nous sommes toujours ici, il semble que nous devions embarquer le lendemain

de notre arrivée, et il y a huit jours après demain que nous sommes arrivés,

et il y a juste un mois aujourd'hui que j'arrivais de permission,...

et dans deux mois je pourrai être encore de retour"....

Doux baisers".

de Léon

***

2 commentaires:

Veronica B28 novembre 2012 à 18:44
C'est tellement vivant et moderne ! quand Léon parle de la nourriture
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Den30 novembre 2012 à 19:45
Veronica,

je n'ai pas pu m'empêcher de reprendre ces détails si vivants, comme tu le dis.. et présents...
Merci pour tes lectures attentives !
amitié
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Par Den :
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La Rue

"A la terrasse d'un café, un homme regarde l'évolution d'un monde qu'il ne reconnaît plus ; un monde avec ses gestes nobles et indigents, ses mouvements et ses incohérences. S'il avait été peintre, il l'aurait dessiné mais ce monde-là aurait condamné à l'imaginaire et au sordide la fixité de l'image : cet univers de poussière, cette reproduction immuable des mêmes symptômes de la vie, ce cafouillage d'instants éternels, c'était la rue. Perdu dans la foule, isolé dans ses songes, cet homme qui n'a pas de nom,, observe ce long cheminement anonyme de destins qui se mêlent et s'entrecroisent sur le pavé. Avec l'oubli de soi-même qu'impose parfois le vide ou le trop plein de l'esprit, il regarde et s'enivre de solitude. En réalité, on lui avait "appris" à être seul ; c'était comme une manière de "ne pas être" chez lui.

Tout à coup, la nuit tombe comme un long manteau d'hiver, les étoiles montent aux arbres et le ciel ferme boutique. Il n'y a plus personne dans la rue sauf toujours cet homme, à la terrasse d'un café dont les portes sont closes. Plus rien que le silence et l'indifférence d'hier et d'aujourd'hui dans un rêve de folie lucide et presque élucidée. Et, sur ce boulevard abandonné aux déserteurs, elle apparaît avec son visage d'enfant des rues et son allure de femme amoureuse. Elle est belle, douloureusement belle pour l'homme dont le regard boit son ombre. Cette femme sans nom qui ne fait que passer et qui n'est pas tout à fait ni dans son monde, ni dans celui des autres, est balayée par le froid intense qui se dégage des murs.

Si elle était une fleur, elle serait sublime ; si elle était un parfum, elle serait envoûtante ; si elle était un paysage entier, elle serait généreuse et bienfaisante ; si elle était une oeuvre d'art, elle serait parfaite et donc ne serait pas. Mais, elle n'était qu'une femme et elle était fragile, comme une fleur, un parfum, un paysage entier ou même une oeuvre d'art".....(....)

L'autre moitié du songe m'appartient

Alicia Gallienne

Gallimard